1er décembre 2016 : Navigation Arrecife (Lanzarote, Archipel des Canaries) - Las Palmas (Gran Canaria, Archipel des Canaries)

Ce matin nous sommes partis vers 7h15 du port d'Arrecife direction Las Palmas sur l'île de Gran Canaria. Le Capitaine a fait une manoeuvre de port parfaite alors que la place était assez restreinte. Le temps est magnifique mais comme annoncé par la météo, sans un poil de vent ...

Départ d'Arrecife

A peine partis, nous décidons de l'ouverture officielle du concours de pêche. Nous reprenons les mêmes rêgles que lors du voyage précédent. Les voici :

  • Nous mesurons chaque poisson avec la tête mais sans la queue. En fonction de la mesure, nous attribuons un certain nombre d'étoiles à la bête :
    . 0 cm < taille mesurée < 30 cm : 1 étoile
    . 30 cm <= taille mesurée < 50 cm : 2 étoiles
    . 50 cm <= taille mesurée : 3 étoiles
  • Chaque poisson peut-être soit mangé, soit relâché car trop petit par exemple, soit perdu. En fonction de cela, le nombre d'étoiles correspondant au poisson est indiqué dans une colonne particulière.
  • Nous comptons aussi le nombre de rapala perdus.
  • Nous devons pêcher en même temps.
  • Chacun a le choix de son matériel de pêche.

Pour mieux comprendre comment cela fonctionne, voici la feuille vierge qui servira à noter les résultats de notre concours ainsi que les résultats du concours d'il y a quatre ans. Héhéhé, nous sommes dans les startings blocks !!!

La notation du concours de pêche

    

Etant donné l'absence d'intérêt flagrants des poissons envers nos lignes, nous avons dû nous résoudre à faire une excellente pizza aux anchois, la seconde de notre voyage.

Deuxième pizza du bord

Autre occupation de cette navigation : la fumée du moteur. Aïe aïe aïe, il fume quand même bien noir ... Il faut dire que nous avons réparti un peu du gasoil qui se trouvait dans la quille dans les autres réservoirs. Lors du transfert, nous nous sommes rendu compte qu'il y avait beaucoup d'huile dans ce gasoil. Mais nous n'allions quand même pas jeter 200 litres de gasoil !!! Alors, nous avons décidé de l'utiliser par petites quantités mélangées à du gasoil pur. Nous avons donc aujourd'hui :

  • 70 litres de gasoil pur à 75% dans le réservoir bâbord
  • 50 litres de gasoil pur à 50% dans le réservoir tribord
  • 370 litres de gasoil pur à 50% dans la quille
  • 30 litres de gasoil pur à 71% dans le réservoir journalier

Et bien 71% de gasoil pur : ça fume !!! Du coup, nous décidons de pousser le moteur à 2500 tours pendant 1 minute toutes les 3 heures, au changement de quart. Ca a l'air de bien le décrasser et lorsque nous ramenons le régime à 1900 tours, il ne fume presque plus. Il va falloir écluser tout ce mauvais gasoil en faisant bien attention à bien le répartir afin de ne pas descendre en-dessous de ces 71% ...

Robin surveille la fumée du moteur

Nous sommes arrivés à Las Palmas bien plutôt que prévu. Il faut dire que la mer se prenait pour un lac et qu'au moteur nous avancions à plus de 6 noeuds ... De ce fait, au lieu d'arriver vers 6h00 du matin comme prévu, nous sommes arrivés à 2 heures. Le port semblait bien plein mais nous nous sommes glissé à une très belle place, facile pour la manoeuvre, ni vu ni connu. Il manquait la pendille mais nous nous sommes accrochés à notre voisin. Comme il n'y avait pas un poil de vent, ça ne posait pas de problème. Un petit tour de ponton et hop, au lit ...

Du 2 au 14 décembre 2016 : Las Palmas, île de Gran Canaria - Archipel des Canaries

Dès notre réveil, nous appelons la capitainerie pour leur signaler notre arrivée dans le port et la place à laquelle nous nous sommes mis. Ni une, ni deux, ils nous disent de partir au mouillage !!! Impossible de négocier quoi que ce soit bien que nous ayons réservé notre place par mail avant de venir. Là, nous ne sommes vraiment pas heureux surtout que cela veut dire gonfler l'annexe, ...
Une fois au mouillage, Robin part en annexe stop (pour éviter de gonfler notre annexe pour 1 heure) pour apporter les papiers du bateau à la capitainerie. Et là, vous allez rire : 3 heures d'attente montre en main !!! Comme nous étions naïf de penser que nous aurions une place dans la matinée !!!

Vu comment les choses se présentaient, nous avons finalement décidé de gonfler l'annexe, mettre le moteur, ... Bref de nous mettre en configuration "mouillage". Bien nous en a pris car nous n'avons réussi à avoir une place que le quatrième jour après notre arrivée !!!
Remarquez, le mouillage tient bien. Il y a un ponton rien que pour laisser son annexe au port. Nous avons le droit à un accès aux douches. Après tout, pourquoi aller au port ?!?

Parce ce que ce qu'il y a de bien au port, c'est que nous ne sommes pas obligé d'aller en ville en même temps , nous avons accès au Wifi à partir du bateau, nous avons de l'électricité à volonté pour regarder un petit film au lit le soir ...
Bon, il est vrai que quoi qu'il arrive, nous allons toujours faire les ships ensemble et que chercher un accès Wifi est une bonne excuse pour aller boire une bière au bar Wifi du coin ... Reste le petit filmou du soir, qui lui, est soumis à l'électricité du bord et là, nous n'avons pas encore trouvé de solution miracle depuis le forfait de la batterie du PC de divertissement.

Las Palmas sera certainement notre dernière escale avant la Transat. De ce fait, nous devons terminer les derniers bricolages qui nous semblent indispensables pour partir sereins :

  • finalisation du palan de GV, mise en place du frein de bôme,
  • finalisation du passage de la drosse de l'enrouleur,
  • reprise de la GV par un voilier pour corriger un défaut sur les fourreaux de latte,
  • installation des balises MOB sur les gilets de sauvetage,
  • pose d'un hâle-bas et d'un hâle-haut de tangon,
  • pose de deux petits taquets dans le mât pour les lazzy jack,
  • reprise des bosses de ris qui coincent,
  • remplacement du néon de la cuisine qui consomme comme une vache par un plafonnier à leds,
  • fabrication et mise en place des toiles anti-roulis pour éviter de dormir par terre quand le bateau gîte sur bâbord.

Bon, si nous arrivons à faire tout ça, nous sommes bons !!!
Mais en prime, il faudrait :

  • commander les guides nautiques qui nous manquent et dont nous aurons besoin après les Antilles, en particulier la Polynésie,
  • commander un câble en Y permettant de récupérer automatiquement la position du GPS sur le Pactor,
  • commander une rallonge USB blindée pour la liaison entre le Pactor et le PC,
  • revoir le dossier de demande d'autorisation pour aller en Antarctique.

Alors à l'attaque !!!

                           Le palan de GV : terminé             Embarquement de la GV dans l'annexe : c'est pas gagné !!!

                        

Changement du néon de la cuisine

Fabrication et installation des toiles anti-roulis

Et au milieu de tout ça, un peu d'exercice physique lorsque le moteur de l'annexe n'a plus d'essence : quand on n'a pas de tête ... Un coup à droite, un coup à gauche, ... Courage, l'arrivée est proche ...

