Du 17 juillet 2017 au 11 août 2017 : TRANSPACIFIQUE de Santa Cruz - Archipel des Galapagos à Mangareva - Iles Gambier

Jour 16 : Mardi 1er août 2017 (108 milles parcourus)
Cette journée s'annonce comme la précédente : Calme, reposante et sous le signe du soleil. Elles se suivent et se ressemblent.
Elles se déroulent paisiblement en lectures diverses, discussions sur les prochaines escales, sieste, ...

Nous nous faisons la remarque que bien souvent, les personnes ne naviguant pas au long cours surestiment le temps consacré au bateau lors des grandes traversées.
En fait, ce qui nous occupe le plus est, par ordre décroissant : la lecture, le dodo, les jeux, la cuisine et la vaisselle, la tenue du journal de bord et en dernier les manoeuvres du bateau. Il y a aussi le suivi de la météo et les petits plaisirs de chacun : sextant pour Sandrine et patisserie pour Robin (surtout à base de chocolat) ...
Bien entendu, ceci n'est valable que sous les latitudes où nous naviguons actuellement et selon notre manière de vivre. Nous réviserons peut-être notre jugement une fois arrivés en Patagonie ...

Message particulier pour Sophie, Marianne et Simon : Il ne faut pas s'imaginer  que 25 jours de traversée sous les Tropiques puisse se comparer à 25 fois la traversée Porquerolles - Calvi par vent d'Est sur un merveilleux, splendide, voire même idéal, bateau de 9m75 sans pilote automatique !!!

Evènement du jour : Robin découvre la cocotte minute !!!
Une cocotte minute, c'est vraiment bien sur un bateau car cela permet d'économiser un peu de gaz qui comme tout ce qu'il y a à bord est en quantité limitée, il ne faut pas l'oublier ...

Robin et la cocotte minute

    

Il se lance donc dans la préparation d'un plat de saucisses-lentilles. Un vrai régal !!! D'ici deux ans, nous serons peut-être devenus de bons cuisiniers, qui sait ...

Second évènement du jour : Sandrine se lave les cheveux. Hé oui, contrairement à certains, il y a un moment où le besoin s'en fait sentir fortement. Quand ça gratte, ça gratte ... Et puis, le temps s'y prête vraiment bien : un magnifique soleil et une mer belle. Que demander de plus pour se jeter la tête la première dans le seau ?!?

Lavage de cheveux à l'ancienne ...

Nous mettons les voiles en ciseaux pour cette nuit. Le soleil se couche sous la bôme. Il est temps de se préparer pour un nouveau point d'étoiles.

Voiles en ciseaux pour la nuit

Ce soir, le temps est avec nous : Brindacier est bien stable sur son cap, la mer est plate et l'horizon très visible. Contrairement au sextant russe, la lunette du Freiberger pour les points d'étoiles n'est pas grossissante et n'inverse pas l'horizon.
Le point d'étoile est donc plus facile à faire à part le fait qu'il est difficile de voir les étoiles de faible magnitude (brillance). Pour le moment, le Freiberger a deux points d'avance sur le sextant russe ...

Et voilà, succès complet pour la visée !!! Nous attrapons 4 étoiles en moins de 7 minutes. Un record !!!
Nous avons donc toutes les chances de voir passer le didoncdidonc cette nuit. En effet, il ne pourra pas résister à l'attrait des étoiles que nous avons emprisonnées dans le sextant. Leur brillance est un appat irresistible pour lui.
Et voilà, pas d'erreur, le voici qui passe dans le carré de Brindacier au beau milieu de la nuit ...

Retour du didoncdidonc

Cette nuit, nous recevons par mail via la BLU la réponse de Chef quant à l'identification de la planète que nous apercevons au lever du soleil. Il s'agit de VENUS !!! Elle est vraiment splendide. Une nouvelle journée se lève ...

Jour 17 : Mercredi 2 août 2017 (112 milles parcourus)
Nous fêtons aujourd'hui le 100ième jour passé en mer depuis notre départ de Toulon le 1er septembre 2016. Cela représente environ 30% du temps à naviguer et 70% du temps en escale.
Il faut dire qu'au cours de cette première année de voyage, nous avons eu le droit à pas mal de grandes traversées : Sortie de la Méditerranée, traversée de l'Atlantique, traversée de la mer des Caraïbes et enfin traversée du Pacifique.

L'année prochaine (de septembre 2017 à septembre 2018) sera davantage destinée à des ballades au coeur de la Polynésie française. Le temps de confirmer la bonne prise en main de Brindacier afin d'entamer la dernière année qui comportera quant à elle des navigations plus australes et en dehors des autoroutes tracées par les alyzés.

En ce 100ième jour de mer, nous célébrons également le passage sous les 1000 milles restant à parcourir avant l'arrivée aux îles Gambier. N'avoir plus que 3 chiffres au compteur donne une sensation de proximité sympathique. Nous avançons, nous avançons ...

Jour 18 : Jeudi 3 août 2017 (111 milles parcourus)
Nous sommes vraiment chanceux. Depuis plusieurs jours, bien que le vent soit léger (inférieur à 12 noeuds), Brindacier glisse silencieusement sur l'eau, sans à-coups, à une moyenne de 4,5 - 5 noeuds. Les nuits sont douces avec un magnifique ciel étoilé. Nous avons l'impression de voler dans le ciel, c'est magique !!!

Pendant la journée, une troupe de dauphins vient jouer dans l'étrave de Brindacier. Ils ne sont pas très gros et ont une tâche blanche au bout de leur rostre.

Dauphins en plein milieu du Pacifique

    

Nous atteignons le 120ième méridien. Nous avons vu le jour se décaler progressivement. Le lever du jour est passé de 05h30 à 6h30 du matin et la tombée de la nuit s'est décalée d'autant.
Nous décidons donc de changer d'heure. L'horloge de bord, les réveils, la VHF, le GPS et le PC de navigation sont reculés d'une heure. Nous passons de -7h00 GMT à -8h00 GMT. Seule l'horloge de la table à carte reste sur l'heure UTC afin de garder un repère pour les vacations radio.
Le PC de divertissement, lui, reste à l'heure française. Nous avons désormais -10h00 de décalage horaire avec la France. Ca commence à faire !!!

