Du 1er au 9 mai 2018 : Navigation de Pitcairn à Hao - archipel des Tuamotu (750 milles)
Plutôt que d'attendre le lendemain matin, nous décidons de lever l'ancre le soir même. De toute façon, nous aurons le vent de face quoiqu'il arrive alors autant y aller tout de suite, ça ne sert à rien d'attendre ...

Effectivement, le vent léger est pleine face et nous passons toute la nuit au moteur. Quel régal de savoir qu'il fonctionne parfaitement maintenant que nous lui avons changé ses filtres !!! Une vraie horloge !!!
Vers midi, nous pouvons l'arrêter, mettre le régulateur d'allure et profiter du silence. Le vent monte un peu : 21 noeuds apparents. Nous tirons des bords tout en dégustant une divine moussaka accompagnée d'une salade de Pitcairn. C'est une très bonne escale pour faire le plein de légumes.

Nous prenons un ris dans la GV dans le cours de la seconde nuit afin de dormir tranquillement. Vers 15h00, le vent se calme et nous devons à nouveau mettre le moteur avec le pilote automatique.

La météo reçue avec la radio HF en BLU montre que le vent n'est pas prêt de revenir. Alors nous nous faisons une raison, nous ferlons toutes les voiles afin d'éviter qu'elles battent et nous éteignons le moteur car il est hors de question de faire 3 jours de moteur alors que rien ne nous y oblige : pas de dépression annoncée, vent de retour dans 3 jours dans le bon sens, ...

La mer est d'huile. La nuit, c'est magique. Toutes les étoiles se reflètent dans la mer. La voute céleste est à la fois au-dessus de nos têtes et sous nos pieds. C'est comme si nous étions suspendu sur un voile entre deux mondes. Et ce silence, que c'est beau.

Brindacier entre ciel et mer

    

 

Si calme d'ailleurs que Robin oublie de mettre son réveil et dort tout d'un trait de 00h00 à 03h00 !!! Ah ben bravo !!! Quelle veille !!! En fait, là où nous sommes, ça ne nous inquiète pas trop car il n'y a aucun trafic : les cargos et les goëlettes ne passent pas par là, les voiliers ne font pas route directe vers Pitcairn à partir des Tuamotu et nous sommes les seuls à partir de Pitcairn. Conclusion : La mer est à nous !!! Et comme elle est belle ...

Calme plat sur tout l'horizon

    

Par contre, aucune touche sur nos lignes. Elles sont peut-être trop visible sur cette mer d'huile et les poissons rigolent ... Alors, nous cuisinons, nous lisons, nous regardons un film, nous paressons ...

Pêche et cuisine

    

et paresse et paresse ...

    

Après plusieurs jours de paresse, nous sentons une envie pressante de dépenser notre trop plein d'énergie et nous nous mettons au travail. Rappelez-vous, il y en a toujours sur un bateau quel qu'il soit ...
Le temps est idéal pour travailler sur les voiles sans les abîmer en les faisant claquer dans le vent. Et oui, comme il n'y en a pas, n'est-ce pas ...

Nous affalons le génois pour le ré-endraillé car il s'était défait au point d'amure. Etant donné que la drisse de génois s'use en haut du mât, pour le hisser, Robin doit monter en haut du mât pour vérifier que la durite de protection anti-ragage se positionne bien. Il en profite pour essayer de voir des risées à l'horizon. Mais rien de rien ...

Affalage et hissage du génois

    

Après le génois, c'est au tour de la Grand Voile. Lorsque nous prenons 3 ris, la toile qui n'est pas utilisée pendouille lamentablement sous la bôme en prenant le vent. Nous devons mettre des sortes de rabans pour attacher toute cette toile inutile.
Et hop, c'est parti, nous prenons 3 ris, coupons les garcettes à la bonne longueur, 3 longues pour l'avant et 3 courtes pour l'arrière et nous rabanttons la GV. Et voilà !!!

GV à 3 ris bien ferlée sur sa bôme

    

Enfin, il reste à réparer la main de fer cassée à Pitcairn par la houle et la chaîne prise sous une roche plate. Nous avons vraiment eu de la chance de la retrouver. Après une longue discussion sur la longueur appropriée pour cette nouvelle main de fer, Robin coupe le bout et Sandrine se lance dans l'épissure.