Un peu de sport pour rentrer au bateau

    

Ce lundi matin, 5 décembre, à 9h30, le port de Las Palmas nous appelle à la VHF pour nous proposer une place au port. Héhéhé, c'est à notre tour. Nous nous empressons de remonter le moteur de l'annexe et l'annexe elle-même sur nos beaux bossoirs tout neufs, de mettre les pare-battage, de préparer les amarres, de remonter l'ancre et nous voilà partis vers le port.
A 10h20, nous étions à notre place, bien amarrés entre deux voisins sympathiques qui parlent français. Les ships sont plus près, le Wifi est accessible et la douche juste en face ainsi que la laverie.
Il ne reste plus quà refaire encore la queue à la capitainerie pour récupérer une carte nous permettant d'accéder à notre ponton.
Et oui, c'est stupide mais sans cette carte, nous ne pouvons ni sortir ni rentrer à notre ponton. Comme l'annexe n'est pas rangée, en deux coups de cuiller à soupe, nous la remettons à l'eau et nous remettons le moteur pour aller à la capitainerie récupérer notre sésame.
Heureusement, cette fois-ci nous n'attendons qu'une petite heure qui passe très vite grâce au couple qui cherche un embarquement pour la transat avec qui nous discutons un bon moment.

C'est chouette d'être au port, c'est plus facile pour bricoler et acheter les petits trucs qui nous manquent à la dernière minute : boulon, mousqueton, ... Mais nous n'avions pas prévu les deux jours fériés qui arrivent : mardi et jeudi. Tant pis, ce seront des jours de repos ...

Au port, nous avons la chance de tomber sur le voilier "Northern Light" bien connu pour ses nombreux voyages dans les régions polaires. Nous allons frapper à la coque histoire de discuter un peu et aussi avec l'espoir de visiter ce voilier. Les nouveaux propriétaires sont très sympas et nous prêtent même les cartes de l'Antarctique annotées par les anciens propriétaires pour en faire des copies. Ces renseignements vont nous être très utiles. Ils nous prêtent aussi un livre sur l'Antarctique "Antarctic Pilot" et un sur les Falklands que nous arrivons à commander sur internet. C'est plus facile de trouver quelque chose quand on sait ce qu'on cherche ...

Le moteur hors bord ayant montré quelques signes de mauvaise humeur, Robin s'attaque à une révision complète de la bête. Hélas, nous ne sommes pas arrivés à trouver les pièces de rechange dans les temps et il sera remonté avec les pièces d'origine. Mais il n'y a pas à dire, il tourne beaucoup mieux maintenant !!! C'est important car l'annexe va devenir pour les mois à venir notre moyen de locomotion principal.

Révision du moteur HB

Lors de nos pérégrinations pour chercher des pièces pour le moteur (joints, clavettes, turbine à eau de mer, ...), nous sommes passés de l'autre côté de l'île et nous avons pu voir la plage côté nord qui grouille litéralement de surfeurs et bodyboarders. Il ne fait pas bon être simple nageur ici ...

La plage côté nord de Las Palmas

    

Nous nous accordons une journée de repos pour aller au musée des sciences et de la technologie. C'était le top. Nous avons bien rigolé et nous avons appris pas mal de choses. Un de nos voisins de ponton nous a prêté ses vélos pour y aller. Un vrai plasir.

Jeu vidéo au musée des sciences et technologie : Et qu'ça saute !!!

     

    

Pilotage d'un avion de chasse puis d'un avion de ligne

    

Il y en a des boutons, jauges, fusibles, ...

    

Expérimentation de la centrifugeuse pour l'entrainement des astronautes, blurpsss ...

    

Avant de partir pour une longue traversée, nous nettoyons la coque de Brindacier en plongée. C'est un peu trop long et trop dur en apnée. Et franchement, 12 mètres, ça commence à faire beaucoup à nettoyer. Heureusement que nous sommes deux à le faire. Un vrai travail d'équipe : le premier passe la spatule et le second passe derrière avec la grattounette. Résultat : une belle coque bien propre pour aller vite ... Reste à savoir si nous avons assez bien nettoyé le loch pour que pour une fois, il fonctionne ?!?

Nettoyage de la coque et douche pour Robin

Nous montons au mât vérifier le gréement avant de partir et nous en profitons pour faire quelques photos d'ensemble du port de Las Palmas et de son mouillage.

Vues de Las Palmas du haut du mât

    

Nous profitons de chouette marché de Las Palmas pour compléter l'avitaillement en frais : yaourts, fruits, légumes, oeufs et cerise sur le gateau : un beau JAMBON CRU entier !!! Reste à savoir où nous allons le mettre. Mais ne vous en faites pas, nous allons trouver ...

Avitaillement au mercado

    

Il est vrai que nous n'avons pas visité la Gran Canaria, mais tant pis, au moins le bateau aura bien avancé et nous sommes prêts à traverser l'Atlantique. Le créneau météo est bon. Nous partons demain matin dès que nous aurons fini les formalités au port.

Reste à vous dire quelques trucs importants : Nous avons réussi à faire marcher la BLU (radio HF) et nous pourrons, si tout va bien, mettre à jour notre position pendant la navigation (voir l'article technique sur la BLU). Ainsi, vous pourrez savoir précisément où nous sommes en allant sur à l'adresse suivante https://cms.winlink.org:444/maps/PositionReports.aspx?callsign=F4HSA. La page est un peu longue à s'ouvrir mais normalement, vous devriez nous voir sur une carte du monde avec en rouge notre dernière position envoyée et en bleu les positions précédentes. Si ça ne marche pas, il est peut-être nécessaire de dézoomer pour nous trouver.
Nous avons mis un lien direct vers ce site dans le menu "Itinéraires détaillés / Localisation". N'hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez.

Mais il est primordial de savoir que pour des raisons techniques, des raisons de propagation, ... il se peut que nous ne puissions pas faire marcher la radio. Aussi, ce n'est pas la peine de vous inquiéter si la position n'évolue plus. Ce n'est pas pour autant que nous aurions un problème. Si cela arrive : Patience !!! Nous devrions arriver aux Antilles vers la deuxième ou la troisième semaine de janvier. Cette fois-ci nous allons fêter Noël et le jour de l'an en mer !!!

Bisesss à tous et rendez-vous de l'autre côté de l'Atlantique ...

Du 15 décembre 2016 au 16 janvier 2017 : TRANSATLANTIQUE de Las Palmas, île de Gran Canaria - Archipel des Canaries à Bequia

15 décembre 2016 (116 milles parcourus)
Ciel couvert pour ce matin de départ de Transat.
Sandrine se rend
à la capitainerie pour rendre le badge d'accès et se faire rembourser les 4 nuits payées d'avance. Et là, ça commence mal !!!

  1. La capitainerie refuse de rembourser. Payé, c'est payé !!! Donc si l"un des nombreux bateaux inscrit sur la liste d'attente occupe la place pendant ces quatres jours, le port encaisse double !!! D'habitude, quand on paie les nuits à l'avance, le port rembourse le jour du départ les nuits non utilisées s'il y en a. Et bien, pas à Las Palmas ...
  2. Quand après une longue heure de queue nous rendons notre carte d'accès au ponton, nous demandons comment retourner à notre bateau puisque nous n'avons plus accès au ponton, on nous répond "Débrouillez vous ...".
    En désespoir de cause, après avoir attendu sans résultat que quelqu'un se présente à l'entrée du ponton, Robin escalade (avec une aisance compréhensible à la vue de son corps d'athlète) le portail en inox et ouvre ainsi la porte à Sandrine (galant ...).

Conclusion sur le port de Las Palmas à la Gran Canaria : accueil non sympathique, longues attentes à la capitainerie (environ 5 heures en temps cumulé), mauvaise gestion des accès, traitement de faveur pour les gros yachts, ...
Sinon, l'escale était sympa et le port peu cher. Maintenant, à 10h00 du matin, il est temps d'acheter 2 baguettes de pain et un pot de moutarde française (hors de prix mais nous sommes au bout du stock ...) pour compléter parfaitement notre avitaillement.

10h37, nous appareillons, Robin à la manoeuvre. Sur le ponton Maëwem et Julien, un jeune couple à la recherche d'un embarquement pour la transat et qui sont venus prendre l'apéro sur Brindacier, nous saluent. D'après la route que nous avons préparée, 2868 milles sont à parcourir pour arriver à l'île de Bequia aux Grenadines.
11h00, dans la baie de Las Palmas, nous envoyons la GV avec 1 ris puis tout le génois.