Jour 19 : Vendredi 4 août 2017 (134 milles parcourus)
Ca y est, le vent est revenu un peu : 15 noeuds apparents. Brindacier accélère tranquillement. Ca tombe bien car nous sommes maintenant à environ une semaine de l'arrivée et la météo sur les îles Gambier commence à fortement nous intéressé. Ce serait bien d'arriver de jour avec un petit vent léger ...
Mais voilà, une dépression est annoncée au Sud Ouest de notre destination et idéalement, il faudrait que nous arrivions jeudi 10 août. C'est pourquoi toute accélération de notre vitesse moyenne est la bienvenue !!!
Bon, au pire, nous nous mettrons à la cape en attendant que ça se calme.

Remarquez, si ça se trouve, l'entrée dans le lagon est très facile. Mais voilà, c'est notre première passe et nous ne savons pas trop à quoi nous attendre et nous préférons inaugurer cette pratique dans des conditions idéales ...
Allez, nous avons encore du temps devant nous et la météo a le temps de changer d'ici là.

Nous sommes très étonnés de la vie qui règne au large. Pas un seul jour n'est passé sans que l'on aperçoive quelque chose. Aujourd'hui, c'est un genre de fou qui vient directement sur nous dans le cockpit et repart après nous avoir jeté un long regard. Il voulait peut-être se poser mais n'a pas osé ... Il était vraiment beau avec une tête bien dessinée et des ailes noires et blanches.

Un visiteur ailé

Jour 20 : Samedi 5 août 2017 (134 milles parcourus)
Nous arrivons au bout de nos provisions de frais. Plus de concombres, plus de tomates, plus de carottes et surtout, plus de chou !!! On n'en pouvait plus du chou !!!
Robin a très bien géré les fruits qu'il avait provisionnés pour son petit déjeuner et ce matin, il se régale de son dernier pamplemousse.

Jonglage avec le dernier pamplemousse

    

Il reste tout de même des pommes de terre et des oignons qui tiennent très bien dans le temps ainsi que des oeufs et des poivrons.
Pour les poivrons, il ne faudrait tout de même pas trop tarder à les manger. C'est pourquoi, ce midi, Robin nous prépare des fajitas aux poivrons. Miam miam ...

Le stock de frais : avant ... après ...

    

Les nuits sont actuellement illuminées par une lune rayonnante. La visibilité est aussi bonne qu'en plein jour.
Nous nous disons que c'est plutôt chouette dans le cas d'une arrivée de nuit près des côtes. S'engager dans la passe et trouver un mouillage convenable n'en serait que plus facile. Eviter les bouées matérialisant les fermes perlières également.

Il nous reste un peu moins de 700 milles à parcourir et par conséquent, les estimations de la date et l'heure d'arrivée sont plus précises que celles de nos paris réalisés lors du départ.
Nous aimerions vraiment arriver jeudi 10 août dans la journée car la météo n'est pas très cool sur les Gambier vendredi 11 août.

Robin, d'habitude adepte des calculs savants, se fait cette fois doubler par Sandrine qui annonce qu'il faut faire 16 milles par quart de 3 heures pour arriver de jour le jeudi.
La météo semble d'accord pour relever ce challenge car le vent monte un peu. Voilà une semaine que nous étions en dessous des 5 noeuds de moyenne quotidienne.
Nous en faisons un jeu en inscrivant sur le tableau, à chaque changement de quart, le nombre de milles excédentaires ou manquants par rapport aux 16 milles prévus.

C'est sur ce même tableau très pratique que nous suivons scrupuleusement notre consommation d'eau douce depuis que notre réservoir tribord nous a lâché à Panama. A chaque fois que nous remplissons une bouteille de 1 litre ou 1,5 litres avec de l'eau douce du réservoir bâbord, nous faisons un petit baton sur la ligne correspondante. Ainsi, nous savons exactement combien il nous reste d'eau dans le réservoir et combien nous consommons. Bien entendu, nous n'utilisons l'eau douce qu'à partir des bouteilles que nous avons remplies. Heuuuu, nous ne sommes peut-être pas très clairs, si ?!?

Nous pouvons donc voir en bas sur le tableau, qu'à ce jour, nous avons consommé 68,5 litres d'eau douce en 20 jours et que nous avons 5 milles d'avance pour arriver jeudi 10 août dans la journée. C'est plus clair, non ? Nous y mettons aussi les horaires et fréquences pour les vacations radio.

Petit tableau des comptes

Les bateaux avec lesquels nous communiquions par BLU et qui se rendaient aux Marquises ont mis le moteur au cours de ces jours de vent faible. De notre côté, nous avons apprécié ces jours calmes et ensoleillés, bercés par la houle, d'autant que Brindacier maintenait environ 4,5 noeuds de vitesse et que le régulateur d'allure barrait très bien.

Au cours de la nuit, le vent continue à forcir et nous enroulons le génois pour revenir à la configuration GV 1 ris et trinquette. Ainsi, la vie suit son cours à bord entre les parties de Yam's, lecture et restauration ...

Jour 21 : Dimanche 6 août 2017 (115 milles parcourus)
Journée classique au rythme de la houle. Nous parvenons à maintenir nos 16 milles parcourus par quart de 3 heures tout au long de la journée mais au cours de la nuit, le vent mollit ...
Et voilà, nous perdons les quelques milles d'avance que nous avions grapillés précédemment. La bonne nouvelle est que la météo semble offrir un fenêtre d'arrivée correcte également le vendredi, donc ce n'est pas si grave si nous ne parvenons à maintenir notre vitesse pour arriver jeudi.

Pas de vent à l'horizon ...

Au petit matin, le vent mollit encore ... Nous voilà fréquemment sous la barre des 3 noeuds !!! Allez, gardons le moral, le vent, ça s'en va et ça revient, c'est fait de tout petits riens ...

Jour 22 : Lundi 7 août 2017 (113 milles parcourus)
Le vent tourne, forcit, mollit, devient plein portant, plutôt tribord amure, non plutôt bâbord amure, ... Alors là, nous qui n'avions pratiquement rien fait depuis des jours, il faut s'y remettre. Les manoeuvres s'enchaînent à un rythme soutenu.
Nous tangonnons, détangonnons le génois, l'enroulons, le déroulons, prenons 2 ris dans la GV, rabanttons la GV car la bordure inutilisée se remplit d'eau de pluie, mis le moteur par manque de vent, ...

Sandrine rabante les ris de la GV

Enfin bref, ça n'arrête pas de jour comme de nuit !!! Les grains sont de retour et nous les guettons avec attention afin de pouvoir réduire la voilure si nécessaire.