Robin râle souvent sur la quantité de choses que nous avons sur Brindacier mais là, il faut avouer que c'est vraiment pratique d'avoir suffisamment de bout de 24 pour refaire une main de fer. Sans cela, nous devrions attendre d'arriver à Papeete !!!

Pour éviter de perdre à nouveau la main de fer, nous nous creusons les méninges pour trouver un système qui permette qu'elle reste accrochée à la chaîne si le bout casse. Nous en arrivons à un système avec un boulon que l'on passe dans le maillon supérieur de la chaîne avec un élastique permettant de le maintenir en place. Nous ne sommes pas très convaincus de notre idée, mais nous verrons bien ...

Epissure de la main de fer et système anti-perte ...

    

Puis, le vent revient tout doucement le 7 mai. Nous envoyons la GV avec 2 ris pour éviter qu'elle batte et nous déroulons un peu de génois histoire d'avancer un tout petit peu sans faire battre les voiles. Et ça marche, pas très vite, entre 2 et 3 noeuds, mais nous avançons.

Dans la nuit, le vent s'établit doucement mais la houle aussi. Elle agite Brindacier d'un bord à l'autre et la GV empanne sur un coup de roulis tordant du même coup un chandelier pris dans l'écoute de GV. Grrrrr ... On verra ça à Hao. Et hop, un ajout à la liste des travaux à faire.

Peu de temps après, la patte d'oie en dyneema qui sert de balancine de tangon casse. A priori, elle s'est usée sur un bord un peu tranchant du tangon. Quand on vous dit qu'il y a toujours quelque chose à réparer sur un bateau ... Ce point est ajouté à la liste des travaux à faire à l'escale.

Quelques grains passent et pas de chance pour Sandrine l'un d'eux, bien pluvieux, passe sur Brindacier au moment même où elle est en train de régler le régulateur d'allure. Elle n'a même pas le temps de rentrer, juste celui de prendre une bonne douche sous le regard rieur de Robin qui en profite lâchement pour prendre des photos, bien à l'abri à l'intérieur !!! Comme on dit, la vengeance est un plat ...

Une bonne douche après plusieurs jours de mer sous la chaleur ...

    

Le vent reste établi et nous devons ralentir la dernière nuit pour pouvoir arriver à Hao de jour. L'idéal étant vers 8h00 pour passer la passe au bon moment. Avec le calme de ses derniers jours, celle-ci devrait être facile à passer.

C'est effectivement le cas. Nous entrons dans le lagon de Hao avec 1 petit noeuds de courant entrant, suivis par le beau catamaran NoRehearsal, un catana 521 performance qui n'avait aucune information sur les marées et les courants et nous avait demandé de l'aide pour entrer.

Entrée par la passe de Hao suivi par NoRhearsal 

    

A 10h15, nous mouillons devant le village de Hao où Robin, n'ayant pas profité de la douche du grain, se jette à l'eau pour se rafraîchir un peu.

Elle est salée mais plus chaude !!!

Du 10 au 11 mai 2018 : Escale à Hao - archipel des Tuamotu
Hao, nous revoilà ...
Cette fois-ci, nous avons préféré mouiller devant le village au lieu de se mettre à quai dans la darse située à environ 10 mn à pied du village. Etant donné que nous ne sommes venus à Hao que pour récupérer l'appareil photo de retour de réparation à la poste, ce sera plus pratique d'être à proximité du village.
De plus, comme la météo annonce du tout petit temps, Brindacier sera plus heureux à tourner librement autour de son ancre plutôt que de raguer contre le quai en béton en fonction de la marée.

Arghhh, nous nous sommes fait avoir !!! Nous qui pensions repartir demain ou après-demain, c'est raté !!! Et oui, nous n'avions pas pensé que c'est le week-end de l'ascension et nous sommes arrivés pile le jeudi de l'ascension ... La poste est donc fermée jusqu'à lundi matin, jour où le vent commence à devenir beaucoup moins sympathique pour repartir ... Bon, nous allons essayer de négocier avec la postière ...

Mais avant cela, nous nous rendons à la Gendarmerie faire notre entrée en Polynésie. Et oui, nous en sommes sortis pour aller à Pitcairn, il faut donc de nouveau faire une entrée. Pitcairn est d'ailleurs une escale très pratique pour les voiliers français qui désirent rester plus de 3 ans en Polynésie sans faire Papeetiser leur bateau. Papeetiser signifie payer une taxe équivalente à environ 10% du prix estimé du bateau. Si le bateau sort de Polynésie et y rentre à nouveau, le compte à rebours des 3 ans repart à zéro quel que soit le temps passé en dehors de Polynésie. Pitcairn étant assez proche et facile atteindre, cela en fait une destination idéale pour les voiliers en date limite de séjour. Mais bon, la législation varie, alors ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera peut-être plus demain.

