Du 3 au 7 décembre 2017 : Navigation de Amanu - archipel des Tuamotus à Fatu Hiva - archipel des Marquises
Jour 1 : Dimanche 3 décembre (94 milles parcourus)
C'est le jour de prendre la route en direction de Fatu Hiva.
Nous avions, depuis toujours, prévu dans notre programme polynésien de passer la saison des cyclones aux Marquises.
Cet archipel a été jusqu'à ce jour et pour toujours nous l'espèrons, en dehors des trajectoires des cyclones. La période concernée est l'été de l'hémisphère sud : de décembre à avril.

Donc, en ce dimanche 3 décembre, nous quittons notre motu et prenons la direction de la passe de Amanu afin de sortir du lagon et de regagner le large.
Arrivés devant la passe nous voyons de jolies vagues qui déferlent et du mascaret caractérique d'un vent contre courant. En effet, nous sommes encore dans une phase de courant entrant (vers l'Est) et le vent dominant souffle vers l'Ouest.
Le doute s'empare de nous. Ca passe, ca passe pas, ça passe, ça passe pas ...
Robin observe le terrain à l'avant, Sandrine scrute aux jumelles ... Mouais c'est pas franchement très engageant.

Passe de Amanu

    

A ce moment là, nous entendons des personnes discuter de météo sur le canal 16 de la VHF. Nous faisons ainsi par radio interposée, la brève connaissance d'Adrien sur son bateau Laurine juste avant le franchissement de la passe.
Coup de chance, Adrien semble être depuis quelques temps à Amanu. Il connait l'endroit et les courants et surtout nous propose d'aller voir pour nous la passe à 3 minutes à pied pour nous donner son avis sur le sujet.
Pour lui ok pas de problème, ça passe en évitant les hauts fonds, là où les vagues déferlent. Au milieu, il y a "du jus" mais ça passe. Effectivement, no problemo et Brindacier se retrouve "coté océan" en quelques minutes.

Le vent est modéré, environ 13 noeuds. Il est 14h30, nous envoyons la GV en haut et le génois au complet.

Le créneau météo est correct mais pas exceptionnel. En effet, notre route est Nord-Nord-Est (16°) et le vent est Est-Nord-Est (variant de 65° à 90°). Cette petite composante Nord du vent nous oblige à faire du près serré en permanence.
Au cours des 30 premières heures de navigation, le vent est plein Est. La route directe est donc possible mais nous optons pour faire un maximum de route vers l'Est car "ça va tourner" et pas dans le bon sens ...

Nous voilà donc en mer sous le soleil écrasant des Tuamotus, à bouqiner pendant que le régulateur d'allure assure un cap au près serré tout a fait honorable pour un bateau de croisière. La première nuit se passe sur une mer belle, sans grain et avec beaucoup de dodo.

Jour 2 : Lundi 4 décembre (110 milles parcourus)
Nous continuons à gagner du terrain en Est. Ca, ça sera bon pour plus tard.
Le vent forcit légèrement avec un cent apparent 18 noeuds. La vitesse de Brindacier est de 5,5 noeuds.

Nous décidons d'ouvrir un petit trésor de notre boîte. C'est une devinette sur Hélène de Troyes. Nous la résolvons rapidement grâce à un super travail d'équipe !
Mais voilà un joli grain qui pointe le bout de son nez. Rapidement il faut rouler le génois pour ne pas accuser un coup de gîte trop fort. Arghhh, le winch Lewmar ST46 qui nous sert à cette opération se met à merdouiller. Les cliquets semblent bloqués en position "ouverts" et la poupée du winch se comporte comme un rouleau, sans aucun effet de retenue.
Conclusion : Le génois se redéroule. Cependant, il faut savoir que le cockpit de Brindacier abrite une armée de 6 winchs self tailing, allant du ST46 Lewmar au ST52 Andersen. Un remplaçant est donc vite trouvé et le génois est de nouveau remballé.

Dans la foulée, nous prenons le premier ris dans la GV car le vent doit monter et les grains sont parmis nous.
La mer s'est formée et Brindacier plonge dans la plume. A bord, ça gîte, ça secoue et Sandrine à la cuisine décide de nous concocter des pâtes chinoises lyophilisées. La grande classe !!! Mais bon, les mouvements du bateau n'incitent pas à faire de la grande cuisine ... D'ailleurs, c'est même plus sûr de manger par terre ...

Miam miam les pâtes ...

Le vent s'étant stablisé, nous renvoyons le génois et naviguons maintenant sous GV 1 ris et génois complet.
La vie à bord est comme d'habitude, une alternance de dodo et de lecture sur liseuse électronique. Par contre, les paquets d'eau balayant le pont ne nous permettent pas d'ouvrir les hublots et la chaleur à l'intérieur est dure à supporter.