Premier essai : le régulateur d'allure avec sa nouvelle pale immergée (voir l'article technique sur le régulateur d'allure).
D'abord, il sur-corrige les écarts de route. Notre sillage est un vrai serpentin. Ensuite, une estrope tenant une poulie de renvoi de drosse casse. Bon, pas de problème, nous avons de la ressource. Et hop, mise en route du pilote hydraulique en attendant ... Nous restons sous pilote toute la journée et toute la nuit. Il faut dire qu'avant de courir partout pour remplacer des drosses, faire des essais, ... nous devons nous amariner. Et oui, tout gigote, tout est difficile à faire : se déplacer, aller aux toilettes, manger, ... Dans 2ou 3 jours ça ira mieux. Il faut dire que nous ne sommes pas partis par mer plate ...

Deuxième essai : le frein de bôme (voir l'article technique sur le frein de bôme).
Ce frein de bôme Walder a été installé la veille du départ et nous n'avons donc pas encore eu l'occasion de le tester. Lors d'un empannage, une estrope (encore une !!!) tenant une poulie du frein de bôme casse à cause du ragage. Erreur de débutant de notre part. Nous remplaçons alors le frein de bôme par un simple bout servant de retenue de bôme.

Repas succint ... toujours l'amarinage. Sandwich pâté au Roquefort.

Dans la nuit, nous croisons un voilier d'assez près : GWADANA. Il faut dire que nous ne sommes qu'à 50 milles de Las Palmas.
La nuit se passe sous GV 1 ris seule à environ 5,5 noeuds, sous pilote hydraulique.

16 décembre 2016 (112 milles parcourus)
Vers 9h00 du matin, nous décidons de redonner sa chance au régulateur d'allure. L'estrope cassée ayant été changée par une plus appropriée, nous retestons la bête.
Nous zigzaguons un peu moins mais le régul assure pas mal. Nous pouvons couper le pilote hydraulique et ça C'EST BON POUR LES BATTERIES !!!

Le régulateur d'allure au travail


Et oui, car le meilleur barreur du bord, c'est notre pilote hydraulique Raymarine. C'est lui le plus précis et le plus rapide. Mais comme tous les gros pilotes puissants, il est gourmand en Ampères.
Le nôtre est tout de même raisonnable car 24h de pilote ne génère qu'une baisse de 8% du parc de batterie. Mais ce sont 8 de trop ...

Le vent varie entre 14 et 18 noeuds au portant.
Sandrine concocte un gateau au yaourt (sa spécialité, vous l'aurez compris) et Robin s'attèle à un risotto aux poivrons.

Le temps est une alternance de ciel bleu et de passages nuageux. Nous avons assez de soleil pour récupérer 5% des 8% perdus d'électricité. L'éolienne ne fournit que très peu d'électricité car le vent étant portant (venant de l'arrière), le vent apparent (celui que ressent l'éolienne) est faible et donc l'éolienne tourne peu.

Brindacier file une moyenne entre 4,5 et 6,5 noeuds avec quelques surfs dans la houle à plus de 7 noeuds.
La mer est peu agitée mais avec une forte houle de travers rendant la vie à bord acrobatique.
Il fait frais alors nous profitons de l'occasion pour étrenner nos combinaisons de voile toutes neuves. Pas mal, non ?

Bien équipés pour rester bien au chaud et au sec ...

         

Dans la nuit, un cargo fait route sur nous. Cela se passe pendant le quart de Sandrine, 21h-00h. Nous semblons être vraiment en route de collision, ce qui est toujours surprenant, loin des côtes, nous nous croyons toujours seuls.
Nous l'avons identifié grâce à son AIS et appelé à la VHF à partir de son numéro MMSI.
Le cargo a répondu à l'appel, nous a vu et conformément aux règles de priorité en mer, il s'est dérouté. Les navires à voile étant moins manoeuvrant, ils sont prioritaires en pleine mer.

La nuit se poursuit calmement avec quelques empannages nécessaires pour rester sur la route.
Le régulateur d'allure assure à son poste.

17 décembre 2016 (121 milles parcourus)
Le ciel est toujours assez couvert. Les pantalons et les vestes de quart sont sortis depuis le départ et utilisés à bon escient.

Vers 9h30, Sandrine aperçoit les jets d'une baleine. Effectivement, c'est assez impressionnant la hauteur du jet d'eau. Nous ne la verrons pas plus que cela mais cela fait bizarre de penser que ces gros animaux peuvent parfois nager sous notre coque.

Maintenant que le régulateur d'allure est dompté, nous allons nous attaquer au frein de bôme. Pour rappel, une des estropes qui tenait une de ses poulies a cassé dès le premier jour dans un empannage. A peine le frein de bôme est-il sollicité de nouveau que cette fois-ci, il tombe sur le pont !!!
Bing, cette fois, c'est l'estrope principale qui a cassé, celle qui ceinture la bôme pour tenir le frein sous celle-ci. Cette estrope en dyneema peut tenir facilement 6 tonnes mais ne supporte pas le ragage. Nous retiendrons bien la leçon et du coup nous faisons un tour de pont complet afin de prévenir d'autres problèmes du même genre. Nous décidons de revenir à des manilles métalliques classiques afin de remonter un frein de bôme opérationnel.

Pendant que Robin s'attèle à cette tâche, Sandrine prépare des fajitas pour le repas du midi. Les deux accomplissent leur mission. Au cours de l'après-midi pluvieux, le bateau avance sous régul à 5 noeuds de moyenne avec un frein de bôme en place.

A 15h00, le baromètre sonne, annonçant un risque de vent fort. Grrrr ... Sandrine se colle à la BLU pour télécharger un fichier grib météo et envoyer par la même occasion un mail contenant notre position. Le premier essai n'est pas fructueux, mais à 21h, ça fonctionne !!! Bon, le fichier météo est trop lourd, il faudra être moins gourmand la prochaine fois sur la précision, la durée, la surface, ... Mais d'ici-là, le baromètre s'est stabilisé, donc tout va bien.

20h, le régul perd la boule ... Nous allons n'importe où !!! En fait, ce n'est pas la boule qu'il a perdu, c'est sa pale immergée. Celle-ci s'est déboitée du tube inox. Normalement, c'est une sécurité en cas de choc avec OFNI. La pale se déconnecte et reste attachée au bateau par un bout de sécurité.
Alors bien attaché au bateau par la longe de son harnais et sous la surveillance attentive de Sandrine, Robin descend dans la jupe arrière, replace la pale immergée et retend son élastique de maintien. Ca semble fonctionner ... Ca fonctionne ... Est-ce que cela fonctionnera toujours ?!? ... Espérons ...

La nuit s'écoule au gré des calmes (environ 10 noeuds de vent) qui nous font faire une route trop Sud et des grains (environ 25 noeuds de vent) qui nous font faire une route trop Ouest. Finalement, ça s'équilibre alors plutôt que de lutter et de régler constamment le régul, nous laissons faire.
Si bien qu'on dort bien ... très bien ... trop bien pour certaine ... Sandrine s'offre 1h20 de dodo pendant son quart de 3 à 6h du matin. Ah ben bravo l'artiste !!! Voui voui voui, c'est la faute du réveil qui n'a pas fonctionné ...

Dur dur le réveil ...

    

18 décembre 2016 (131 milles parcourus en 25 heures)
9,7 noeuds !!! Brindacier file dans un surf sous un grain !!! Bon, c'est ponctuel, au bout de quelques secondes, nous revenons à nos 5 à 6 noeuds de moyenne ...

Aujourd'hui encore les conditions de vent sont toujours assez diverses entre les grains et les éclaircies. Ce ne sont pas encore les Tropiques et les alizés !!!
Nous trouvons un bon équilibre avec une route au 260° (trop Ouest mais nous ferons du Sud plus tard) et les voiles suivantes : GV avec 1 ris et génois à moitié roulé le jour, GV seule avec 1 ris la nuit.

Le génois est roulé car il est trop déventé par la GV et bat. La GV seule permet de supporter les grains sans avoir à trop intervenir sur la voilure la nuit.