Jour 23 : Mardi 8 août 2017 (116 milles parcourus)
Et ça continue !!! En deux jours, nous avons tangonné et détangonné le génois 7 fois, empanné la GV 4 fois, envoyé 2 fois la trinquette et même mis le moteur pendant presque 2 heures.
Plus nous approchons des îles Gambier plus la météo est influencée par les systèmes de haute pression et basse pression qui évoluent dans les latitudes plus australes.

Avec toutes ces manoeuvres, nous nous sommes retrouvés parfois sous-toilés et l'avancement journalier s'en ressent. Ce n'est pas suffisant pour arriver jeudi 10 août comme nous l'avions prévu initialement. Nous tablons donc maintenant sur une arrivée vendredi 11 août en pleine journée.

Au cours de la nuit, nous sommes sous GV 1 ris et trinquette. Quelques bons grains génèrent de sacrés coups de gîte. Les affaires qui jusque là étaient restées bien sagement en place commencent à valdinguer. Nous sortons les toiles anti-roulis pour caler tout ça. C'est parfait, nous voilà bien installés jusqu'à l'arrivée.

Un grain à l'horizon

Jour 24 : Mercredi 9 août 2017 (94 milles parcourus)
Au cours de cette journée, les prévisions météo annoncent un vent de plus en plus refusant. C'est à dire que nous l'avons de plus en plus dans le pif !!!
Le vent forcit doucement mais reste au travers ce qui est très agréable. Quelques vagues s'invitent par le capot du carré qui est resté ouvert. Il est temps de tout fermer ... La mer se creuse un peu tout en restant peu agitée. Robin est littéralement innondé par une vague de travers qui s'éclate contre les hiloires, remplit partiellement le cockpit et détrempe la couchette arrière bâbord.
Rien de grave, on fera sècher tout ça à l'arrivée.

Sur un coup de gîte, nous perdons 2 citrons qui s'échappent des filets à légumes suspendus sous le portique. En prévision du temps qui doit se corser un peu, Sandrine prépare l'aérien de gros temps en lui ajoutant un petit bout de sécurité pour l'attacher au régulateur. Ainsi, si la vis qui le tient se dévisse, nous ne le perdrons pas. Vive la perceuse sans fil !!!
L'aérien de gros temps est beaucoup plus petit que l'aérien de beau temps. Il est en aluminium au lieu d'être en toile de spi.

Aérien de petit avec son bout de sécurité

Jour 25 : Jeudi 10 août 2017 (98 milles parcourus)
C'est la journée de passage du front annoncé par Jean-Lou, notre ami sur son Amel. Au cours de la nuit, le vent a refusé. Cette fois, nous ne parvenons pas à faire le cap désiré. Nous devons tirer des bords pour atteindre les Gambier.
Le vent n'est pas encore très fort et nous alternons les configurations de voile : GV 1 ris et trinquette avec ou sans génois. Au cours de la matinée, le ciel gris s'épaissit, le vent monte et la mer se creuse un peu.
Nous roulons le génois et hop, tous à l'abri des embruns à l'intérieur.

Mais au bout de quelques minutes, nous entendons de grands boums sur la coque. Cela ne nous plaît guère. Alors Robin enfile son gilet de sauvetage avec son harnais et se rend à l'avant pour constater que l'ancre a pris un peu de jeu sur le davier. Il la rattache et revient à l'abri imbibé comme une éponge.
Malheureusement, au bout de quelques minutes, lorsque l'étrave enfourne dans la mer, le bruit revient. Rebelote, Robin y retourne et cette fois fixe l'ancre solidement au davier.
Au passage, tant qu'à faire, trempé pour trempé, il en profite pour sécuriser le tangon sur le pont.

Reprise de la fixation du tangon sur le pont

Allez, retour au sec à l'intérieur. Quelques chips feront l'affaire pour le repas du midi car la bougeotte de Brindacier n'incite pas à se lancer dans la cuisine ...

Nous sommes toujours au prés serré sur une route indirecte. Le vent est Sud-Ouest, donc en plein dans le nez. Il faudra louvoyer pendant tout le reste du parcours, soit environ 100 milles.
Dans l'aprés-midi, le vent mollit mais la direction reste la pire qu'il soit pour notre objectif.
Heureusement pour le moral, voilà que le soleil montre son nez vers 17h00 et un bout de ciel bleu apparaît. Le front est passé, le vent mollit et la mer s'aplatit.

Afin d'arriver de jour dans la passe d'entrée du lagon des Gambier, vers 15h30, nous décidons de mettre le moteur et de faire route face au vent pour gagner quelques heures. Cela nous permettra aussi de valider le fonctionnement du moteur avant d'avoir à slalommer entre les patates de corail. Nous croisons les doigts. Est-ce que le changement de la pompe d'alimentation du gasoil effectué aux Galapagos a résolu notre problème ??? Il démarre au quart de tour, reste à attendre pour voir s'il ne cale pas ...

Le front est vraiment passé et nous avons droit à un magnifique coucher de soleil.

Coucher de soleil

Aux alentours de 19h00, nous nous congratulons dans la cabine avant et nous nous félicitons du bilan très positif de cette traversée. Enfin, nous formons un bon trio : Robin, Sandrine et Brindacier. Nous sommes même prêts à envoyer un mail de remerciement au mécanicien des Galapagos au moment même où ..... Le moteur cale !!! Encore !!! Grrrrrrr !!!

Allez, la mort dans l'âme, nous renvoyons le génois, nous reprenons un cap à 50° de la route directe à environ 4 noeuds de vitesse. Il va falloir jouer serrer pour arriver de jour aux Gambier !!!
Pour ce faire, pendant son premier quart de nuit, à partir du journal de bord, Sandrine fait un récapitulatif des calages du moteur. Elle constate qu'il a toujours fonctionné entre 3 et 5 heures et demi avant de s'arrêter et qu'il redémarre assez facilement après une heure d'arrêt.

Nous décidons donc de faire fonctionner le moteur par tranches de 3 heures entrecoupées d'un arrêt d'une heure. Ainsi, lorsque nous serons au moteur, nous reviendrons sur la route dont nous aurons dévié pendant l'heure sans moteur. Ainsi, nous devrions arriver dans la passe de jour et mettre le moteur en route juste au moment d'y entrer afin d'assurer les 3 heures de moteur nécessaires pour faire le trajet de la passe au mouillage.