La gendarmerie de Hao

Bref, nous repartons de la gendarmerie avec une vague idée de l'endroit où habite la postière. En chemin, nous rencontrons un monsieur très sympa qui fait ouvrir pour nous une petite épicerie pour racheter quelques paquets de pâtes et nous emène jusque chez la postière.
Elle nous reconnaît car c'est elle qui a ouvert le compte postal de Sandrine que la postière de Rikitea n'avait pas ouvert. Malgré la chaleur et son gros ventre annonciateur d'un futur heureux évènement, elle nous donne rendez-vous vers 15h00 à la poste pour nous remettre notre paquet qu'elle confirme bien arrivé.
Ca, c'est le top !!! D'une, il est arrivé, enfin ... et nous espérons en état de fonctionnement et de deux, nous ne sommes pas obligés d'attendre lundi pour le récupérer !!!

Ipu, notre guide à Hao

    

C'est quand même vraiment cool !!! Nous n'imaginions pas que la poste ouvrirait rien que pour nous un jeudi d'ascension ... Mais d'après la postière, ça arrive régulièrement qu'on lui demande d'ouvrir en dehors des horaires ... En tout cas, MERCI BEAUCOUP !!!

Appareil photo dans le sac, nous partons maintenant à la recherche du camion citerne de gasoil afin d'essayer de récupérer quelques bidons pour remettre nos réserves à niveau. Bingo, le voilà, au fin fond d'un petit chemin. Pas de soucis pour en avoir autant qu'on veut mais il faut téléphoner au siège de Petropol à Tahiti pour qu'ils nous envoient un RIB pour que l'on puisse faire un virement de notre compte postal pour payer le gasoil. Une fois le virement confirmé, nous pourrons récupérer le gasoil.
Pas de chance, notre compte postal n'est pas très rempli car nous avons prêté 500€, soit environ 50000 francs Pacifique, à un voilier ami aux Gambier et nous n'avons pas encore reçu leur remboursement par virement (erreur de saisie du RIB ajouté aux temps de traitement, ...). Bon, il va falloir se contenter de 110 litres mais c'est mieux que rien.
Nous préférons faire les pleins dès que l'occasion se présente car nous ne savons jamais où nous pourrons le faire la fois suivante.

Notre escale à Hao a été plus technique que touristique. D'une part parce que tout est plutôt très tranquille en ce long week-end d'ascension et d'autre part parce que nous y avons déjà passé pas mal de temps. Nous lions connaissance avec le magnifique Catana 521 Performance NoRealsal qui nous invite à dîner à bord pour nous remercier de les avoir aidé à passer la passe et nous passons une excellente soirée.

Après une journée de repos, nous nous préparons à partir vers de nouveaux atolls des Tuamotu ...

Du 12 au 14 mai 2018 : Navigation de Hao à Tahanea - archipel des Tuamotu (234 milles)
Ce matin, nous prenons notre temps pour partir. De toute façon, les horaires sont régis par la marée et la passe. Nous la franchissons sans problème avec un petit mascaret qui nous bouscule un peu vers 10h00.

Après le repas de midi, taboulé fait maison par Robin, nous assistons à des scènes de chasse incroyables !!!
Ni une, ni deux, les yoyo sont à l'eau et nous sommes à fond sur les leurres et tout le reste. Mais visiblement, tout le monde arrive à trouver sa pitance sauf nous ...

Attirail de pêche et yoyo en place à l'arrière

    

Le deuxième jour, le vent est plein arrière et nous sommes obligés de tangonner le génois et d'essayer de faire un cap le plus droit possible pour ne pas empanner involontairement. Le régulateur d'allure étant moins précis que le pilote hydraulique, nous passons sur ce dernier. Le problème étant que nous n'aimons pas que les batteries descendent en dessous de 12,40V et nous devons donc repasser sous régulateur d'allure pendant la nuit afin de limiter la consommation électrique. Ca marche aussi mais moins droit ...

