1er décembre 2016 : Navigation Arrecife (Lanzarote, Archipel des Canaries) - Las Palmas (Gran Canaria, Archipel des Canaries) Ce matin nous sommes partis vers 7h15 du port d'Arrecife direction Las Palmas sur l'île de Gran Canaria. Le Capitaine a fait une manoeuvre de port parfaite alors que la place était assez restreinte. Le temps est magnifique mais comme annoncé par la météo, sans un poil de vent ... Départ d'Arrecife A peine partis, nous décidons de l'ouverture officielle du concours de pêche. Nous reprenons les mêmes rêgles que lors du voyage précédent. Les voici :
Pour mieux comprendre comment cela fonctionne, voici la feuille vierge qui servira à noter les résultats de notre concours ainsi que les résultats du concours d'il y a quatre ans. Héhéhé, nous sommes dans les startings blocks !!! La notation du concours de pêche
Etant donné l'absence d'intérêt flagrants des poissons envers nos lignes, nous avons dû nous résoudre à faire une excellente pizza aux anchois, la seconde de notre voyage. Deuxième pizza du bord Autre occupation de cette navigation : la fumée du moteur. Aïe aïe aïe, il fume quand même bien noir ... Il faut dire que nous avons réparti un peu du gasoil qui se trouvait dans la quille dans les autres réservoirs. Lors du transfert, nous nous sommes rendu compte qu'il y avait beaucoup d'huile dans ce gasoil. Mais nous n'allions quand même pas jeter 200 litres de gasoil !!! Alors, nous avons décidé de l'utiliser par petites quantités mélangées à du gasoil pur. Nous avons donc aujourd'hui :
Et bien 71% de gasoil pur : ça fume !!! Du coup, nous décidons de pousser le moteur à 2500 tours pendant 1 minute toutes les 3 heures, au changement de quart. Ca a l'air de bien le décrasser et lorsque nous ramenons le régime à 1900 tours, il ne fume presque plus. Il va falloir écluser tout ce mauvais gasoil en faisant bien attention à bien le répartir afin de ne pas descendre en-dessous de ces 71% ... Robin surveille la fumée du moteur Nous sommes arrivés à Las Palmas bien plutôt que prévu. Il faut dire que la mer se prenait pour un lac et qu'au moteur nous avancions à plus de 6 noeuds ... De ce fait, au lieu d'arriver vers 6h00 du matin comme prévu, nous sommes arrivés à 2 heures. Le port semblait bien plein mais nous nous sommes glissé à une très belle place, facile pour la manoeuvre, ni vu ni connu. Il manquait la pendille mais nous nous sommes accrochés à notre voisin. Comme il n'y avait pas un poil de vent, ça ne posait pas de problème. Un petit tour de ponton et hop, au lit ... Du 2 au 14 décembre 2016 : Las Palmas, île de Gran Canaria - Archipel des Canaries Dès notre réveil, nous appelons la capitainerie pour leur signaler notre arrivée dans le port et la place à laquelle nous nous sommes mis. Ni une, ni deux, ils nous disent de partir au mouillage !!! Impossible de négocier quoi que ce soit bien que nous ayons réservé notre place par mail avant de venir. Là, nous ne sommes vraiment pas heureux surtout que cela veut dire gonfler l'annexe, ... Vu comment les choses se présentaient, nous avons finalement décidé de gonfler l'annexe, mettre le moteur, ... Bref de nous mettre en configuration "mouillage". Bien nous en a pris car nous n'avons réussi à avoir une place que le quatrième jour après notre arrivée !!! Parce ce que ce qu'il y a de bien au port, c'est que nous ne sommes pas obligé d'aller en ville en même temps , nous avons accès au Wifi à partir du bateau, nous avons de l'électricité à volonté pour regarder un petit film au lit le soir ... Las Palmas sera certainement notre dernière escale avant la Transat. De ce fait, nous devons terminer les derniers bricolages qui nous semblent indispensables pour partir sereins :
Bon, si nous arrivons à faire tout ça, nous sommes bons !!!
Alors à l'attaque !!! Le palan de GV : terminé Embarquement de la GV dans l'annexe : c'est pas gagné !!!