Ca y est, c'est l'heure de valider notre théorie, nous essayons de redémarrer le moteur. Il rechigne un peu, comme s'il nécessitait un réamorçage du circuit de gasoil. Aussi, nous attendons un peu entre le moment de la mise sous tension et le lancement du démarreur afin de laisser le temps à la pompe d'alimentation de gasoil de bien remplir le circuit. Et nous voilà repartis à 1800 tr/mn. Sandrine ayant toujours eu un doute sur la quantité d'air frais disponible dans la cale moteur, nous décidons de valider ou d'invalider cette hypothèse en laissant le capot moteur ouvert. Houlàlà, ça fait du bruit !!! Pas facile de dormir ainsi !!! Mais bon, tout est bon pour essayer de trouver l'origine de la panne ...

Jour 26 : Vendredi 11 août 2017 (22 milles parcourus)
Sandrine annonce que d'après ses calculs, le moteur devrait à nouveau s'arrêter entre 1h00 et 2h00 du matin. Bingo, à 1h24, celui cale comme à son habitude : Bouououououou et stop !!!
Voyons les choses du côté positif, le problème ne vient pas du manque d'air dans la cale moteur ...

Allez, déroulement du génois et de nouveau route à 50° trop Nord. La trace de notre route est amusante. On voit bien les lignes droites effectuées au moteur et les divergences à la voile.

Trace moitié moteur - moitié voile

Bon, nous devons profiter de ces longues heures de moteur pour essayer de trouver d'où vient cette panne. Cette fois, nous décidons de court-circuiter le réservoir journalier afin d'utiliser le réservoir tribord dont la propreté est tout à fait sûre.

Mais qu'est-ce qu'il a ?!?

Heureusement, nous avons en stock des durites et des raccords et nous n'avions pas coupé la durite de retour gasoil qui était initialement sur le réservoir tribord. Ainsi, l'opération est assez simple : nous rebranchons le retour gasoil du réservoir tribord sur le moteur et son arrivée sur le filtre décanteur qui sert lors des transferts de gasoil et nous branchons ce dernier sur l'arrivée de la pompe d'alimentation du moteur. Ainsi, toute la chaîne d'alimentation est différente.

Allez hop, changement du circuit d'alimentation. Trop facile ...

Bon, le hic, c'est que maintenant nous sommes proches de l'arrivée et que nous ne pouvons plus nous permettre de faire caler le moteur au risque de ne plus arriver à le rédémarrer. Tant pis, nous essaierons de faire caler le moteur lors de la prochaine traversée. S'il tient plus de 10 heures sans caler, c'est que le problème se situe au niveau du réservoir journalier. S'il cale, alors là, nous calons aussi ...

Au matin, après cette longue nuit ponctuée de moteur, voile, moteur, bricolage, ... nous apercevons la terre.
TERRE, TERRE, TERRE !!! Gambier droit devant !!!

Gambier droit devant !!!

Nous avons la chance d'avoir un beau soleil avec un petit vent apparent qui nous rassure car nous serons toujours manoeuvrant si le moteur cale.
A 15h30, nous embouquons la passe Ouest qui est franche et bien balisée. Sandrine est à la table à carte avec la cartographie zoomée à fond sous les yeux et le doigt sur la commande du pilote automatique. Robin est dans le cockpit, écoute de GV à la main pour suivre les changements de cap et prêt à suppléer le moteur si nécessaire. Le sondeur est allumé. Nous avons aussi une petite tablette équipée d'un GPS intégré avec OpenCpn installé dessus, ce qui permet d'avoir la cartographie aussi dans le cockpit.

Les îles Gambier sont magnifiques. Des plages de sable blanc avec des cocotiers et des conifères de partout. Les flancs des montagnes ressemblent à la Savoie alors que le bord de mer est on ne peut plus polynésien.

Paysage des îles Gambier

La lumière est belle car il est environ 16h00. Le vent est léger, l'arrivée est parfaite. Toutes les balises de passe, de seuil et de chenal sont repérées, contournées et nous mouillons à 17h00 heure locale, dans 15  mètres d'eau devant le village de Rikitea sur l'île de Mangareva.

Le silence est magique. Pas de vent, pas de clapot. Juste un coq qui nous souhaite la bienvenue et nous rappelle que nous sommes en France !!!

Voilà, la Transpacifique se termine ainsi, le vendredi 11 août 2017, après exactement 25 jours de mer. Tout s'est bien passé, mis à part le moteur dont nous n'avons toujours pas résolu le problème. Aucune casse à déplorer, aucune déception. Bilan très positif.

A nous la Polynésie !!!

Du 12 au 18 août 2017 : Escale à Mangareva - Iles Gambier
Les îles Gambier sont dans un même lagon, entouré d'une barrière de corail possédant 3 passes praticables pour les bateaux.

Les îles Gambier

L'île principale est Mangareva. C'est sur cette île que nous sommes arrivés car c'est là que se trouve l'unique village des Gambier nommé Rikitea. Là, il y a la gendarmerie, la poste, l'école, la cathédrale, les petits magasins, ... C'est là aussi qu'arrivent une fois par mois les deux goélettes, les bateaux de transport de marchandise qui font l'aller/retour à Tahiti pour apporter ce que les Mangareviens ont commandé. Il y a deux bateaux qui font la navette. Ils pourraient venir une fois tous les mois mais à 15 jours d'intervalle. Ainsi, il y en aurait un deux fois par mois. Mais comme ce sont deux sociétés concurrentes qui n'ont pas réussi à s'entendre, les deux bateaux arrivent la même semaine et le ravitaillement a donc lieu environ une fois par mois !!! Sachant que parfois ce que l'on a commandé n'est pas dans le bateau, il faut attendre le mois prochain ...

Il y a aussi une piste d'aéroport utilisée principalement pour les avions d'Air Tahiti qui passe tous les mardis et un samedi sur deux hors vacances scolaires ou tous les samedis en période de vacances scolaires. Il transporte aussi un peu de fret mais à ces coûts élevés : carte SIM pour les téléphones, cigarettes en cas de rupture de stock, ...

Les autres îles quant à elles sont très peu habitées. Les personnes qui y habitent vivent en autarcie et viennent au village de Rikitea de temps en temps chercher du ravitaillement, leur courrier, ... Ils y vont avec leur bateau ou profitent de celui d'un voisin qui doit aussi s'y rendre et qui lui possède un bateau.