D'ailleurs, suite à un empannage un peu sauvage, nous avions tordu un chandelier dans lequel s'était prise l'écoute de GV. Robin profite de cette traversée pour le réparer provisoirement. Pour ce faire, nous sortons notre boîte à gros boulons. Elle était sur Brindacier lorsque nous l'avons acheté et nous l'avons gardée. Vous comprendrez mieux maintenant pourquoi nous sommes un peu chargé ...

La boîte à gros boulons ...

    

Bricolage sur le chandelier

    

Nous arrivons devant la passe de Tahanea le lendemain avec un vent oscillant entre 18 et 22 noeuds. Ca souffle bien mais la passe est large et nous y sommes au bon moment grâce au fichier TuamotusCurrentGuestimator qui nous aide à calculer le moment où le courant est le moins fort pour entrer et sortir des passes des atolls des Tuamotu.
Nous avons 2,5 noeuds de courant entrant qui nous pousse gentillement à l'intérieur du lagon de Tahanea.

Motu à tribord en entrant dans la passe de Tahanea

La suite du parcours est sujet à une grosse discussion au sein de l'équipage ... Sandrine veut absolument aller mouiller devant un petit motu dans le Sud-Est du lagon mais Robin voudrait mouiller juste au Nord de la passe.
Les deux ont leurs arguments : D'un côté, Brindacier sera plus à l'abri dans le Sud-Est du lagon mais nous n'avons pas de carte pour y aller, juste une trace et des photo GoogleEarth et avec le vent pleine face nous allons mettre plusieurs pour y arriver sans aucune visibilité sur les patates de corail et le risque d'arriver à la tombée de la nuit. D'un autre côté, si nous n'allons pas aujourd'hui vers ce motu, nous n'irons pas plus après car le vent ne va pas diminuer tout de suite et ce serait bien dommage car ça a l'air magnifique.

Finalement, à force de persuasion, nous tentons le motu sous les grognements persistants de Robin et l'assurance de Sandrine que plus nous allons approcher, plus nous serons à l'abri, plus la mer sera calme et plus nous irons vite ...
Nous jetons l'ancre à 14h30 dans une belle eau claire et transparente devant un très joli motu où nous avons la bonne surprise de retrouver le voilier de Charlotte !!!

En route vers la partie Sud-Est du lagon

    

Du 15 au 16 mai 2018 : Escale à Tahanea - archipel des Tuamotu
A peine arrivés, nous nous mettons à l'eau pour vérifier que la chaîne ne risque pas de se prendre dans des patates de corail. Hélas, il va falloir qu'on se mette à l'eau et que l'on essaie de positionner stratégiquement les bouées que nous a donné Bernard à Aukena pour soulever la chaîne là où il faut.
Le problème étant que comme le bateau tourne en fonction de la direction du vent, les bouées peuvent être bien placées à un moment mais mal à un autre ... Il faut faire des compromis. Allez, c'est une de nos premières fois, il faut se lancer ...

D'abord, ignorer superbement, les gentils requins qui viennent voir ce que l'on bricole ...
Ensuite, décider des points d'accroche des bouées pour qu'elles évitent un maximum de patates sur un maximum de directions ...
Enfin, aller en apnée les accrocher sur la chaîne à 12 mètres de fond ... Y'a plus qu'à !!!

Sous les regards curieux, que le spectacle commence ...

    

Et voilà le résultat

    

Nous profitons de cette belle eau chaude et claire pour nettoyer la coque de Brindacier qui en a bien besoin, quoi que nous ayons déjà vu largement pire ...

Un peu de nettoyage ne serait pas superflu


Le lendemain, le ciel étant d'un bleu limpide, Sandrine se lance dans l'étanchéification de la capote de la descente. Celle-ci n'est plus très étanche et nous allons essayer la recette donnée par Lionel : moitié de silicone transparent, moitié de White Spirit, le tout passé au pinceau sur la toile.
Le mélange n'est pas très facile mais ça marche !!! Et en plus, c'est vraiment économique. Coooool, il ne restera plus qu'à faire le bimini et la pluie pourra nous assaillir, nous pourrons danser dans le cockpit à l'abri ...

Etanchéification de la capote de descente

    

Pour finir cette belle journée, nous invitons Charlotte et Pierre à une soirée jeu de société. Malheureusement, la codéine avalée par Pierre pour limiter son mal de dent mélangée au rhum, ça ne fait pas bon ménage ...