Changement du néon de la cuisine Fabrication et installation des toiles anti-roulis Et au milieu de tout ça, un peu d'exercice physique lorsque le moteur de l'annexe n'a plus d'essence : quand on n'a pas de tête ... Un coup à droite, un coup à gauche, ... Courage, l'arrivée est proche ... Un peu de sport pour rentrer au bateau
Ce lundi matin, 5 décembre, à 9h30, le port de Las Palmas nous appelle à la VHF pour nous proposer une place au port. Héhéhé, c'est à notre tour. Nous nous empressons de remonter le moteur de l'annexe et l'annexe elle-même sur nos beaux bossoirs tout neufs, de mettre les pare-battage, de préparer les amarres, de remonter l'ancre et nous voilà partis vers le port. C'est chouette d'être au port, c'est plus facile pour bricoler et acheter les petits trucs qui nous manquent à la dernière minute : boulon, mousqueton, ... Mais nous n'avions pas prévu les deux jours fériés qui arrivent : mardi et jeudi. Tant pis, ce seront des jours de repos ... Au port, nous avons la chance de tomber sur le voilier "Northern Light" bien connu pour ses nombreux voyages dans les régions polaires. Nous allons frapper à la coque histoire de discuter un peu et aussi avec l'espoir de visiter ce voilier. Les nouveaux propriétaires sont très sympas et nous prêtent même les cartes de l'Antarctique annotées par les anciens propriétaires pour en faire des copies. Ces renseignements vont nous être très utiles. Ils nous prêtent aussi un livre sur l'Antarctique "Antarctic Pilot" et un sur les Falklands que nous arrivons à commander sur internet. C'est plus facile de trouver quelque chose quand on sait ce qu'on cherche ... Le moteur hors bord ayant montré quelques signes de mauvaise humeur, Robin s'attaque à une révision complète de la bête. Hélas, nous ne sommes pas arrivés à trouver les pièces de rechange dans les temps et il sera remonté avec les pièces d'origine. Mais il n'y a pas à dire, il tourne beaucoup mieux maintenant !!! C'est important car l'annexe va devenir pour les mois à venir notre moyen de locomotion principal. Révision du moteur HB Lors de nos pérégrinations pour chercher des pièces pour le moteur (joints, clavettes, turbine à eau de mer, ...), nous sommes passés de l'autre côté de l'île et nous avons pu voir la plage côté nord qui grouille litéralement de surfeurs et bodyboarders. Il ne fait pas bon être simple nageur ici ... La plage côté nord de Las Palmas
Nous nous accordons une journée de repos pour aller au musée des sciences et de la technologie. C'était le top. Nous avons bien rigolé et nous avons appris pas mal de choses. Un de nos voisins de ponton nous a prêté ses vélos pour y aller. Un vrai plasir. Jeu vidéo au musée des sciences et technologie : Et qu'ça saute !!!
Pilotage d'un avion de chasse puis d'un avion de ligne
Il y en a des boutons, jauges, fusibles, ...
Expérimentation de la centrifugeuse pour l'entrainement des astronautes, blurpsss ...
Avant de partir pour une longue traversée, nous nettoyons la coque de Brindacier en plongée. C'est un peu trop long et trop dur en apnée. Et franchement, 12 mètres, ça commence à faire beaucoup à nettoyer. Heureusement que nous sommes deux à le faire. Un vrai travail d'équipe : le premier passe la spatule et le second passe derrière avec la grattounette. Résultat : une belle coque bien propre pour aller vite ... Reste à savoir si nous avons assez bien nettoyé le loch pour que pour une fois, il fonctionne ?!? Nettoyage de la coque et douche pour Robin Nous montons au mât vérifier le gréement avant de partir et nous en profitons pour faire quelques photos d'ensemble du port de Las Palmas et de son mouillage. Vues de Las Palmas du haut du mât
Nous profitons de chouette marché de Las Palmas pour compléter l'avitaillement en frais : yaourts, fruits, légumes, oeufs et cerise sur le gateau : un beau JAMBON CRU entier !!! Reste à savoir où nous allons le mettre. Mais ne vous en faites pas, nous allons trouver ... Avitaillement au mercado
Il est vrai que nous n'avons pas visité la Gran Canaria, mais tant pis, au moins le bateau aura bien avancé et nous sommes prêts à traverser l'Atlantique. Le créneau météo est bon. Nous partons demain matin dès que nous aurons fini les formalités au port. Reste à vous dire quelques trucs importants : Nous avons réussi à faire marcher la BLU (radio HF) et nous pourrons, si tout va bien, mettre à jour notre position pendant la navigation (voir l'article technique sur la BLU). Ainsi, vous pourrez savoir précisément où nous sommes en allant sur à l'adresse suivante https://cms.winlink.org:444/maps/PositionReports.aspx?callsign=F4HSA. La page est un peu longue à s'ouvrir mais normalement, vous devriez nous voir sur une carte