Toutes les îles sont des propriétés privées, y compris les plages. Aussi, lorsque nous arrivons sur une île, la moindre des politesses est d'aller voir les occupants de la maison la plus en vue de la plage pour leur demander si ça ne les dérange pas que l'on mouille à proximité, que l'on monte l'annexe sur la plage, qu'on aille se promener un peu sur l'île ... Généralement, on nous répond en nous disant qu'il n'y a pas de problème. Il peut même arriver que l'on reparte avec des fruits gentillement offerts : papayes, régime de banane ou autres. Mais il faut demander car nous sommes réellement chez quelqu'un.
Nous pensons rester un bon moment et ainsi appréhender un peu la manière de vivre ici.

Premier matin, mouillés devant le village de Rikitea et nous entendons les coqs chanter au réveil. Après un petit déjeuner tranquille, nous préparons l'annexe pour aller faire les papiers d'arrivée à terre. Du même coup, nous emportons notre petite poubelle qui contient tout ce que nous n'avons pas pu jeter en mer en navigation, principalement le plastique mais aussi les sopalin plein de gasoil.

Notre unique petite poubelle après 25 jours de mer

Nous amarrons l'annexe au bout du ponton du village entre la navette qui fait les allers-retours entre le village et l'aéroport entre 1 et 2 fois par semaine.

Les papiers se font à la gendarmerie. Ils sont très sympas et Sandrine en profite pour leur demander de signer son livret de circulation qui indique qu'elle n'a pas de domicile fixe. Elle a un peu peur qu'ils refusent de le signer car il aurait dû l'être le 21 juin ... Comme ils ne connaissent pas ce livret, nous leur proposons de le garder le temps de se renseigner à ce sujet et décider s'ils veulent bien le signer ou non.
Concernant les papiers d'entrée en Polynésie, c'est gratuit, à part le timbre pour envoyer la déclaration à Papeete, et très simple. Juste un papier à remplir, même pas besoin de la sortie des Galapagos.

Ceci étant fait, nous partons nous promener un peu dans le village en quête de francs pacifique. Et oui, nous n'avons pas de monnaie locale. Adieu donc notre repas d'arrivée ... Heureusement pour nous, une bonne âme nous indique le snack Jojo qui prend les cartes de crédit. Ni une ni deux, nous nous y précipitons !!! Miam miam : hamburger, frites et bières !!! Et oui, ce n'est pas très polynésien comme menu mais après 25 jours de mer, nous avons bien le droit de manger un peu de viande ...

Repas d'arrivée au snack Jojo

    

Piouuu, que ça fait du bien !!! Une fois le ventre plein, nous repartons à la recherche de francs pacifique. Finalement, une épicerie accepte de changer 200€ mais on sent qu'ils auraient nettement préféré des dollars. Ah là là, l'attrait du billet vert !!!

De retour vers Brindacier, nous nous arrêtons au passage pour saluer l'équipage d'un drôle de catamaran muni de deux mâts.

Oryx, un catamaran gréé en jonque avec deux mâts
Nous faisons connaissance avec Pete et Linda qui naviguent sur Oryx, un catamaran de 10 mètres en bois époxy construit par Pete et gréé en Jonque. Après quelques heures passées ensemble et un petit déjeuner commun qui nous fait découvrir le porridge et le pamplemousse du coin, nous, au vu de notre intérêt pour ce type de gréement, Pete et Linda nous proposent d'aller faire un tour avec eux le lendemain, ce que nous nous empressons d'accepter.

Leur philosophie est de vivre bien et libre, même si cela implique de vivre avec peu d'argent. Ils ont donc supprimé le superflu et Oryx reflète bien cette manière de vivre. Il est très léger, aménagé simplement avec goût : pas de frigo, pas de réservoirs d'eau douce mais de petits jéricans de 10 litres qu'ils remplissent dès qu'ils en ont l'occasion, pas d'électronique compliquée, juste un GPS, une VHF, un PC et une tablette, une annexe légère à rames et à voile ...
Ils utilisent très rarement leur moteur mais pour emprunter le chenal de Rikitea, ils font une exception car celui-ci n'offre pas de place à l'erreur.

Que c'est beau !!! Ces deux belles voiles sont très faciles à hisser et permettent des configurations assez nombreuses selon le sens du vent : du même bord, toutes les deux sur un bord extérieur ou toutes les deux sur un bord intérieur, des ris faciles à prendre.
Sur un fond de bleus du lagon et du ciel, de blanc des plages de sable et du jaune du soleil, c'est splendide. De plus, la météo est de la partie et nous avançons entre 5 et 7 noeuds vers l'île d'Aukena en slalomant entre les bouées des fermes perlières.

Un tour sur Oryx

    

    

    

Cette petite navigation nous amène devant l'île d'Aukena où nous apercevons deux voiliers devant une magnifique plage de sable blanc. Ca fait envie !!! Malheureusement, nos cartes ne sont pas détaillées à cet endroit et nous n'oserons sûrement pas y aller ... Sauf peut-être si l'un des deux voiliers passe par Rikitea et nous donne le chemin d'accès à ce qui semble un petit paradis.

Au cours des discussions de la journée, nous apprenons que Pete a vécu longtemps dans les régions où nous envisageons d'aller après la Polynésie : Patagonie, Antarctique, Falklands et Georgie du Sud.
Pete est l'auteur de l'appendice du guide nautique des Falklands. Il nous donne plein de conseils sur ces régions et comment les aborder. C'est vraiment une chance pour nous de pouvoir discuter avec lui !!! Nous repartons avec notre appendice signé de la main de l'auteur !!!

Ballade au mont Duff
Le Mont Duff est le point culminant de l'île de Mangareva et c'est en prétextant une cueillette de pamplemousse que Robin se laisse persuader à prendre le chemin qui y mène ... Bon, il est vrai qu'il n'aurait peut-être pas ramassé les énormes pamplemousses très lourds en bas du chemin s'il avait su que nous irions tout en haut ...

Mais cela en valait la peine. La vue est splendide, vous ne trouvez pas ? On aperçoit l'île d'Aukena au loin avec le haut fond visible en bleu clair qui la relie à Mangareva appelé le seuil d'Aukena.