Quoiqu'il n'ait pas l'air si malheureux

Le troisième jour, nous décidons de partir mouiller à proximité de la passe afin de pouvoir sortir du lagon au bon moment. Après 2 heures de navigation sur la trace de notre aller, nous avons la surprise de voir le voilier Jeunes Dirigeants au mouillage !!!
C'est incroyable de retrouver des connaissances de Saint Mandrier dans un atoll perdu au bout du monde !!!
Ni une ni deux, nous sautons à l'eau pour aller leur dire bonjour. Il faut dire que nous avons eu la flemme de gonfler l'annexe ...

Une petite pause café à leur bord nous permet de faire la connaissance de Caroline et Philippe du catamaran Ivadel. Mais le temps nous est compté si nous voulons prendre la passe à l'heure pour nous diriger vers Fakarava où nous comptons plonger, plonger et encore plonger !!!

17 mai 2018 : Navigation de Tahanea à Fakarava - archipel des Tuamotu (50 milles)
16h00, c'est l'heure de relever l'ancre si nous voulons prendre la passe de Tahanea avec le courant dans le bon sens et le plus léger possible. Bon, pas de chance, la chaîne est coincée sous des patates malgré les bouées que nous avons mises.
Il ne faut pas trainer sinon nous risquons de ne plus pouvoir sortir du lagon. Sandrine saute à l'eau pour essayer de décoincer la chaîne pendant que Robin manoeuvre au moteur. Youpi, ça y est, nous pouvons y aller.

Nous trouvons 1,5 noeuds de courant sortant qui nous pousse tranquillement vers la sortie. Nous mettons une ligne à l'eau au vu des scènes de chasse que l'on peut voir autour de Brindacier.
Et voilà notre première touche sur le yoyo. Finalement, ce n'est pas moins pratique qu'une canne et beaucoup plus simple à entretenir.
Nous ramenons à bord un thon jaune sur lequel on voit deux gros trous bien ronds et symétriques de chaque côté de son corps. Bizarre ... Est-il bon à manger ou pas ?!?

Nouvelle espèce : le thon jaune à trous ...

    

Nous ne pouvons pas laisser perdre une belle pièce comme ça. Nous le préparons en filet et nous le salons. C'est une première. Nous verrons bien si ça marche. Nous en gardons tout de même la moitié pour faire tout de suite à la poële.

Salaison de thon

A 18h45, nous éteignons le moteur et nous essayons de bloquer l'arbre d'hélice avec la cale en bois fabriquée par Robin. Malheureusement, cela ne fonctionne pas, l'arbre glisse sur la cale et ne s'arrête pas. Tant pis, nous allons devoir trouver autre chose ...

Brindacier file comme le vent et nous devons absolument ralentir pour arriver au bon moment dans la passe de Fakarava Sud. Ah là là, ces passes, quel casse-tête pour les enchaîner ...
C'est un vrai crève-coeur de brider ainsi Brindacier !!! Il marche tellement bien !!! Il n'a pas sa GV et nous enroulons le génois progressivement mais rien n'y fait. Rien ne l'arrête !!!

Nous finissons devant la passe Sud de Fakarava vers 4h00 du matin à 2,5 noeuds sans aucune voile !!! Il ne nous reste plus qu'à faire des ronds dans l'eau en attendant que le soleil se lève. Remarquez, ça en vaut la peine car c'est splendide.

C'est bôôôôô !!!

Nous rentrons dans le lagon avec précaution contre 3 noeuds de courant sortant. Nous manquons de nous tromper de route et faisons demi-tour au dernier moment pour prendre le passage sur bâbord qui contourne un haut-fond juste après la passe. Les distances sont trompeuses car nous voyons les voiliers au mouillage un peu plus loin et il est très tentant de s'en approcher. Mais ce n'est pas la bonne solution car il n'y a pas assez de fond pour nous pour passer par là.

Nous verrons d'ailleurs d'autres voiliers faire la même erreur que nous dans les jours suivants ...

Le fond est tapissé de grosses patates de corail et il est très très difficile de mouiller ici. Heureusement, nous avons la chance de voir une bouée se libérer juste à notre arrivée. Le bonheur, tout simplement ...