du monde avec en rouge notre dernière position envoyée et en bleu les positions précédentes. Si ça ne marche pas, il est peut-être nécessaire de dézoomer pour nous trouver. Mais il est primordial de savoir que pour des raisons techniques, des raisons de propagation, ... il se peut que nous ne puissions pas faire marcher la radio. Aussi, ce n'est pas la peine de vous inquiéter si la position n'évolue plus. Ce n'est pas pour autant que nous aurions un problème. Si cela arrive : Patience !!! Nous devrions arriver aux Antilles vers la deuxième ou la troisième semaine de janvier. Cette fois-ci nous allons fêter Noël et le jour de l'an en mer !!! Bisesss à tous et rendez-vous de l'autre côté de l'Atlantique ... Du 15 décembre 2016 au 16 janvier 2017 : TRANSATLANTIQUE de Las Palmas, île de Gran Canaria - Archipel des Canaries à Bequia 15 décembre 2016 (116 milles parcourus)
Conclusion sur le port de Las Palmas à la Gran Canaria : accueil non sympathique, longues attentes à la capitainerie (environ 5 heures en temps cumulé), mauvaise gestion des accès, traitement de faveur pour les gros yachts, ... 10h37, nous appareillons, Robin à la manoeuvre. Sur le ponton Maëwem et Julien, un jeune couple à la recherche d'un embarquement pour la transat et qui sont venus prendre l'apéro sur Brindacier, nous saluent. D'après la route que nous avons préparée, 2868 milles sont à parcourir pour arriver à l'île de Bequia aux Grenadines. Premier essai : le régulateur d'allure avec sa nouvelle pale immergée (voir l'article technique sur le régulateur d'allure). Deuxième essai : le frein de bôme (voir l'article technique sur le frein de bôme). Repas succint ... toujours l'amarinage. Sandwich pâté au Roquefort. Dans la nuit, nous croisons un voilier d'assez près : GWADANA. Il faut dire que nous ne sommes qu'à 50 milles de Las Palmas. 16 décembre 2016 (112 milles parcourus) Le régulateur d'allure au travail
Le vent varie entre 14 et 18 noeuds au portant. Le temps est une alternance de ciel bleu et de passages nuageux. Nous avons assez de soleil pour récupérer 5% des 8% perdus d'électricité. L'éolienne ne fournit que très peu d'électricité car le vent étant portant (venant de l'arrière), le vent apparent (celui que ressent l'éolienne) est faible et donc l'éolienne tourne peu. Brindacier file une moyenne entre 4,5 et 6,5 noeuds avec quelques surfs dans la houle à plus de 7 noeuds. Bien équipés pour rester bien au chaud et au sec ... Dans la nuit, un cargo fait route sur nous. Cela se passe pendant le quart de Sandrine, 21h-00h. Nous semblons être vraiment en route de collision, ce qui est toujours surprenant, loin des côtes, nous nous croyons toujours seuls. La nuit se poursuit calmement avec quelques empannages nécessaires pour rester sur la route. 17 décembre 2016 (121 milles parcourus) Vers 9h30, Sandrine aperçoit les jets d'une baleine. Effectivement, c'est assez impressionnant la hauteur du jet d'eau. Nous ne la verrons pas plus que cela mais cela fait bizarre de penser que ces gros animaux peuvent parfois nager sous notre coque. Maintenant que le régulateur d'allure est dompté, nous allons nous attaquer au frein de bôme. Pour rappel, une des estropes qui tenait une de ses poulies a cassé dès le premier jour dans un empannage. A peine le frein de bôme est-il sollicité de nouveau que cette fois-ci, il tombe sur le pont !!! Pendant que Robin s'attèle à cette tâche, Sandrine prépare des fajitas pour le repas du midi. Les deux accomplissent leur mission. Au cours de l'après-midi pluvieux, le bateau avance sous régul à 5 noeuds de moyenne avec un frein de bôme en place. A 15h00, le baromètre sonne, annonçant un risque de vent fort. Grrrr ... Sandrine se colle à la BLU pour télécharger un fichier grib météo et envoyer par la même occasion un mail contenant notre position. Le premier essai n'est pas fructueux, mais à 21h, ça fonctionne !!! Bon, le fichier météo est trop lourd, il faudra être moins gourmand la prochaine fois sur la précision, la durée, la surface, ... Mais d'ici-là, le baromètre s'est stabilisé, donc tout va bien. 20h, le régul perd la boule ... Nous allons n'importe où !!! En fait, ce n'est pas la boule qu'il a perdu, c'est sa pale immergée. Celle-ci s'est déboitée du tube inox. Normalement, c'est une sécurité en cas de choc avec OFNI. La pale se déconnecte et reste attachée au bateau par un bout de sécurité. La nuit s'écoule au gré des calmes (environ 10 noeuds de vent) qui nous font faire une route trop Sud et des grains (environ 25 noeuds de vent) qui nous font faire une route trop Ouest. Finalement, ça s'équilibre alors plutôt que de lutter et de régler constamment le régul, nous laissons faire. Dur dur le réveil ...