Vues du Mont Duff

    

    

Après la montée, la descente. Mais là, aïe aïe aïe, à ne pas faire un lendemain de pluie sous peine de glissades incontrôlées !!! Bon, finalement, Sandrine adopte la méthode glissade "presque" contrôlée en restant au plus près du sol. Fesses à 10cm de la descente et shuss sur les semelles. Seul hic, parfois, les chaussures s'arrêtent alors que le reste du corps continue sur sa lancée. Cela lui a valu quelques belles rigolades. Le pantalon est bon pour le lavage, d'ailleurs le pull aussi, et puis finalement, tout est bon pour un lavage à grande eau ...
Et puis, il vaut mieux ça que de tomber de toute sa hauteur (il est vrai qu'un mètre quatre vingt trois, c'est plus haut qu'un mètre cinquante sept ...) sur le téléphone portable ou les merveilleux pamplemousses. Heureusement, quelques cordes disposées aux endroits stratégiques reconnus comme naturellement glissants sont là pour nous aider ...

Glissades lors de la descente

    

La forêt est très belle. Il y a un petit ru qui coule doucement et arrose des milliers de fraisiers sauvages. Si nous revenons, nous prendrons de quoi prendre quelques fraises pour essayer de faire de la confiture. De nouveau en bas, nous décidons à prendre quelques pamplemousses supplémentaires. Au moins, nous sommes sûrs que ceux-ci ne seront pas cabossés ...

Fraisiers dans la forêt et cueillette de pamplemousses

    

C'était vraiment une belle promenade. Vivement la prochaine. Sur la brochure que nous avons récupérée à la Mairie sur les conseils de Linda, plusieurs sentiers sont dessinés. A nous Mangareva !!!

Arrivée de Djambar
Un nouveau voilier est arrivée au mouillage. Pete et Linda le connaisse déjà. L'équipage est formé du propriétaire et constructeur du bateau, Philippe et un couple d'amis à lui, Joce et Franck qui l'aident à convoyer le bateau jusqu'à Panama. Et oui, vous avez bien lu, ils vont dans l'autre sens !!!

Philippe a construit lui-même ce voilier sur lequel il navigue avec sa femme depuis 10 ans. Il l'a construit en 7 mois !!! Hallucinant. C'est avec curiosité que nous feuilletons l'album photo de sa construction pendant que Robin traduit en anglais à Pete les explications techniques de Philippe.
C'est amusant de voir le contraste entre Oryx et Djambar. La simplicité du premier par rapport au grand confort offert par la technologie du second. Deux philosophie différentes, deux budgets différents. Djambar est moderne et possède, summum du luxe, un congélateur, une machine à laver, ...
Il manque juste internet mais comme le bateau est mouillé en face du snack Jojo, il est toujours possible d'essayer de s'y connecter ...

Connexion internet aléatoire

Djambar était là lors de notre arrivée à Mangareva mais était partis vers l'île de Taravaï avant que nous fassions connaissance. C'est désormais chose faite. D'apéro en apéro, nous nous rendons vite compte que nous aimons bien jouer ensemble. Tout y passe : Yam's, bataille corse, rumykub... mais surtout taboo !!! Quelles parties de rigolades !!!

Soirées sur Djambar

    

Toutes les occasions sont bonnes pour se croiser : apprentissage de la préparation d'une poule de A à Z par Joce (plumage, vidage, cuisson). Robin a bien suivi mais Sandrine a abandonné au stade vidage. Beurkkk, et en plus ça sent vraiment mauvais !!!
Partage des fondants au chocolat de Robin. Et oui, chacun a pu en manger un !!!

Préparation d'une poule par Joce et des fondants au chocolat par Robin

    

Du 19 au 31 août 2017 : Escale à Aukena - Iles Gambier
Philippe attend un créneau météo pour partir vers Panama dès que possible. Aucun n'étant en vue avant 3 jours, il nous propose d'aller mouiller tous ensemble devant l'île d'Aukena qu'il connait bien. Banco, c'est parti. Nous levons l'ancre et nous nous mettons derrière lui pour pallier à notre manque de cartes. Ayant le même tirant d'eau, là où il passe, nous devrions passer.
Nous serrons les fesses car nous ne sommes toujours pas sûrs du fonctionnement du moteur et ce ne serait vraiment, mais alors vraiment pas cool, qu'il nous abandonne entre les patates de corail et les bouées des fermes perlières !!!
Heureusement, tout se passe bien et après 1h30 de trajet, nous le laissons tourner tout son saoul histoire de voir s'il va caler.

Ballade sur Aukena
Pendant ce temps, Sandrine part dire bonjour à Bernard, le propriétaire des lieux, avec Joce et Franck.
Bernard est le propriétaire principal de l'île d'Aukena qui doit abriter environ une vingtaine d'habitants répartis sur toute l'île dont la principale activité de ses habitants est liée aux fermes perlières.
Bernard, lui, vit en autarcie. Il récupère l'eau de pluie du toit de sa maison dans les 3 cuves de 7000 litres chacune, cultive des citrons qu'il revend à Tahiti, élève des cochons en liberté, récupère les oeufs de ses nombreuses poules tout aussi libres que les cochons et va chasser de temps en temps avec son chien Tex les chèvres qui vivent elles aussi en totale liberté sur l'île comme les cochons et les poules. Mais surtout, il accueille les voiliers de passage avec une gentillesse extraordinaire et partage avec nous son mode de vie le temps d'une rencontre.

Pour en revenir à Joce, Franck et Sandrine, ils devaient revenir à peu près une demi-heure après leur départ à la plage mais ils ont voulu monter au sommet de l'île. Les conseils de Bernard ayant été un peu flous "par là, oui,voilà voilà, par là oui oui ..." et bien qu'il les ait accompagnés un bout de chemin, ils se sont perdus.

Ballade multi-sports

    

    

Histoire vraie ou excuse pour faire la moitié du tour de l'île à pied, qui le saura jamais ... Toujours est-il qu'ils sont rentrés pour l'apéro du soir au lieu de l'apéro du midi, les bras chargés de papayes offertes par Téhio, un jeune homme rencontré à l'autre bout de l'île qui, les ayant pris en pitié, les a remis sur le bon chemin.
Enfin, juste le temps qu'ils se perdent à nouveau après avoir bu quelques noix de coco vertes du côté de l'église. Il est vrai que 5 heures de marche/patauge/nage/escalade, ça donne soif.

Dégustation des papayes de Téhio suivi d'un arrêt boisson coco verte

   

    


Heureusement que Joce, brésilienne connaissant très bien la nature et Franck toujours muni de son couteau savent très bien utiliser tout ce que la nature des Gambier met à disposition pour se sustenter. Se promener avec eux en pleine nature est un vrai plaisir.