Du 18 au 26 mai 2018 : Escale à Fakarava - archipel des Tuamotu
Fakarava, la mecque de la plongée avec les requins. Nous y sommes !!!
Robin a prévu un budget rien que pour les loisirs. Alors pas de quartier, sus au club de plongée !!!
Le jour même, nous allons au club de plongée que nous avons repéré juste devant la passe. Il y a plusieurs bungalows et un petit bar restaurant qui nous fait bien envie.
Un petit bassin permet de laisser l'annexe en toute sécurité en dehors du courant de la passe et on peut même y observer de très beaux requins de la passerelle.

Club de plongée de Fakarava Sud, chez Sané

    

    

Les bateaux de plongée en aluminium sont impeccables. Le matériel est bien entretenu. Nous n'avons pas besoin de porter les blocs car ils sont gonflés juste à côté des bateaux. Les moniteurs sont très sympas. Enfin bref, le top du top ...
Quant aux plongées, les photos parlent d'elles-mêmes ...

Plongées à Fakarava Sud

    

    

   

    

Oui, on sait, on sait, les photos sont bleues. Mais l'appareil est tout neuf, il faut apprendre à s'en servir ... Et puis, il n'y a pas que les requins, il y a aussi les raimoras dont l'un d'eux cherche désespérement un compagnon.

Un raimora attachant : reconnaissance et adoption

    

Allez, encore un, juste pour le plaisir ...

Maintenant que nous n'appréhendons plus trop de plonger parmi les requins, les nombreux, les très nombreux requins, Marc, notre moniteur préféré, nous propose de faire une plongée de nuit. Là, nous explique-t-il, c'est une autre paire de manches : nous sommes vraiment au milieu d'eux en pleine période de chasse. Ce n'est pas dangereux mais il y a certaines règles à respecter : savoir se mouvoir rapidement sans paniquer si l'on se retrouve au milieu de la zone de chasse, ne pas paniquer si l'un d'eux nous heurte par erreur, ...
Bref, c'est trop tentant, alors go go go !!!

C'est vraiment incroyable !!! Il y en a partout. Quand on descend, ça grouille de partout. A tel point qu'on ne sait pas où se poser sur le sol. Mais Marc est vraiment très rassurant et on voit tout de suite qu'il a l'habitude. Il nous guide tranquillement sur une petite plage de sable où nous pouvons nous poser et observer ce ballet incroyable en toute confiance.
Bon, à condition que Sandrine ne mette pas un coup de palme à un requin qui de peur va directement se cogner sur Robin. Mais, le plus peureux est certainement le requin. Sandrine, elle, n'a rien vu et Robin a à peine eu le temps d'avoir peur ...

Nous avons le plaisir de voir Ivadel avec à son bord Caroline et Philippe arriver au mouillage pas très loin de nous. Et voilà deux nouveaux plongeurs avec qui nous apprécions vraiment de passer du temps. Une amitié sincère nous lie et nous en profitons pleinement.
Caroline prend de plus en plus confiance en elle sous l'eau. Il faut dire qu'en les voyant côte à côte, on comprend que Marc soit rassurant ...

Marc et Caroline

    

Et puis l'ambiance est excellente. Nous rigolons bien, nous sommes heureux et sur un petit nuage. On dit que l'argent ne fait pas le bonheur, mais il est vrai que là, il y participe grandement en nous permettant de payer toutes ces plongées.

La ballade des gens heureux

    

Bon, la plongée, la plongée, c'est bien mais il n'y a pas que ça dans la vie ... Il y a aussi Brindacier. Alors entre deux plongées, nous nous occupons de lui.

Glutage d'un hublot fendu suite à un empannage sauvage avec l'écoute de GV dedans

    

Réparation de la housse de l'annexe

    

Nous visitons le village de Tetamanu à Fakarava Sud avec Caroline et Philippe sous la direction de Marc qui connaît le coin comme sa poche.

Belles couleurs de l'église de Tetamanu

    

Magré de que l'on pourrait croire, il y a de l'eau sur certains atoll des Tuamotu. Ce sont des lentilles d'eau douce que l'on peut trouver en creusant un peu le sol. Il y en a plusieurs à Fakarava Sud permettant ainsi aux habitants d'avoir de petits potagers.

Puit d'eau douce et jardin potager

    

Le Tamanu est un arbre qui pousse en Polynésie et produit des noix que l'on peut faire sêcher pour en récupérer l'huile. Cette huile est réputée pour aider à a désinfection et la cicatrisation des plaies. C'est un gros ravail car il faut ramasser les noix tous les jours, les casser, les mettre à sêcher et les retourner régulièrement.