18 décembre 2016 (131 milles parcourus en 25 heures) Aujourd'hui encore les conditions de vent sont toujours assez diverses entre les grains et les éclaircies. Ce ne sont pas encore les Tropiques et les alizés !!! Le génois est roulé car il est trop déventé par la GV et bat. La GV seule permet de supporter les grains sans avoir à trop intervenir sur la voilure la nuit. A midi, Robin ramène de la fraicheur à bord avec une salade de choux frais pour le repas accompagnée de tomates canariennes (les dernières), oignons rouges et fromage ibérico - c'est notre plat préféré et le plus consommé depuis notre départ de Toulon, surtout depuis l'amélioration de la recette amenée par Frédérique du voilier Frédom. Pour améliorer l'ordinaire de nos desserts, Sandrine se met aux fourneaux pour faire des fondants au chocolat selon la recette de Frédom. L'absence de cuisson au bain marie (ben oui, c'est dur quand le four danse la gigue ...) et peut-être un excédent de farine, les transforment en muffins champignon !!! Exceptionnel !!! Bon quand même mais moins que les fondants de Frédérique ... Fondants au chocolat version champignon Dans l'après-midi, une petite partie de cartes, la bataille Corse pour être précis tandis que Brindacier file toujours sa route à l'Ouest ... un peu trop à l'Ouest ... La nuit arrive ... un peu plus tôt qu'hier car nous avons reculé d'une heure toutes les pendules, montre, GPS, PC, ... En effet, nous prenons Greenwich pour l'heure UTC puis nous nous décalons de moins 1 heure tous les 15° de longitude. 19 décembre 2016 (118 milles parcourus) Etant donné que nous portons notre GV à 1 ris depuis le départ, que nous sommes au portant, qu'il y a de la houle et que nous sommes barrés par un régulateur d'allure qui a l'air un peu ivre parfois, notre frein de bôme a été beaucoup sollicité pour éviter ou adoucir de nombreux empannages sauvages. Il faut donc le bichonner et il est exigeant le sacripant : Protection des bouts contre le ragage, mise en place de contre-écrous pour éviter le dessérage des boulons des bras, démontage du hâle-bas de bôme qui gène la bonne mise en place du frein. Bon, mais avec tout ça, il fonctionne franchement bien. C'est très rassurant de savoir que les empannages devraient bien se passer même s'ils ne sont pas toujours désirés ... Le vent est stable à environ 18 noeuds au Nord Est. Nous ne faisons toujours pas route directe car le régulateur ne permet pas de faire du plein portant, il faudra qu'on bosse encore un peu le sujet. Vraiment délicieux ce jambon, dommage qu'il soit si difficile à couper D'autant plus que nous avons à bord un gros jambon cru Iberico entier à trancher. Il est stocké dans un endroit de prédilection, en fait, le seul que l'on ait trouvé : les WC ... La réparation de la coupure version 1 La réparation de la couture version 2
Taratata !!! 01h40 du matin, nous passons sous la latitude 23°N, c'est à dire sous le tropique du Cancer. Nous sommes expressément sous les Tropiques !!! Allez, sortons les maillots de bain et les serviettes ... Bon, ça attendra l'arrivée ... 20 décembre 2016 (115 milles parcourus) Tout d'abord à 05h45, au cours du quart de Sandrine, nous croisons un cargo qui n'a pas été détecté par le Merveille, notre détecteur de radar. Heureusement que Sandrine veillait l'horizon ... (Ben oui, qui a dit que Sandrine dormait pendant ses quarts ?!? Sans doute les mêmes qui disent qu'il faut faire attention à ne pas se couper avec les couteaux ...). Ensuite, à 09h00 c'est l'inspection du pont, la vérification des points de ragage, la détection d'éventuels signes d'usure. C'est le cas au niveau des lattes de la GV qui frottent dans les bas-haubans arrières. Et voilà un petit trou au niveau d'un gousset de latte. Grrrr, un petit trou dans la GV toute neuve !!! Allez : ACTION !!! Nous lofons, nous affalons partiellement la GV jusqu'au trou nous collons du tissu adhésif de réparation de voile à l'endroit du trou et hop, nous renvoyons la GV et reprenons le cap. Ca n'a l'air