Vues d'Aukena

    

Sur Brindacier, le moteur tourne toujours. Faut-il en conclure que la dérivation du circuit d'alimentation de gasoil sur le réservoir tribord porte ses fruits ? Difficile à dire. Il semblerait que oui mais le régime n'était pas le même qu'en navigation et le moteur n'était pas en charge. P'être ben qu'oui, p'être ben qu'non ...

Remise à l'eau de Manuia
Ce matin, Bernard est passé sur Brindacier avec le bateau d'amis à lui pour nous demander de nous prêter la perceuse que nous lui avions promise. Il veut s'en servir pour trouer un plimouth qui servira de liston autour de son bateau à moteur nommé Manuia.

Dans l'après-midi, nous allons tous à terre pour aider à la remise à l'eau de Manuia. Nous n'étions pas de trop !!! Qu'il est lourd ce bateau !!! Bernard n'a pas fait dans la dentelle quand il l'a construit ... Le moteur hors-bord de 75 chevaux n'aide pas non plus ... Mais il faut bien ça pour propulser les 36 pieds de la coque !!!

Mise à l'eau de Manuia

    

Après ce dur effort, l'équipage de Djambar s'apprête à larguer les amarres direction Rikitea pour reprendre une dernière météo et faire les papiers de sortie avant de prendre le large vers Pitcairn, étape sur leur trajet vers Panama.

Au-revoir Djambar, nous espérons vous croiser tous à nouveau

Journée au motu Tauna
Pete et Linda nous proposent ainsi qu'à Bernard de nous emmener sur Oryx au motu Tauna pour y passer la journée. Chacun vient avec de quoi manger. Sandrine ramène l'annexe de Brindacier sur Brindacier et revient à la rame avec l'annexe d'Oryx, elle adore faire ça !!!

Trafic d'annexes

    

Et nous voilà partis par la pointe Est d'Aukena selon les directives de Bernard qui connait les fonds comme sa poche : "voui voui voui, ça passe, ça passe ...". Effectivement, ça passe. Il faut avoir l'oeil et le soleil dans le dos. C'est une condition sine qua none !!! Même Brindacier pourrait passer avec ses 2 mètres de tirant d'eau au lieu des 1 mètre d'Oryx alors que nos cartes indiques 80 cm !!!

Direction Tauna

    

Arrivés sur place, Pete et Bernard se rende sur le motu en annexe pendant que Linda, Sandrine et Robin sont en charge de ramener des 7 doigts pour l'en-cas à terre. Sandrine est déclarée experte en ramassage de 7 doigts : 2 pour Robin contre 7 pour Sandrine.
Bernard a préparé un feu avec des palmes de cocotiers et nous montre comment déguster ces bêbêtes. Ce sont de gros coquillages que l'on peut manger crus ou cuits selon sa préférence. Quelle que soit la manière dont on les mange, les restes attirent les petits requins à pointe noire du lagon qui viennent à nos pieds pour profiter du repas.

Dégustation des 7 doigts

    

Un petit tour du motu, chacun selon ses envies : marche dans les vagues contraires, observation des oiseaux, ramassage de coquillages, ...

Moments paisibles à Tauna

    

    

Après cette belle journée, nous rentrons vers Aukena par le côté Ouest qu'il faut bien arrondir et nous passons le seuil d'Aukena sans soucis assez près de l'île. Sans Bernard pour nous indiquer le chemin, nous n'aurions jamais osé passer là, mais il a raison "c'est bon, c'est bon, ça passe, ça passe, ...".

Seul hic, Sandrine est malade pour la première fois sur un bateau !!! Allez savoir pourquoi : la mer est plate de chez plate !!! Peut-être les mouvements contradictoires du catamaran ?!? Bon, en tout cas, elle confirme que les bananes ressortent aussi bien qu'elles rentrent ...

Réparation du moteur de Manuia
Bernard a besoin de passer au village et propose de nous emener avec lui sur Manuia, son bateau. Nous acceptons avec joie car cela nous évitera de faire un aller/retour à Rikitea avec Brindacier pour faire des courses, accéder à internet pour lire nos mails et résoudre quelques points administratifs.

Arghhhh, après plus d'un mois d'arrêt, le moteur de Manuia ne tourne pas rond du tout. Il ratapouette tout ce qu'il sait ?!? Au grand dam de Bernard, c'est tout tranquillement que nous traversons les champs de bouées des fermes perlières pour aller à Rikitea. Lui qui était si content de nous montrer à quelle vitesse avance Manuia, le voilà tout tristounet.

En route vers Rikitea

    

Qu'à cela ne tienne, dès le lendemain, nous venons lui prêter main forte pour démonter la bête. Ce n'est pas que nous aillons fini nos bricolages sur Brindacier mais ça nous change un peu de bricoler sur le bateau des autres ...
Nous avons des clés assez petites et tordues pour passer où les siennes ne passent pas. Nous démontons les trois carburateurs et nous les nettoyons avec application. C'est la première fois que nous voyons un moteur hors-bord deux temps avec plus d'un carburateur. C'est vraiment intéressant.

Démontage des carburateurs du moteur de Manuia

    

Un petit réglage des vis de richesse et hop, c'est parti. Bernard fait un tour devant la plage et tourne autour d'Oryx histoire de vérifier que tout tourne rond, de roder un peu tout ça et de montrer comme il avance bien. Nickel, il n'y a plus qu'à ranger les outils et admirer le beau coucher de soleil.

Coucher de soleil sur les îles Gambier

Journée à Akamaru
Pete et Linda nous invitent une nouvelle fois sur Oryx avec Bernard pour aller passer la journée sur l'île d'Akamaru. Cette fois-ci, nous tracterons l'annexe de Brindacier derrière Oryx car il faut mouiller très loin de la plage à cause du corail. Effectivement, une fois sur place, nous comprenons qu'il aurait été laborieux de faire des allers/retours à la rame !!!

Sandrine profite de cette nouvelle ballade en catamaran pour tester les bracelets à point de pression anti-mal de mer que personne n'a jamais voulu tester sur Thélonious Sphère. Ca marche. Mais qui sait si les bracelets font effet ou si elle n'est tout simplement pas malade comme d'habitude ???