A midi, Robin ramène de la fraicheur à bord avec une salade de choux frais pour le repas accompagnée de tomates canariennes (les dernières), oignons rouges et fromage ibérico - c'est notre plat préféré et le plus consommé depuis notre départ de Toulon, surtout depuis l'amélioration de la recette amenée par Frédérique du voilier Frédom.
A la différence que là, nous ne buvons pas d'alcool (ou très peu). Ce n'est pas par restriction mais juste parce que nous n'en avons pas du tout envie.
Depuis le départ de la transat, pas une goutte de vin ni de bière, excepté le petit rhum du départ pour porter un toast "à la mer et au vent ... à Brindacier ... à la famille ... aux amis ...

Pour améliorer l'ordinaire de nos desserts, Sandrine se met aux fourneaux pour faire des fondants au chocolat selon la recette de Frédom. L'absence de cuisson au bain marie (ben oui, c'est dur quand le four danse la gigue ...) et peut-être un excédent de farine, les transforment en muffins champignon !!! Exceptionnel !!! Bon quand même mais moins que les fondants de Frédérique ...

Fondants au chocolat version champignon

Dans l'après-midi, une petite partie de cartes, la bataille Corse pour être précis tandis que Brindacier file toujours sa route à l'Ouest ... un peu trop à l'Ouest ...

La nuit arrive ... un peu plus tôt qu'hier car nous avons reculé d'une heure toutes les pendules, montre, GPS, PC, ... En effet, nous prenons Greenwich pour l'heure UTC puis nous nous décalons de moins 1 heure tous les 15° de longitude.
Donc la nuit tombe maintenant à 18h00. Une belle nuit, avec des vents stables, sans grain et pleine d'étoiles.

19 décembre 2016 (118 milles parcourus)
Levé de soleil vers 7h15 sous quelques nuages légers. La journée s'annonce ensoleillée. Tant mieux pour notre électricité.

Etant donné que nous portons notre GV à 1 ris depuis le départ, que nous sommes au portant, qu'il y a de la houle et que nous sommes barrés par un régulateur d'allure qui a l'air un peu ivre parfois, notre frein de bôme a été beaucoup sollicité pour éviter ou adoucir de nombreux empannages sauvages. Il faut donc le bichonner et il est exigeant le sacripant : Protection des bouts contre le ragage, mise en place de contre-écrous pour éviter le dessérage des boulons des bras, démontage du hâle-bas de bôme qui gène la bonne mise en place du frein. Bon, mais avec tout ça, il fonctionne franchement bien. C'est très rassurant de savoir que les empannages devraient bien se passer même s'ils ne sont pas toujours désirés ...

Le vent est stable à environ 18 noeuds au Nord Est. Nous ne faisons toujours pas route directe car le régulateur ne permet pas de faire du plein portant, il faudra qu'on bosse encore un peu le sujet.
Quelques essais de voiles en ciseaux sous régul mais sans succès, allez, on laisse tomber pour le moment, on va manger. Sandrine a préparé du jambon cru avec des carottes, pommes de terre sautées, ail et oignons. Et ça, c'est bon !!!

Vraiment délicieux ce jambon, dommage qu'il soit si difficile à couper

D'autant plus que nous avons à bord un gros jambon cru Iberico entier à trancher. Il est stocké dans un endroit de prédilection, en fait, le seul que l'on ait trouvé : les WC ...
Mais attention, car qui dit jambon à trancher dit "trancher" ... Alors Robin, Capitaine prévoyant et attentionné rappelle à qui veut l'entendre l'importance de garder une extrème prudence lors de l'utilisation des gros couteaux de cuisine en mer et de surcroît des couteaux céramiques ...
Une fois la consigne passée et le jambon tranché, c'est au cours de la vaisselle que Robin, le Capitaine, se coupe à l'annulaire gauche avec le merveilleux couteau de cuisine céramique le plus coupant du bord !!! Aïe aïe aïe, ça saigne pas mal !!! Enfin, ça saigne un peu quoi ...
Sandrine joue les infirmières tortionnaires en mettant de la gaze directement dessus. C'était pour bien faire, vous remarquerez ... Mais la gaze a la facheuse tendance à incruster tous ses petits filaments dans la plaie et une fois celle-ci sèche, il faut tirer dessus pour enlever la gaze ... Re-aïe aïe aïe ...
Quoi qu'il en soit, la volonté de prodiguer de bons soins est là et Robin survivra ...

La réparation de la coupure version 1                         La réparation de la couture version 2

    

Taratata !!! 01h40 du matin, nous passons sous la latitude 23°N, c'est à dire sous le tropique du Cancer. Nous sommes expressément sous les Tropiques !!! Allez, sortons les maillots de bain et les serviettes ... Bon, ça attendra l'arrivée ...

20 décembre 2016 (115 milles parcourus)
Là, on peut dire "GROSSE JOURNEE" !!!

Tout d'abord à 05h45, au cours du quart de Sandrine, nous croisons un cargo qui n'a pas été détecté par le Merveille, notre détecteur de radar. Heureusement que Sandrine veillait l'horizon ... (Ben oui, qui a dit que Sandrine dormait pendant ses quarts ?!? Sans doute les mêmes qui disent qu'il faut faire attention à ne pas se couper avec les couteaux ...).

Ensuite, à 09h00 c'est l'inspection du pont, la vérification des points de ragage, la détection d'éventuels signes d'usure. C'est le cas au niveau des lattes de la GV qui frottent dans les bas-haubans arrières. Et voilà un petit trou au niveau d'un gousset de latte.

Grrrr, un petit trou dans la GV toute neuve !!!

Allez : ACTION !!! Nous lofons, nous affalons partiellement la GV jusqu'au trou nous collons du tissu adhésif de réparation de voile à l'endroit du trou et hop, nous renvoyons la GV et reprenons le cap. Ca n'a l'air de rien mais avec la houle, le vent, ... C'est toujours un peu sportif.

Vérification de l'arrière de la bôme

Enfin, à 10h00, mise à l'eau des deux lignes de pêche mais sans succès. Une touche pour Robin mais le poisson a été perdu avant d'avoir atteint le bateau. Une autre touche pour Sandrine mais le poisson et le rapala sont perdus aussi. On va trop vite, c'est sûr, on va trop vite pour les poissons ...

Du coup, le repas du midi sera composé de pâtes aux coques, oignons, ail et fromage par le Chef Robin. Un délice !!!
Mais le repas est entaché par plusieurs empannages sauvages. Aïe, nous n'aimons pas ça : entendre le gréement claquer lors du passage e la GV d'un bord sur l'autre.

Mais qu'est-ce qu'il a ce régul !!! De 14h à 17h nous faisons plusieurs tentatives de réglages de la bête mais rien n'y fait. Il fonctionne moins bien qu'avant, voire il ne fait plus qu'abattre provoquant empannage sur empannage. La trajectoire n'est corrigée que dans un sens.
Bon, quand il faut y aller, il faut y aller !!! Nous démontons le régulateur d'allure pour le mettre sur la table du carré et l'opérer. Pour le démonter, il faut retirer 4 boulons (entre autres ...) qui traversent la jupe arrière. Les rondelles et les écrous sont bien sûr sous l'eau à chaque vague ...
Gilets, harnais, caisse à outils et nous voilà à 18h00 en train de patauger dans la jupe arrière par 21°S et 25°W, c'est à dire en plein Atlantique à la tombée de la nuit.

Démontage nocturne du régulateur d'allure

    

Nous démontons avec succès, nous opérons la bête que nous connaissons désormais par coeur (ou presque ...), nous remontons - et oui, nous remontons sans attendre le lendemain pour éviter de passer toute la nuit sous pilote hydraulique énergivore.
Et c'est après avoir serré le dernier boulon que nous constatons que nous avons remonté un axe à l'envers ... Il faut tout recommencer cette fois dans la nuit noire ...
Nous sommes motivé pour régler ce problème au plus tôt afin de savoir à quoi s'en tenir. Nous re-démontons, nous ré-opérons, nous re-remontons, tout cela sans perdre une rondelle ni un écrou et là, BINGO : CA FONCTIONNE !!!