de rien mais avec la houle, le vent, ... C'est toujours un peu sportif. Vérification de l'arrière de la bôme Enfin, à 10h00, mise à l'eau des deux lignes de pêche mais sans succès. Une touche pour Robin mais le poisson a été perdu avant d'avoir atteint le bateau. Une autre touche pour Sandrine mais le poisson et le rapala sont perdus aussi. On va trop vite, c'est sûr, on va trop vite pour les poissons ... Du coup, le repas du midi sera composé de pâtes aux coques, oignons, ail et fromage par le Chef Robin. Un délice !!! Mais qu'est-ce qu'il a ce régul !!! De 14h à 17h nous faisons plusieurs tentatives de réglages de la bête mais rien n'y fait. Il fonctionne moins bien qu'avant, voire il ne fait plus qu'abattre provoquant empannage sur empannage. La trajectoire n'est corrigée que dans un sens. Démontage nocturne du régulateur d'allure
Nous démontons avec succès, nous opérons la bête que nous connaissons désormais par coeur (ou presque ...), nous remontons - et oui, nous remontons sans attendre le lendemain pour éviter de passer toute la nuit sous pilote hydraulique énergivore. Il est 20h00, c'est l'heure de se sècher de se mettre en pyjama et de se glisser sous la couette avec un fondant au chocolat, agrémenté pour certain de Nutella. Il faut savoir se récompenser quand on a bien travaillé ... La nuit est calme, nous dormons bien (à tour de rôle). Le sommeil du brave. Un sommeil bien mérité aujourd'hui. Dans la nuit, Sandrine télécharge un fichier Grib et réceptionne un mail de la famille. Cette BLU fonctionne vraiment à merveille. C'est vraiment chouette !!! 21 décembre 2016 (105 milles parcourus) 10h00 : Tsssss fait le moulinet qui dévide son fil sous la traction du poisson piégé. C'est la canne de Sandrine qui a tiltée. Allez, la bête est travaillée pour être ramenée mais ne demande pas trop d'effort car c'est une petite dorade coryphène. Mais lors de son extraction de l'eau à l'aide de l'épuisette, le poisson se décroche et s'enfuit à la suite d'une mauvaise coordination entre la canne et l'épuisette. Ca fera une étoile dans la colonne "Mordu Perdu" de Sandrine. Pas encore dans l'assiette ... 10H55 : Tsssss même bruit d'alerte, même origine mais cette fois sur le moulinet de Robin. Arghhh, le poisson se décroche également avant même de l'avoir vu. 11h05 : Tsssss même rengaine, de nouveau chez Sandrine mais encore perdu ... Grrr, ce n'est pas l'année de pêche pour nous cette fois-ci !!! Bon, tant pis, les lignes sont remontées et le repas sera composé de pâtes réchauffées et omelette jambon-oignons-fromage. Le vent faiblit dans l'après-midi, nous renvoyons toute la GV et quasi tout le génois (pas en entier car il bat, déventé par la GV et nous n'avons pas réussi à faire du ciseau, une voile de chaque côté, avec le régulateur d'allure à la barre). 22 décembre 2016 (131 milles parcourus) Les conditions météo sont très bonnes. Environ 20 noeuds de vent portant et une mer faiblement agitée. Cela permet à Sandrine de se replonger dans la littérature du sextant et à Robin de lire les 16 volumes (pas tous le même jour ...) d'Alexander Kent racontant la vie du Capitaine anglais Richard Bolitho. Enfin, lire, lire, c'est vite dit ... Nous remettons les lignes à l'eau mais toujours sans succès ... Vraiment excellente la salade de chou !!! Prise du premier ris dans la GV dans la soirée. 23 décembre 2016 (120 milles parcourus) Pour affiner la route, nous multiplions les origines des bulletins météo : fichiers gribs, fax météo avec prévision des vents, fax météo d'analyse de surface (dépressions, anti-cyclones, fronts, ...). Tous ces fichiers sont reçus (gratuitement) grâce à la BLU. Exemple de fax météo reçu par la BLU En tout cas, ça fonctionne mieux que les positionnements au sextant de Sandrine qui sont "hors carte" !!! Courage, courage, ... Etant donné que l'intérieur du bateau est relativement calme (bien qu'une vague se soit introduite sans prévenir par un hublot de pont lors de l'aération du bateau), Sandrine se lance dans la préparation d'une pizza aux anchois qui va s'avérer délicieuse. Après midi, repos, sextant, lecture, Yam's et enfin : nuit sans grain !!! 