Sêchage des noix de Tamanu et mur de maison en palmes de cocotier

    

Nos journées sont bien remplies et lorsque le soleil se couche sur le lagon de Fakarava, nous nous endormons le sourire aux lèvres ...

Coucher de soleil sur le lagon de Fakarava

Le 24 mais, après une semaine de plongée à Fakarava Sud, nous nous décidons à partir vers Fakarava Nord où les plongées sont aussi très réputées. Nous disons au-revoir à Marc avec regret ainsi qu'à Caroline et Philippe que nous espérons bien retrouver plus loin.
Nous parcourons à la voile les 28 milles qui nous séparent de Rotoava, le village situé à proximité de la passe Nord, la deuxième de Fakarava. Nous trouvons une bouée où nous accrocher afin d'éviter de mouiller par 20 mètres de fond entre les patates de corail.

Nous ne ferons qu'une seule plongée à Fakarava Nord. Elle est très belle mais nous préférons garder un peu de sous pour Rangiroa.

Le village de Rotoava est plus grand que Tetamanu. Il y a un Yatch Club Service où nous donnons notre linge à laver et une bouteille de gaz à remplir. Il y a aussi plusieurs alimentations dans lesquelles nous refaisons le plein de notre avitaillement.
Au mouillage, nous retrouvons le voilier l'Ivresse de Valérie et Nicolas à qui nous pouvons remettre les trois cartouches de cigarettes qu'ils nous avaient commandés lorsque nous étions partis pour Pitcairn.
Et surtout, il y a une petite crêperie très sympathique où nous allons déguster des crêpes et des glaces accompagnées d'une petite bière ...

Crêperie à Rotoava

Des images plein la tête, le ventre plein, Brindacier toujours prêt, nous décidons de partir vers Toau, petit atoll sur le chemin de Rangiroa, prochain spot de plongée !!!

27 mai 2018 : Navigation de Fakarava à Toau - archipel des Tuamotu (42 milles)
Cette fois, les horaires sont moins contraignants car nous n'allons pas entrer dans le lagon de Toau mais rester à l'extérieur. Nous devons donc juste respecter l'heure pour sortir de Fakarava.
Nous passons la passe de Rotoava à 08h20 avec un petit courant sortant de 0,8 noeuds, le top.

Espérant réitérer notre exploit de la dernière traversée, nous mettons les deux lignes de traine à l'eau.

Il n'y a pas beaucoup de vent. Aussi, c'est au moteur que nous parcourons les 42 milles qui nous séparent de notre destination.  Mettant à profit le calme de cette traversée, Sandrine fabrique une housse en néoprène pour son nouvel appareil photo.
Pendant ce temps, Robin fabrique une nouvelle molette pour le hublot du carré. Les deux sont très réussies, n'est-ce pas ?

Activités manuelles pendant la navigation

    

Après avoir remonté les lignes de pêche toujours vides, nous arrivons dans l'anse Amiot à 14h20 où nous prenons une bouée située à proximité de la maison après avoir suivi scrupuleusement l'alignement d'entrée. L'endroit est vraiment joli.

Du 28 au 30 mai 2018 : Escale à Toau - archipel des Tuamotu
Nous mettons l'annexe à l'eau pour aller à terre dire bonjour à la famille qui habite là. Malheureusement pour nous, il n'y a personne à part deu gentils chiens.
Nous poursuivons un peu plus loin où nous trouvons une pension. Là encore, il n'y a pas grand monde, juste le gardien qui nous dit qu'il n'y a personne non plus.

Bateaux de pêche remontés sur leur ber

Tant pis, nous allons faire un petit tour puis nous nous allongeons sur le ponton pour profiter du calme de l'endroit. Après quelques minutes, nous voyons arriver trois couples avec tout ce qu'il faut pour un barbecue auquel ils nous invitent sans hésiter.
N'ayant rien de prêt à apporter et la flemme de cuisiner quoi que ce soit, nous allons chercher 2 bières à bord et nous revenons juste pour prendre l'appéritif.

A notre retour, nous faisons la connaissance des propriétaires des lieux qui sont vraiment très sympathiques. C'est dommage car ils doivent partir à Fakarava pendant 3 jours pour un mariage. Nous ne les verrons donc plus. Mais cela ne les empêche pas de nous proposer de venir autant que nous voulons à terre et utiliser le barbecue, les boules de pétanque, les kayaks, ... Trop cooooool ...