Il est 20h00, c'est l'heure de se sècher de se mettre en pyjama et de se glisser sous la couette avec un fondant au chocolat, agrémenté pour certain de Nutella. Il faut savoir se récompenser quand on a bien travaillé ...

La nuit est calme, nous dormons bien (à tour de rôle). Le sommeil du brave. Un sommeil bien mérité aujourd'hui.

Dans la nuit, Sandrine télécharge un fichier Grib et réceptionne un mail de la famille. Cette BLU fonctionne vraiment à merveille. C'est vraiment chouette !!!

21 décembre 2016 (105 milles parcourus)
28°C ... C'est sûr, c'est aujourd'hui le premier jour de l'hiver ...
Beau ciel bleu à 09h00 et voilà une vraie journée de transat qui débute.
Petit vent portant à 15 noeuds, c'est parfait pour mettre les lignes à l'eau. C'est parti pour un gros rapala au bout de la ligne de Sandrine et un gros leurre en forme de poulpe au bout de la ligne de Robin.

10h00 : Tsssss fait le moulinet qui dévide son fil sous la traction du poisson piégé. C'est la canne de Sandrine qui a tiltée. Allez, la bête est travaillée pour être ramenée mais ne demande pas trop d'effort car c'est une petite dorade coryphène. Mais lors de son extraction de l'eau à l'aide de l'épuisette, le poisson se décroche et s'enfuit à la suite d'une mauvaise coordination entre la canne et l'épuisette. Ca fera une étoile dans la colonne "Mordu Perdu" de Sandrine.

Pas encore dans l'assiette ...

10H55 : Tsssss même bruit d'alerte, même origine mais cette fois sur le moulinet de Robin. Arghhh, le poisson se décroche également avant même de l'avoir vu.

11h05 : Tsssss même rengaine, de nouveau chez Sandrine mais encore perdu ... Grrr, ce n'est pas l'année de pêche pour nous cette fois-ci !!!

Bon, tant pis, les lignes sont remontées et le repas sera composé de pâtes réchauffées et omelette jambon-oignons-fromage.

Le vent faiblit dans l'après-midi, nous renvoyons toute la GV et quasi tout le génois (pas en entier car il bat, déventé par la GV et nous n'avons pas réussi à faire du ciseau, une voile de chaque côté, avec le régulateur d'allure à la barre).
Nous naviguons à environ 4 noeuds de moyenne, nous nous en contentons et passons l'après-midi à lire et à jouer au Yam's.
La nuit est si calme que nous avons du mal à maintenir les voiles gonflées. Ca balotte beaucoup, le mélange "houle du large" et "pétole molle".
Quelques petits grains et un cargo en route vers l'Amérique du Sud animent cette nouvelle nuit en mer.

22 décembre 2016 (131 milles parcourus)
Etant donné que nous passerons Noël en mer, il faut décorer Brindacier pour l'évènement. Ce matin, nous avons donc sorti les décorations de Noël et ainsi égayé le carré de quelques guirlandes et boules. Un petit sapin est suspendu au hublot du carré et le poële à gasoil fera parfaitement office de cheminée à bois.

Les conditions météo sont très bonnes. Environ 20 noeuds de vent portant et une mer faiblement agitée. Cela permet à Sandrine de se replonger dans la littérature du sextant et à Robin de lire les 16 volumes (pas tous le même jour ...) d'Alexander Kent racontant la vie du Capitaine anglais Richard Bolitho.

Enfin, lire, lire, c'est vite dit ...

Nous remettons les lignes à l'eau mais toujours sans succès ...
Du coup, salade de chou pour le midi, partie de Yam's dans l'après-midi.

Vraiment excellente la salade de chou !!!

Prise du premier ris dans la GV dans la soirée.
Voilà qui conclut cette calme journée.

23 décembre 2016 (120 milles parcourus)
La météo est toujours bonne. Par contre, une baisse de vent est annoncée et il va falloir choisir sa route pour essayer de rester dans les 15 noeuds de vent et ne pas tomber dans les 5 à 10 noeuds qui arrivent par l'Est.

Pour affiner la route, nous multiplions les origines des bulletins météo : fichiers gribs, fax météo avec prévision des vents, fax météo d'analyse de surface (dépressions, anti-cyclones, fronts, ...). Tous ces fichiers sont reçus (gratuitement) grâce à la BLU.
Les fichiers grib bien connus des navigateurs se téléchargent à n'importe quelle heure alors que les fax météo sont reçus à des heures précises.
Nous utilisons l'émetteur radio de Boston pour recevoir les prévisions de la partie Nord de la Transat au-dessus de 20°N, puis celui de La Nouvelle Orléans pour la partie Sud en-dessous de 20°N. Ca fonctionne assez bien, voir très bien.

Exemple de fax météo reçu par la BLU

En tout cas, ça fonctionne mieux que les positionnements au sextant de Sandrine qui sont "hors carte" !!! Courage, courage, ...

Etant donné que l'intérieur du bateau est relativement calme (bien qu'une vague se soit introduite sans prévenir par un hublot de pont lors de l'aération du bateau), Sandrine se lance dans la préparation d'une pizza aux anchois qui va s'avérer délicieuse.

Après midi, repos, sextant, lecture, Yam's et enfin : nuit sans grain !!!

24 décembre 2016 (129 milles parcourus en 25 heures)
Veillée de Noël. Sandrine attaque sa journée par une douche et un lavage de cheveux dans un bas dans le cockpit. Robin, quant à lui, s'affaire à changer une pièce du régulateur d'allure. C'est un petit élastique qui sert à régler la sensibilité du régulateur. D'ailleurs, ce dernier se comporte à merveille depuis son opération à coeur ouvert dans le carré.

Le vent mollit. Nous décidons alors de larguer le ris de la Grand Voile et de l'envoyer en entier. Au moment de hisser, ça bloque.
La tétière de la GV est arrêtée à quelques centimètres du haut du mât mais on sent bien que ce n'est pas franc. C'est trop dur à étarquer, ce n'est pas sain.
Bon, nous réaffalons et nouvelle tentative. Mais que nenni, la voile ne veut plus descendre. Aïe, le problème est de taille !!! Maintenant la voile est bloquée en haut et nous nous retrouvons dans une configuration de surface de voile imposée quel que soit le temps. Les grains sont toujours fréquents au beau milieu de l'Atlantique et nous allons nous retrouver sur-toilé à un moment ou un autre si nous n'arrivons à résoudre cette situation.
Alors nous réfléchissons ...

Pendant ce temps, un orque fait le tour du bateau lentement, en observant ce qu'il se passe. Il est à moins de 2 mètres de nous. Mais qu'est-ce qu'il nous veut celui-là ?!? Ce n'est vraiment pas le moment !!! Il nous tourne autour tel un requin autour d'un radeau de survie ... Ambiance ...

Bon, la décision est prise, il faut monter au mât et dans un premier temps, larguer la GV. Puis dans un second temps voir ce qui bloque et comment y remédier.
Robin s'équipe : Chaussures, pantalon, pull à manches longues, gants, gilet de sauvetage et harnais d'escalade car il risque de bien se faire secouer là-haut ... Et le voilà parti à la conquête de la tête de mât, à 18 mètres au-dessus de l'eau, dans la houle mais assuré par Sandrine qui le tient fermement au bout de la drisse de Solent autour d'un winch.
Monter au mât au port est une chose. Monter au mât en mer avec les voiles à poste, la houle, le soleil et une mission à ne pas râter en est une autre.

Ascension au mât pour larguer la GV

Arrivé en tête de mât, les jambes et les bras amoureusement enlacés autour du mât et des galhaubans, Robin parvient à larguer la GV. Quelle excellente idée d'avoir mis un mousqueton sous charge au bout de la drisse. Ce ne sont certes pas les règles de l'art mais cette fois, ça nous a bien servi.
La GV s'affale de tout son poids entre les deux lazzy jacks tout neufs et super efficaces. Parfait !!! Il n'y a plus qu'à fermer le lazzybag et c'est plié. Pour le moment ...
Ah oui, pour affaler, il a fallu se mettre bout au vent, c'est à dire le bateau face au vent et à la houle au moteur. Alors, nous vous laissons imaginer le comportement du bateau et à fortiori celui de la tête de mât quand la houle est prise de face avec une coque qui n'est plus appuyée par la voile. Bing Bang, ça tangue dans tous les sens. Mais comment font donc les coureurs lorsque ça leur arrive en pleine course dans de mauvaises conditions météo ?!?