24 décembre 2016 (129 milles parcourus en 25 heures) Le vent mollit. Nous décidons alors de larguer le ris de la Grand Voile et de l'envoyer en entier. Au moment de hisser, ça bloque. Pendant ce temps, un orque fait le tour du bateau lentement, en observant ce qu'il se passe. Il est à moins de 2 mètres de nous. Mais qu'est-ce qu'il nous veut celui-là ?!? Ce n'est vraiment pas le moment !!! Il nous tourne autour tel un requin autour d'un radeau de survie ... Ambiance ... Bon, la décision est prise, il faut monter au mât et dans un premier temps, larguer la GV. Puis dans un second temps voir ce qui bloque et comment y remédier. Ascension au mât pour larguer la GV Arrivé en tête de mât, les jambes et les bras amoureusement enlacés autour du mât et des galhaubans, Robin parvient à larguer la GV. Quelle excellente idée d'avoir mis un mousqueton sous charge au bout de la drisse. Ce ne sont certes pas les règles de l'art mais cette fois, ça nous a bien servi. Par contre, le déblocage de la drisse est impossible en l'état. Celle-ci est sortie de son réa et s'est coincée entre le réa de la GV et celui de la balancine. Nous avons changé cette drisse pour en mettre une en dyneema de diamètre 10 (largement suffisante pour les efforts qu'elle subit) au lieu d'une de diamètre 12 comme à l'origine. Mettre une drisse d'un diamètre inférieur permet d'avoir des bouts plus légers et moins gros en pied de mât et aussi moins cher à l'achat. Malheureusement, c'était un mauvais calcul car du coup, elle peut sortir du réa et se coincer. Il faut se remettre en route. Alors, au lieu de faire de la GV seule, nous déroulons notre génois et faisons route ainsi. Ca fonctionne bien malgré un génois moins "moteur" que la GV. Nous faisons 5 petits noeuds de vitesse mais les grains qui passeront dans la nuit seront abordés sereinement car la GV est descendue et bien rangée dans son lazzybag. Certes, nous ne pouvons plus la hisser ... Après cette matinée mouvementée, il est l'heure de penser à Noël. Alors c'est parti pour un petit apéro : 1 bière chacun avec des chips. Ensuite, c'est le repas de Noël : Pommes de terre sautées, fromage, oignons, jambon et crème au chocolat concoctée par Sandrine le matin même. Noël, joyeux Noël ... Nous mettons de la musique, chantons des chants de Noël (plus ou moins bien ...) et d'autres. Puis à 21h00 le rythme des quarts reprend son cours. Plusieurs grains passent sur nous au cours de la nuit. Il semblerait que le Père-Noël était caché dans l'un d'eux car des cadeaux nous attendent le matin au pied du poële. 25 décembre 2016 (109 milles parcourus) Le Père-Noël a trouvé Brindacier !!! La journée s'annonce calme avec un vent à 15 noeuds et du soleil. Etude et discussion du parcours dans le Pacifique
Il s'en suivra plusieurs discussions sur notre future route dans le Pacifique. Nous voulions passer dans l'ordre par les Galapagos, l'île de Pâques, Pitcairn (l'île des survivants des révoltés de La Bounty), les Gambiers, les Tuamotus, les Marquises, les Tuamotus, les îles de la Société, les Australes avant de traverser de nouveau le Pacifique vers le Sud du Chili vers la fin du mois de novembre 2017. Retour au moment présent avec Robin qui sécurise la balancine sur la bôme et bricole sur le bateau. Lors de son tour d'inspection, il trouve des poissons volants qui ont atterrit sur le pont. C'est très fréquent sous ces latitudes (16°N). Poisson volant sur le pont Le vent mollissant, le génois bat. C'est non seulement désagréable mais ça fait souffrir le bateau : le gréement et la voile. La voile se gonfle et se dégonfle par à-coups. C'est le quotidien du marin au portant quand le vent tombe et qu'il reste de la houle qui bringueballe le bateau. Nous restons toute la nuit sous génois tangonné malgré les quelques grains qui passent. Tout va bien pour cette première. Génois tangonné : Nous y sommes arrivés !!!