Le lendemain, Caroline et Philippe du catamaran Ivadel arrive au mouillage. Les quelques bouées étant toutes occupées, ils mouillent dans 15 mètres de fond, au milieu des patates de corail. Robin, fier de ses nouvelles capacités en apnée ira les aider à positionner leurs bouées sur leur chaîne.
Puis, nous partons à la chasse sous-marine avec Philippe pour assurer le repas du midi. Philippe ayant cassé sa flêche dès sa mise à l'eau, il nous suivra avec l'annexe pour surveiller les requins ...

Mais là, bien qu'il y ait pas mal de requins qui nous suivent, le plus impressionnant, ce sont les murènes géantes qui sortent des patates de corail. Elles sont vraiment énormes et nous passons au-dessus du corail avec de plus en plus de réticence.
Malgré tout, nous arrivons à pêcher quelques poissons qui suffiront à notre repas.

Robin en apnée et Philippe à la cuisine

    

Dans l'après-midi, Enzo rentre à son tour dans le mouillage avec son catamaran de charter et ses clients. Pendant que ceux-ci sont à terre, il vient à bord d'Ivadel et répond avec un grand sourire à toutes nos questions sur les futures escales à ne pas manquer. C'est une mine d'or pour nous et Caroline s'empresse de tout noter dans son cahier à escale.
Nous avons bien pris note de son club de plongée préféré à Rangiroa ainsi que d'une belle ballade à faire sur l'île de Makatea. Merci Enzo !!!

Enzo et le reste de la clique sur Ivadel

31 mai 2018 : Navigation de Toau à Rangiroa - archipel des Tuamotu (104 milles)
Pressé de retourner plonger, nous partons de Toau vers Rangiroa en fin d'après-midi.
La bouée étant bien placée et le vent dans la bonne direction, nous nous faisons plaisir quittant le mouillage à la voile. Quel bonheur de partir ainsi en glissant sur l'eau sans un bruit !!!

C'est la première fois que nous allons faire une navigation de plus de 24 heures avec l'annexe dans le portique. Robin ayant démonté le régulateur d'allure, la plage arrière de Brindacier est dégagée et nous avons la flemme de remonter l'annexe sur le pont, la dégonfler, la sangler ... à chaque atoll. Alors c'est décidé, nous allons poser le moteur sur sa chaise sur le balcon arrière, remonter l'annexe dans le portique et bien l'attacher pour éviter qu'elle frotte quelque part et ne s'abîme.

L'annexe dans le portique

De plus, le temps est idéal pour cette expérience : vent léger au portant. Une fois les lignes de pêche à l'eau, nous tangonnons le génois en ciseaux avec la GV et vogue Brindacier ...

Brindacier en ciseaux en route vers Rangiroa

Nous ouvrons un cadeau dans notre boîte aux trésors et cette fois-ci, c'est Sandrine qui doit arborer un beau tatouage pendant plusieurs jours à un endroit visible par tous. Nous ne le disons pas assez, mais cette boîte aux trésors est un vrai petit bonheur pour nous et c'est pour la faire durer que nous ne l'ouvrons qu'avec parcimonie ...

Tatouage de la boîte aux trésors

Le vent mollit, mollit, mollit et nous nous résignons à démarrer le moteur à minuit afin d'arriver à l'heure devant la passe de Rangiroa.
13h15, la passe est agitée et nous secoue un peu avec ses 4 noeuds de courant sortant. Mais Brindacier a un bon moteur puissant et nous rentrons doucement dans le lagon accompagnés par d'énormes dauphins qui surfent la vague devant l'étrave.

Une fois à l'intérieur du lagon, Robin prépare tranquillement tout ce qu'il faut pour soit mouiller, soit prendre une bouée pendant que Sandrine contourne avec application le motu Nuhi Nuhi bien à l'abri sous le bimini

Robin, prêt à toutes les éventualités pendant que Sandrine approche doucement

    

Malheureusement, il n'y a pas de bouée et nous devons mouiller encore une fois au milieu des patates de corail. Cette fois-ci, c'est Sandrine qui va à l'eau positionner les bouées sur la chaîne. Mais en bouteille ...

Mise en place des bouées sur la chaîne de mouillage

 

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020 - Mai 2018