Par contre, le déblocage de la drisse est impossible en l'état. Celle-ci est sortie de son réa et s'est coincée entre le réa de la GV et celui de la balancine. Nous avons changé cette drisse pour en mettre une en dyneema de diamètre 10 (largement suffisante pour les efforts qu'elle subit) au lieu d'une de diamètre 12 comme à l'origine. Mettre une drisse d'un diamètre inférieur permet d'avoir des bouts plus légers et moins gros en pied de mât et aussi moins cher à l'achat. Malheureusement, c'était un mauvais calcul car du coup, elle peut sortir du réa et se coincer.
L'opération de déblocage est abandonnée pour le moment et Robin est redescendu essoufflé, un peu crispé et avec quelques nouveaux bleus ...

Il faut se remettre en route. Alors, au lieu de faire de la GV seule, nous déroulons notre génois et faisons route ainsi. Ca fonctionne bien malgré un génois moins "moteur" que la GV. Nous faisons 5 petits noeuds de vitesse mais les grains qui passeront dans la nuit seront abordés sereinement car la GV est descendue et bien rangée dans son lazzybag. Certes, nous ne pouvons plus la hisser ...

Après cette matinée mouvementée, il est l'heure de penser à Noël. Alors c'est parti pour un petit apéro : 1 bière chacun avec des chips. Ensuite, c'est le repas de Noël : Pommes de terre sautées, fromage, oignons, jambon et crème au chocolat concoctée par Sandrine le matin même.

Noël, joyeux Noël ...

Nous mettons de la musique, chantons des chants de Noël (plus ou moins bien ...) et d'autres. Puis à 21h00 le rythme des quarts reprend son cours.

Plusieurs grains passent sur nous au cours de la nuit. Il semblerait que le Père-Noël était caché dans l'un d'eux car des cadeaux nous attendent le matin au pied du poële.

25 décembre 2016 (109 milles parcourus)
Noël, joyeux Noël, bons baisers de Fort de France ... !!!
Attendons, Fort de France, nous n'y sommes pas encore. Il reste 1700 milles nautiques à parcourir.
Cette nuit, le Père-Noël est passé par notre cheminée et nous avons plusieurs cadeaux posés au pied du poële. Nous déballons tout cela : Chaussures de pont, maillot de bain, boucles d'oreille, brosse à dent de voyage, petit mot de la famille : Super !!!

Le Père-Noël a trouvé Brindacier !!!

La journée s'annonce calme avec un vent à 15 noeuds et du soleil.
Nous décidons d'attendre quelques jours que la houle se calme comme prévu avant de retourner débloquer la drisse de GV en haut du mât. Nous n'avons plus de GV pour le moment mais ce n'est pas très grave.
Sandrine fait quelques points au sextant sans succès puis se plonge dans "The Pacific crossing guide".

Etude et discussion du parcours dans le Pacifique

    

Il s'en suivra plusieurs discussions sur notre future route dans le Pacifique. Nous voulions passer dans l'ordre par les Galapagos, l'île de Pâques, Pitcairn (l'île des survivants des révoltés de La Bounty), les Gambiers, les Tuamotus, les Marquises, les Tuamotus, les îles de la Société, les Australes avant de traverser de nouveau le Pacifique vers le Sud du Chili vers la fin du mois de novembre 2017.
Mais après réflexion, cela nous fait courir beaucoup et rester peu de temps en Polynésie. Un autre parcours est en cours de réflexion : les Galapagos, les Gambiers (à confirmer), les Marquises, les Tuamotus, les îles de la Société, les îles Cook, les Tonga, la Nouvelle Zélande pendant la saison des cyclones de décembre 2017 à avril 2018, puis retour vers les Australes de la Polynésie, les tuamotus, les îles de la Société avant de traverser le Pacifique vers le Sud du Chili vers la fin du mois de novembre 2018.
Tout ça reste flou et en cours de discussion. La Nouvelle Zélande nous tente énormément mais les distances sont grandes et le retour vers la Polynésie assez compliqué. On a le temps d'y réfléchir encore un peu ...

Retour au moment présent avec Robin qui sécurise la balancine sur la bôme et bricole sur le bateau. Lors de son tour d'inspection, il trouve des poissons volants qui ont atterrit sur le pont. C'est très fréquent sous ces latitudes (16°N).

Poisson volant sur le pont

Le vent mollissant, le génois bat. C'est non seulement désagréable mais ça fait souffrir le bateau : le gréement et la voile. La voile se gonfle et se dégonfle par à-coups. C'est le quotidien du marin au portant quand le vent tombe et qu'il reste de la houle qui bringueballe le bateau.
Pour limiter cette effet de battement, nous nous attaquons au tangonnage du génois. Nous ne l'avions pas fait jusqu'ici car le tangon de Brindacier est un gros bébé de 4m70de long, 12cm de diamètre en gros aluminium Goïot. Son rail le long du mât est trop court pour l'utiliser comme les gros tangon de croisière que l'on fait coulisser le long du mât. De plus, pour bien écarter le génois du bateau, il faut passer le tangon entre les haubans et nous n'aimons pas trop ça. Alors, nous avons pris le parti de ne tangonner que par tout petit temps et c'est le cas aujourd'hui.
Lorsque le tangon est à poste (ce qui relève de l'acrobatie lorsqu'on le tient à bout de bras debout sans appui à l'avant du pont dans la houle), c'est beaucoup plus agréable. Le génois ne bat plus, il est maintenu ouvert par le tangon. Et en plus, cerise sur le gateau : Nous allons plus vite ...

Nous restons toute la nuit sous génois tangonné malgré les quelques grains qui passent. Tout va bien pour cette première.

Génois tangonné : Nous y sommes arrivés !!!

    

26 décembre 2016 (69 milles parcourus : Oufff ...)
Cette fois le vent tombe, tombe, tombe ... Nous empannons difficilement avec le tangon. C'est vraiment un gros bébé. Puis nous naviguons bâbord amure sur une route trop Sud.
Il y a un beau soleil. Cela permet à Sandrine de se replonger dans les calculs de sextant et surtout cette fois-ci de comprendre son erreur lors des précédentes tentatives. Les points de ses positions relevées sont maintenant sur la carte est assez précis car à environ 11 milles nautiques de la position relevée sur le GPS. Quel progrès !!!

Relevés et calculs de sextant

    

Le repas sera composé de purée - jambon cru - fromage. Et comme il n'y a pas beaucoup de vent, nous décidons de manger en regardant un petit film sur le PC de divertissement : Barbecue avec Franck Dubosq et Florence Foresti.
Après quelques parties de Yam's (toutes remportées par Robin ...), nous allons envoyer la trinquette pour la première fois. Nous la hissons en ciseau par rapport au génois tangonné. Ca fonctionne mais ça bat beaucoup par manque de vent. Finalement, nous affalons la trinquette.
Le régulateur assure très bien son rôle par tout petit temps et vent arrière. C'est une excellente nouvelle.

La nuit est très calme avec environ 10 noeuds de vent. Le seul évènement de la nuit est le cardan du four qui casse sur un coup de roulis. C'est ennuyeux car ça va complexifier la cuisine à la gîte lorsque le vent va revenir. A noter dans la liste des réparations à faire.

Le cardan du four abandonne ...

27 décembre 2016 (120 milles parcourus)
Hier fut la journée la plus lente depuis le départ des Canaries avec seulement 69 milles de parcourus. Cette baisse de vent présente tout de même un avantage, celui d'apaiser la houle et d'envisager alors des réparations nécessitant une mer calme.