26 décembre 2016 (69 milles parcourus : Oufff ...) Relevés et calculs de sextant
Le repas sera composé de purée - jambon cru - fromage. Et comme il n'y a pas beaucoup de vent, nous décidons de manger en regardant un petit film sur le PC de divertissement : Barbecue avec Franck Dubosq et Florence Foresti. La nuit est très calme avec environ 10 noeuds de vent. Le seul évènement de la nuit est le cardan du four qui casse sur un coup de roulis. C'est ennuyeux car ça va complexifier la cuisine à la gîte lorsque le vent va revenir. A noter dans la liste des réparations à faire. Le cardan du four abandonne ... 27 décembre 2016 (120 milles parcourus) Trois objectifs sont fixés pour la journée :
Avant toute chose, à 09h00, nous mettons les deux lignes de pêche à l'eau. Pour mémoire, nous n'avons toujours pas sorti un poisson ... Puis, nous attaquons l'empannage. Etant donné les conditions calmes, cette manoeuvre se passe sans difficultés. Le nouveau palan est mis en place et nous repartons tribord amure sous génois tangonné. Il faut maintenant remonter au mât. La mer est belle mais l'opération n'est pas aisée pour autant. Cette fois, l'idée est d'essayer de débloquer la drisse avec un tournevis et si cela ne fonctionne pas de couper le mousqueton de GV, d'y coudre à la place un messager (petit bout) et de tirer alors sur la drisse avec le winch de pied de mât pour la faire rentrer dans le mât sans la perdre grâce au messager et donc la sortir du réa. Alors que nous sommes en train de fixer la GoPro sur la tête de Sandrine, nous avons une touche sur les lignes. C'est une petite dorade coryphène qui a mordu au leurre de la canne de Sandrine. Le poisson est ramené à l'arrière du bateau, attrappé à l'épuisette mais finalement relâché car trop petit. Ca fera tout de même une étoile dans le tableau des scores du concours de pêche. Sandrine est en tête. En voilà un, enfin !!!
L'ascension du mât commence. Assurée par Robin et la drisse de Solent, après 30 minutes d'efforts, la drisse est décoincée grâce aux différents tournevis mis en oeuvre (il fallait penser à tous les prendre ...). La drisse de spi est utilisée pour redescendre la drisse de GV. Victoire !!! Toutes les drisses sont à poste et opérationnelles. Afin de retailler un peu de route, nous envoyons la GV en utilisant la balancine qui ne devrait pas pouvoir se bloquer dans le réa étant donné son diamètre supérieur. Il est maintenant 12h15 et il reste encore la cuisinière à réparer. Un cardan a cassé et l'autre est limé à 90%. Nous avions tort de laisser la cuisinière se balancer sur son cardan en permanence. Le frottement inox contre inox est hallucinant quant à la rapidité de l'usure ?!? Réparation du cardan du four
Le second cardan usé à 90% est laissé en l'état pour l'instant. Nous pensons qu'il tiendra bien jusqu'à l'arrivée, moment où nous pourrons changer ces pièces par des neuves. 13h30 : Toutes les missions sont accomplies. Piouuuuu !!!!! Après-midi repos, lecture, yam's. Une nuit très calme à 5,5 noeuds de vitesse sur la route directe. Le top ... 28 décembre 2016 (132 milles parcourus) Et bien car le moteur de Brindacier est essentiellement sa Grand Voile et au plein vent arrière, celle-ci rague contre les bas-haubans arrière et les barres de flèches. GV au portant appuyée sur les haubans Ces dernières ont été protégées avec du tube plastique pour les rendre moins tranchantes. Cependant, les bas-haubans laissent quant à eux de vilaines traces d'usure que nous ne voudrions pas voir devenir des trous. D'ici là, la GV n'est ouverte que pour une allure de largue et risque trop fréquemment d'empanner sous régulateur d'allure si nous nous mettons d'avantage en vent arrière. Nous sommes donc avec la GV 1 ris et le génois tangonné partiellement roulé pour éviter le dévent de la GV. Encore une tentative de pêche avec les deux lignes à l'eau. Et ce coup-là, nous avons presque senti le goût du poisson dans notre bouche !!! Emmélage des lignes ensemble avec quelques algues en plus ... Fait notable aujourd'hui : nous dépassons la moitié de la Transat. Nous avons parcouru plus de milles qu'il n'en reste à faire et nous avons passé la longitude 38°W qui correspond à la longitude centrale entre Las Palmas aux Canaries (notre point de départ de la Transat) et Bequia aux Grenadines (notre destination). Les fondants au chocolat de Robin : Les meilleurs et de loin !!!