Dès notre arrivée au bout du ponton d'Akamaru, des pêcheurs nous offrent 4 poissons que nous acceptons avec plaisir. Puis, Robin est dépêché par Bernard et deux de ses amis pour les emener plus loin sur Akamaru. Le temps qu'il fasse ce trajet, Pete, Linda et Sandrine visitent l'église et les chemins attenants. Ici, les jardins sont très bien entretenus. Il y a aussi une culture de vanille et de très belles allées ombragées. L'île doit posséder une vingtaine d'habitant et encore ...

Pendant ce temps, Robin est mis à rude épreuve. A vouloir faire plaisir, il se retrouve en train de faire ses armes de pilote d'annexe au pied levé, dans les patates de corail à fleur d'eau. Tous les dix mètres, il doit remonter le moteur pour passer pendant que ses passagers se mettent sur l'avant pour faire remonter l'arrière !!! Finalement, l'un d'eux se jette à l'eau et tire l'annexe dans de l'eau au niveau des chevilles puis à la nage, puis de l'eau au niveau de la taille, puis au niveau des genoux, puis à la nage, ... Il faut peut-être le prendre comme une grande répétition pour les Tuamotu !!!

Finalement, Robin et Bernard rentrent au bon moment pour nous ramener tous pour déjeuner sur Oryx. Un pique-nique de rêve avec des hôtes de rêve.

Déjeuner sur Oryx

    

Pêche à la langouste
La mer est tellement calme que Bernard nous propose d'aller chasser la langouste avec lui ce soir sur le seuil d'Aukena.
Ainsi, pour arriver plus vite, Oryx déroge à ses habitudes et met le moteur en route. En effet, nous devons arriver sur les rochers avant la tombée de la nuit afin de pouvoir les repérer.

Bernard passe nous chercher avec nos affaires sur Brindacier avec Manuia puis passe sur Oryx prendre Pete et Linda. C'est impressionnant de voir Manuia à couple de Brindacier. Il est vraiment très long !!!
Le moteur toussote un peu à notre grand désespoir ainsi qu'à celui de Bernard mais après quelques ratés, il se remet à marcher du feu de dieu. Oufff, c'est mieux comme ça car nous n'avons pas pris de téléphone ni de VHF et Bernard nous a avoué avoir dérivé trois jours dans le lagon par grand vent suite à une panne d'essence !!!

Arrivés sur place, Bernard nous explique un peu comment ça va se passer : "Bon alors, là tu vois, tu fais machin quoi, hein, voilà voilà...". Là, on a tout compris ...
Nous sommes prêt car nous avons enfilé nos combinaisons sur Brindacier. Chacun prend une lampe, met ses palmes et son masque. Sandrine prend le gant droit et Robin le gauche. Il doit aussi s'occuper de trainer la caisse attachée à une plaque de liège dans laquelle nous devons mettre les langoustes que nous attrapperons ou les crabes ou les cigales ou les poissons. Enfin bref, tout ce qui est succeptible d'être mangé !!! Il ne faut pas qu'il s'approche trop près des vagues pour ne pas que la caisse chavire avec tout son contenu, enfin, quand il y en aura un ... Pour l'instant, seul notre fusil sous-marin en pleine inauguration est installé dans la caisse.

Les langoustes n'ont qu'à bien se tenir !!!

Il faut l'avouer, bien qu'elle ne dise rien, Sandrine n'est pas fière du tout d'aller dans l'eau pêcher la langouste. Il faut dire qu'il est unanimement admis ici, qu'il y a des requins tigre et autres grosses bestioles pas sympas dans le lagon. Il est aussi de notoriété publique que les requins ne sont généralement pas dangereux sauf dans certains cas : quand il y a une scène de pêche ou de chasse car les mouvements saccadés de la proie les attirent et à la tombée de la nuit car c'est le moment où ils commencent à chasser.
Et là, mine de rien, nous sommes dans l'eau en plein milieu du lagon, il est vrai dans peu de fond, entre 1 et 2 mètres, à la tombée de la nuit, en train de pêcher la langouste. Cherchez l'erreur ...
Bernard, fine mouche, s'apercevant que nous craignons les requins malgré qu'il nous dise toujours : "C'est pas dangereux, c'est pas dangereux. Mais non, y'en a pas, y'en a pas, ...", s'abstient de tirer des poissons au fusil et nous en resterons aux crustacés.

Il attrappe la première langouste et la met dans la caisse. Sandrine en aperçoit une deuxième mais un gant ne suffit pas car elle ne peut pas prendre appui à main nue sur le corail et l'attrapper de l'autre. Grrrrr, le temps de prendre le gant de Robin qui ne s'en sert pas puisque occupé à tenir la caisse, elle perd la langouste de vue. Dommage, elle était vraiment belle.
Bernard en ramène une seconde énorme et nous dit qu'il est temps de rentrer au bateau pour aller sur le second site.

Pete et Linda, restés à bord, éclairent Manuia en permanence. Cela nous rassure de toujours savoir où est le bateau et puis ils participent ainsi à la chasse. Bernard doit nous prendre pour des trouillards, mais tant pis ...
Et hop, à peine quelques centaines de mètres pour changer de mouillage et nous re-voilà dans l'eau.
Cette fois-ci, Sandrine attrappe un beau crabe à pois rouges et Bernard une langouste et une petite cigale. Nous en avons suffisamment à manger et nous rentrons vers Aukena chacun dans nos pénates respectifs. Rendez-vous est pris pour déguster nos prises le lendemain midi chez Bernard.

Nos prises

La nuit est passée sans cauchemarder sur les requins et il est temps d'aller à terre nous régaler notre pêche, enfin, pour être honnête, surtout de celle de Bernard ...
Une journée au paradis, rien de moins : repas à base de langoustes arrosé au vin blanc sec accompagné des poissons donnés par les pêcheurs marinés crus au lait de coco autour d'une table installée sur une pelouse devant une plage de sable blanc autour de laquelle des amis discutent.

Une journée paradisiaque

    

    

Et voilà, comme toujours il est temps de reprendre la mer. C'est donc au tour de Pete et Linda de quitter cette belle escale. Ils vont vers Tahiti où un ami doit les rejoindre quelques temps. Au-revoir à tous les deux. Nous avons passé d'excellents moment avec vous. Merci pour vos conseils sur la Patagonie, l'Antarctique, les Falklands et la Georgie du Sud. Nous penserons bien à vous quand nous y serons.

Au-revoir Pete et Linda, bon voyage !!!

Ainsi passe le mois d'août, tranquillement, doucettement, au doux bruit des vaguelettes qui viennent lêcher la belle plage de sable blanc ...

 

 

 

 

 

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011 - Août 2017