Trois objectifs sont fixés pour la journée :

  • Tout d'abord empanner avec le tangon tout en gréant un nouveau palan de hâle-bas (le premier est beaucoup trop lourd et encombrant),
  • Ensuite, monter en tête de mât décoincer la drisse de GV,
  • Enfin, réparer la cuisinière.

Avant toute chose, à 09h00, nous mettons les deux lignes de pêche à l'eau. Pour mémoire, nous n'avons toujours pas sorti un poisson ... Puis, nous attaquons l'empannage. Etant donné les conditions calmes, cette manoeuvre se passe sans difficultés. Le nouveau palan est mis en place et nous repartons tribord amure sous génois tangonné.

Il faut maintenant remonter au mât. La mer est belle mais l'opération n'est pas aisée pour autant. Cette fois, l'idée est d'essayer de débloquer la drisse avec un tournevis et si cela ne fonctionne pas de couper le mousqueton de GV, d'y coudre à la place un messager (petit bout) et de tirer alors sur la drisse avec le winch de pied de mât pour la faire rentrer dans le mât sans la perdre grâce au messager et donc la sortir du réa.
Sandrine s'équipe pour monter. Même attirail que Robin précédement mais avec quelques tournevis, un marteau, du fil et une aiguille en plus.

Alors que nous sommes en train de fixer la GoPro sur la tête de Sandrine, nous avons une touche sur les lignes. C'est une petite dorade coryphène qui a mordu au leurre de la canne de Sandrine. Le poisson est ramené à l'arrière du bateau, attrappé à l'épuisette mais finalement relâché car trop petit. Ca fera tout de même une étoile dans le tableau des scores du concours de pêche. Sandrine est en tête.

En voilà un, enfin !!!
                           Extraction                                          Photo                                          Remise à l'eau                          

           

L'ascension du mât commence. Assurée par Robin et la drisse de Solent, après 30 minutes d'efforts, la drisse est décoincée grâce aux différents tournevis mis en oeuvre (il fallait penser à tous les prendre ...). La drisse de spi est utilisée pour redescendre la drisse de GV. Victoire !!! Toutes les drisses sont à poste et opérationnelles.

Afin de retailler un peu de route, nous envoyons la GV en utilisant la balancine qui ne devrait pas pouvoir se bloquer dans le réa étant donné son diamètre supérieur.
Nous voilà sous GV à 1 ris et génois plein tangonné. Ca avance bien mieux !!!

Il est maintenant 12h15 et il reste encore la cuisinière à réparer. Un cardan a cassé et l'autre est limé à 90%. Nous avions tort de laisser la cuisinière se balancer sur son cardan en permanence. Le frottement inox contre inox est hallucinant quant à la rapidité de l'usure ?!?
Nous attaquons le démontage du four : démontage des bruleurs, du capot du dessus, ... Un coup de perceuse dans l'axe du cardan pour enlever la pièce cassée et hop nous remontons un boulon inox avec écrou frein à la place.

Réparation du cardan du four

    

Le second cardan usé à 90% est laissé en l'état pour l'instant. Nous pensons qu'il tiendra bien jusqu'à l'arrivée, moment où nous pourrons changer ces pièces par des neuves.
Le four est remonté et ça fonctionne. Notre nouveau cardan est opérationnel.
Nous envoyons un mail à notre "équipe à terre" pour voir s'il est possible de commander des cardans d'origine chez ENO.

13h30 : Toutes les missions sont accomplies. Piouuuuu !!!!!
Sardines - chips - jambon - bières feront office de repas car nous avons vraiment la flemme de nous lancer dans la confection d'un vrai repas. Et puis nous avons bien mérité notre bière, non ?!?

Après-midi repos, lecture, yam's.

Une nuit très calme à 5,5 noeuds de vitesse sur la route directe. Le top ...

28 décembre 2016 (132 milles parcourus)
Le 28 décembre avec 132 milles nautiques parcourus sur la route est notre journée la plus rapide pour le moment. Même si la vitesse moyenne du bateau est plutôt de l'ordre de 6 noeuds, nous ne sommes que très rarement sur la route directe pour éviter le plein vent arrière. Pourquoi nous direz-vous ?

Et bien car le moteur de Brindacier est essentiellement sa Grand Voile et au plein vent arrière, celle-ci rague contre les bas-haubans arrière et les barres de flèches.

GV au portant appuyée sur les haubans

Ces dernières ont été protégées avec du tube plastique pour les rendre moins tranchantes. Cependant, les bas-haubans laissent quant à eux de vilaines traces d'usure que nous ne voudrions pas voir devenir des trous.
Dès notre arrivée aux Antilles, nous nous attellerons à fabriquer des fourreaux pour les mettre sur les haubans et protéger ainsi la GV. Ca fera un peu "vieux gréement" ...

D'ici là, la GV n'est ouverte que pour une allure de largue et risque trop fréquemment d'empanner sous régulateur d'allure si nous nous mettons d'avantage en vent arrière. Nous sommes donc avec la GV 1 ris et le génois tangonné partiellement roulé pour éviter le dévent de la GV.

Encore une tentative de pêche avec les deux lignes à l'eau. Et ce coup-là, nous avons presque senti le goût du poisson dans notre bouche !!!
Sandrine attrappe une dorade coryphène 2 étoiles, c'est à dire entre 30 et 50 cm de long sans la queue. Mais nos lignes se sont emmélées et nous devons mouliner de concert sur les deux lignes pour ramener la bête. Dans tout ce fatras de noeuds, la dorade se débat et casse le fil. Cela nous attriste car la pauvre bête repart avec l'hameçon en bouche.
Nous remettons tout de suite les lignes à l'eau (enfin après le démélage ...).
Quelques instants plus tard, nous pensons à une nouvelle touche. Mais ce sont les lignes qui se sont de nouveau emmélées et très sérieusement cette fois-ci ...
Bon, nous allons revoir les règles du concours de pêche car trop de noeuds, ce n'est vraiment pas marrant.

Emmélage des lignes ensemble avec quelques algues en plus ...

Fait notable aujourd'hui : nous dépassons la moitié de la Transat. Nous avons parcouru plus de milles qu'il n'en reste à faire et nous avons passé la longitude 38°W qui correspond à la longitude centrale entre Las Palmas aux Canaries (notre point de départ de la Transat) et Bequia aux Grenadines (notre destination).
Pour fêter cela, Robin cuisine d'excellents fondants au chocolat (Merci Frédérique !!!).

Les fondants au chocolat de Robin : Les meilleurs et de loin !!!

    

Sandrine, quant à elle, ne peut pas faire son point au sextant à cause d'un ciel gris qui nous suivra toute la journée.

Au cours de la nuit, nous avons pu tester notre système d'alerte en cas de rencontre avec un cargo. Tout a parfaitement fonctionné :

  • A 20h20, le Merveille (détecteur de radar) allumé 24h/24h a sonné.
  • Nous avons mis en route la VHF pour recevoir l'AIS et nous voyons une cible AIS sur la VHF à 8 milles nautiques de nous.
  • Nous allumons le PC de navigation et le miniplex pour le voir sur la carte et évaluer notre route par rapport à la sienne. Nous avons son nom, sa vitesse, sa route, sa destination et la distance estimée à laquelle il nous croisera si nos routes restent constantes.
  • Nous l'appelons à la VHF pour nous signaler. Le cargo répond qu'il ne nous voit pas. Nous éclairons nos voiles et il nous rappelle au bout de quelques instants pour nous dire qu'il nous voit et qu'il se tient à distance. Finalement, le cargo passera à 2 milles nautiques sur notre arrière.

Veille de nuit à la table à carte

Juste un détail, toutes les conversations en mer se font en anglais. Alors, ça nous paraît important d'avoir un minimum de connaissance dans cette langue pour ce type de voyage. Il y en a qui y arrive sans mais cela doit bien compliquer les choses quand même.

29 décembre 2016 (123 milles parcourus)
Dilemne : Le moule de silicone permettant de faire les fondants au chocolat contient 9 emplacements. Or, nous sommes 2 à bord et 9 ne se divise pas (sans conflit) par 2 ...
Nous décidons d'en manger 4 chacun et, le moment venu, de jour le dernier à la bataille Corse ou au Yam's. Quel succès ces fondants !!!