Sandrine, quant à elle, ne peut pas faire son point au sextant à cause d'un ciel gris qui nous suivra toute la journée. Au cours de la nuit, nous avons pu tester notre système d'alerte en cas de rencontre avec un cargo. Tout a parfaitement fonctionné :
Veille de nuit à la table à carte Juste un détail, toutes les conversations en mer se font en anglais. Alors, ça nous paraît important d'avoir un minimum de connaissance dans cette langue pour ce type de voyage. Il y en a qui y arrive sans mais cela doit bien compliquer les choses quand même. 29 décembre 2016 (123 milles parcourus) Ce matin, le ciel est tout gris et il pleut. On dirait vraiment la Normandie (oupsss ...) sauf qu'il fait lourd 28°C et 68% d'humidité. Nous nous attaquons à confectionner une nouvelle écoute spéciale pour le tangonnage du génois. Ce sera la version 2 ... Ecoute de tangon
L'écoute est mise en place et ce n'est pas mal du tout. Pour compléter cette opération, il faudrait ajouter une boule de filet de pêcheur au niveau du noeud pour empécher celui-ci de rentrer dans la machoire du tangon lorsque nous bordons l'écoute. Ah, voilà le ciel qui se dégage d'un coup. Et maintenant le soleil !!! Sandrine saute sur le sextant (le russe ...) et prend ses deux mesures de hauteur à environ 2 heures d'intervalle. Les calculs sont exécutés et la position est pointée sur la carte. La précision est franchement bonne : entre 5 et 25 milles par rapport à celle donnée par le GPS. La nuit se passe sous GV 1 ris et génois tangonné à environ 5 noeuds sur une route un peu trop Nord. 30 décembre 2016 (128 milles parcourus) A 9h30, nous constatons que notre protection sur l'écoute de tangon du génois n'est pas efficace car le noeud s'est resserré et la protection est maintenant trop en arrière de la machoire et ne protège plus rien. De plus, le noeud a tendance à rentrer lui aussi dans la machoire et à s'abimer.
12h00 : Seconde manche. Robin gagne ... Rien n'est joué !!! La belle est donc prévue à 18h00 ... En ce début d'après-midi, la mer est belle et le vent souffle à 15 noeuds par l'Est. GV et génois tangonné en ciseaux sous régulateur d'allure Vitesse moyenne 6,5 noeuds. Pointes fréquentes au-delà de 7 noeuds. Voilà qui va remonter notre moyenne !!! 18h00 : Victoire de Robin !!! La belle est gagnée et le fondant sera mangé par Robin et en plus plongé dans le Nutella ... Nous décidons de garder les voiles en ciseaux pour la nuit. Nous filons alors au cap 240° à toute vitesse. C'est génial !!! 31 décembre 2016 (154 milles parcourus en 25 heures) Il pleut. Il pleut toute la journée avec un ciel bas et gris. On dirait vous savez quoi ... La N... (j'adore ...). Lors d'un empannage, le frein de bôme casse au niveau du pontet qui le fixe à la bôme. La poulie qui maintenait le bout au niveau des cadènes a explosé. C'est la première fois que nous voyons ça. La poulie en elle-même, la partie qui se trouve entre les deux joues a purement et simplement disparue. C'était une poulie de 55 !!! Le frein de bôme nous lâche ... Le frein de bôme fonctionnait bien mais nous l'avons probablement trop sollicité. A l'arrivée, il aura le droit à un retapage complet sur les conseils de son fabricant Walder. A midi, nous mangeons des Fajitas !!! Ca booste dehors à plus de 8 noeuds de vitesse sous les grains de 25 à 30 noeuds. Utilisation de la bulle de veille Nous passons le méridien 45°W. Nous reculons d'une heure et passons à l'heure locale UTC - 3h00. Mais étant donné que c'est le réveillon ce soir, nous optons pour changer d'heure à minuit. Cela nous fera 2 réveillons !!! A 21h00, c'est minuit en France. Allez, bonne année à tous et bonne santé !!! Repas du nouvel an Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, nous avons un obstacle sur notre route. Il y a la bouée "Weather Station Middle Atlantic" en plein sur notre trajectoire. Ce serait fou de se taper une balise météo en plein milieu de l'Atlantique !!! Pourtant, rien à faire, le régul et le vent nous mènent droit dessus !!! Suite à la page "janvier 2017" ... |
© 2019 |
003 - Décembre 2016 |