Ce matin, le ciel est tout gris et il pleut. On dirait vraiment la Normandie (oupsss ...) sauf qu'il fait lourd 28°C et 68% d'humidité.

Nous nous attaquons à confectionner une nouvelle écoute spéciale pour le tangonnage du génois. Ce sera la version 2 ...
En effet, l'écoute passant dans la machoire du tangon rague énormément. Une écoute de diamètre 12 a une espérance de vie de 3 jours dans cette machoire.
Pour ce travail, nou utilisons une ancienne bosse de ris 12mm de Brindacier que nous avions gardée. A son extrémité, nous fixons un gros mousqueton à larguage rapide sous charge (heureusement que nous avons du stock ...) et nous protégeons les 30 cm en arrière du mousqueton par un tuyau en plastique souple cousu sur le bout.

Ecoute de tangon

    

L'écoute est mise en place et ce n'est pas mal du tout. Pour compléter cette opération, il faudrait ajouter une boule de filet de pêcheur au niveau du noeud pour empécher celui-ci de rentrer dans la machoire du tangon lorsque nous bordons l'écoute.

Ah, voilà le ciel qui se dégage d'un coup. Et maintenant le soleil !!! Sandrine saute sur le sextant (le russe ...) et prend ses deux mesures de hauteur à environ 2 heures d'intervalle. Les calculs sont exécutés et la position est pointée sur la carte. La précision est franchement bonne : entre 5 et 25 milles par rapport à celle donnée par le GPS.

La nuit se passe sous GV 1 ris et génois tangonné à environ 5 noeuds sur une route un peu trop Nord.

30 décembre 2016 (128 milles parcourus)
C'est aujourd'hui que va se jouer le tournoi qui permettra de désigner celui (ou celle) qui mangera le neuvième fondant au chocolat !!! Les règles sont simples : celui qui remporte 2 manches gagne le fondant.
Mais certains concurrents se disant plus en forme selon l'heure de la journée, les manches sont réparties comme suit : une manche le matin vers 9h00, une manche vers 12h00 et si nécessaire une manche vers 18h00.
Première manche : Sandrine gagne ...

A 9h30, nous constatons que notre protection sur l'écoute de tangon du génois n'est pas efficace car le noeud s'est resserré et la protection est maintenant trop en arrière de la machoire et ne protège plus rien. De plus, le noeud a tendance à rentrer lui aussi dans la machoire et à s'abimer.
Nous dé-tangonnons et attaquons la troisième version d'une écoute de tangon pour le génois.
Cette fois, nous pré-étarquons le noeud à l'aide d'un winch afin de ne pas avoir ce phénomène de glissement du noeud une fois en place. Ensuite, le tuyau de protection de 30cm de long est remis en place et cousu pour ne pas qu'il glisse.
Un second tuyau de plus gros diamètre (38mm) est enfilé par dessus le petit tuyau jusqu'à être en contact du noeud. Ce tuyau plus court (environ 10cm) et plus gros ne peut pas rentrer dans la machoire du tangon et devrait faire office de tampon entre la machoire et le noeud empêchant celui-ci de rentrer dans la machoire. Il est cousu au noeud pour l'empêcher de glisser.
Afin de rigidifier le gros tuyau, l'espace annulaire entre les deux tuyaux de protection est comblé avec de la mousse expansive polyuréthane.
Après 2 heures de sèchage et les finitions règlementaires (vulcanisant sur les coutures et découpage du surplus de mousse), l'écoute est mise en place. Ca a bonne allure. Verdict dans quelques jours ...



12h00 : Seconde manche. Robin gagne ... Rien n'est joué !!! La belle est donc prévue à 18h00 ...

En ce début d'après-midi, la mer est belle et le vent souffle à 15 noeuds par l'Est.
Nous testons le génois tangonné en ciseau avec la GV sous régulateur d'allure. Ca fonctionne super bien !!!

GV et génois tangonné en ciseaux sous régulateur d'allure

Vitesse moyenne 6,5 noeuds. Pointes fréquentes au-delà de 7 noeuds. Voilà qui va remonter notre moyenne !!!
Quelques empannages de GV surviennent avec la houle mais le frein de bôme fait son office.
C'est un régal de glisse, de vitesse et de confort.

18h00 : Victoire de Robin !!! La belle est gagnée et le fondant sera mangé par Robin et en plus plongé dans le Nutella ...

Nous décidons de garder les voiles en ciseaux pour la nuit. Nous filons alors au cap 240° à toute vitesse. C'est génial !!!

31 décembre 2016 (154 milles parcourus en 25 heures)
Toute la nuit s'est déroulée sous voiles en ciseaux avec génois tangonné. C'était vraiment super. De belles pointes de vitesse mais surtout un équilibre et un confort inégalable.
Mais le ciel devient menaçant. Plusieurs grains s'accumulent à l'horizon. Alors, après avoir rejeté à l'eau les 3 poissons volants venus aponter sur Brindacier, nous empannons la GV et réduisons le génois.

Il pleut. Il pleut toute la journée avec un ciel bas et gris. On dirait vous savez quoi ... La N... (j'adore ...).
Nous n'avons pas souvenir il y a 4 ans d'avoir eu des journées entières de ciel couvert avec de la pluie. Des grains, oui, mais pas en continu.
Nous nous enfermons donc à l'intérieur et ne sortons que pour faire le tour d'horizon.

Lors d'un empannage, le frein de bôme casse au niveau du pontet qui le fixe à la bôme. La poulie qui maintenait le bout au niveau des cadènes a explosé. C'est la première fois que nous voyons ça. La poulie en elle-même, la partie qui se trouve entre les deux joues a purement et simplement disparue. C'était une poulie de 55 !!!

Le frein de bôme nous lâche ...

Le frein de bôme fonctionnait bien mais nous l'avons probablement trop sollicité. A l'arrivée, il aura le droit à un retapage complet sur les conseils de son fabricant Walder.
En attendant, nous le remplaçons par un simple bout monté en 4 brins entre le milieu de la bôme et le taquet d'amarrage des gardes.

A midi, nous mangeons des Fajitas !!! Ca booste dehors à plus de 8 noeuds de vitesse sous les grains de 25 à 30 noeuds.
L'intérieur du bateau est un four. Tout est fermé à cause de la pluie mais nous sommes sous les Tropiques et il fait plus de 30°C.
Pour éviter de nous faire mouiller et de mouiller l'intérieur du bateau à chaque fois que nous faisons notre tour d'horizon (toutes les 20 minutes), nous mettons la bulle de veille en service. Elle nous permet de bien voir dehors sans sortir du bateau.

Utilisation de la bulle de veille

Nous passons le méridien 45°W. Nous reculons d'une heure et passons à l'heure locale UTC - 3h00. Mais étant donné que c'est le réveillon ce soir, nous optons pour changer d'heure à minuit. Cela nous fera 2 réveillons !!!

A 21h00, c'est minuit en France. Allez, bonne année à tous et bonne santé !!!
Sardines, chips, bières et fondant au chocolat feront office de repas du réveillon. C'est exceptionnel car en temps normal, en navigation, nous ne mangeons pas le soir.
Et tout cela sur un fond de musique. Et oui, autant profiter de notre super installation sono à bord !!! Poussons les Watts !!!

Repas du nouvel an

Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, nous avons un obstacle sur notre route. Il y a la bouée "Weather Station Middle Atlantic" en plein sur notre trajectoire. Ce serait fou de se taper une balise météo en plein milieu de l'Atlantique !!! Pourtant, rien à faire, le régul et le vent nous mènent droit dessus !!!
Pas de signal AIS reçu en provenance d'une quelconque bouée. Pas de feu de signalisation en vue.
Vers 01h00 du matin, nous passons à 0,8 milles de la position théorique de la bouée. Existe-t-elle toujours ? Nous ne savons pas. En tout cas : pas vu, pas pris ... et surtout : pas cogné !!!

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003 - Décembre 2016