Régulièrement Sandrine tente l'ouverture d'un hublot et s'installe dessous, dans le léger, très léger courant d'air, pour lire. En général au bout de quelques minutes, une vague s'invite à l'intérieur et il faut éponger et changer de stratégie.
Ainsi, après l'ouverture du hublot du carré, Sandrine tente l'ouverture du hublot de coursive. La conclusion est la même : bain gratuit ... Pourtant, nous persistons autant que possible pour avoir un filet d'air ...

Un peu d'air pour respirer ... ou un peu d'eau !!!

    

Le soleil cogne tellement dehors que nous préférons suer dedans que cramer dehors. En revanche vers 18h, le cockpit devient un endroit très agréable. La nuit également est belle avec une lune pleine et le passage d'un seul grain pas trop fort.

Jour 3 : Mardi 5 décembre (115 milles parcourus)
Le vent est stable en force mais commence à tourner au Nord-Est.
Degré après degré, nous voyons notre cap se déteriorer. Nous ne parvenons plus à gagner du terrain en Est.
Notre route est très Nord, mais nous sommes confiants car nous avons réussi à grapiller 30 milles en Est et la météo annonce pour le jour de notre arrivée un vent plus adonnant.

Mauvaise nouvelle : Une couture du génois est en train de se défaire. Il s'agit d'une couture reliant deux laises entre elles qui se découd, se découd, se découd ... Soyons sérieux avant que cela ne se propage sur toute la largeur du génois, nous décidons de l'enrouler. Allez hop à la manoeuvre.

Aïe aïe aïe, le génois se découd !!!

 

Nouvelle mauvaise nouvelle : La ralingue au niveau du bas du profil de l'enrouleur s'est déchirée sur quelques dizianes de centimètres. Bon, il y a aura du boulot à faire sur le génois.
Nous étions à la limite maximum de la force de vent pour le porter en entier (20 noeuds apparent) mais Brindacier marchait bien et passait joliment dans les vagues en conservant une bonne puissance. Nous n'avions pas envie de le brider.

En remplacement, nous envoyons la trinquette. La différence se fait bien sentir : 22m2 de trinquette contre 55m2 de génois, moins de puissance, moins de vitesse. Grrrrr ...
Pour compenser ce manque de surface nous larguons le ris dans la GV. Ca marche bien, mais nous trouverons finalement le règlage optimum en redéroulant juste ce qu'il faut de génois sans atteindre les zones abimées. Ainsi avec la GV haute, la trinquette et le génois à 4 ris nous sommes plutôt bien.

A bord, il fait toujours aussi chaud alors Sandrine essaie de se ventile toujours sous les hublots et Sandrine fini toujours trempée !!! Malgré cela, Robin tente l'expérience.

Un coin au frais pour se reposer

La gite et les à-coups dans les vagues rendent la vie à bord bien plus fatiguante que lors des navigations aux allures portantes.
Pourtant nous nous motivons pour remettre en place notre circuit de gasoil selon la version originale.
En effet suite aux différents essais que nous avons réalisés (voir Gambier et traversée des Gambier vers Hao), nous pensons avoir cerné le problème des calages du moteur. Nous décidons de tout remonter selon le schéma initial pour arriver aux Marquises avec ce problème résolu. Nous voilà donc en train de repasser des durites par ici et par là et 30 minutes plus tard tout est en place.

Les durites de gasoil ? Même les yeux fermés nous saurions faire ...

    

C'est maintenant l'heure du taboulé et de la sieste. Dehors ça souffle et ça mouille mais Brindacier et son barreur préféré (le régul') assurent tous les deux.

Jour 4 : Mercredi 6 décembre (102 milles parcourus)
Et voilà, comme annoncé par la météo reçue via la BLU tous les soirs, le vent continue de refuser.
Du coup, nous faisons du Nord (0°) ou au mieux du 10°. Il n'en manque pas beaucoup mais il en manque un peu pour atterrir sur Fatu Hiva pile poil.

Un grain au cours de la nuit, nous oblige à rentrer le peu de génois que nous avions. Nous sommes sous GV haute et trinquette. L'équilibre est meilleur que ce que l'on aurait pu croire.
L'étrave plonge fortement dans les vagues qui nous arrivent par tribord avant. Il est temps d'aller voir si l'ancre est toujours bien saisie sur le davier et d'en profiter pour ré-étarquer un peu les drisses en action.
Ce genre d'opération sur la plage avant dans ces conditions, équivaut à une douche au Kärsher. Nous revennons au cockpit tout propre ...

La chaleur étant toujours dure à supporter, Sandrine persiste sur sa technique de lire sous un hublot avant la vague et la cata ... Et bien aujourd'hui, à 12h45, la vague est grosse et c'est l'équivalent de plusieurs seaux d'eau de mer qui se déverse sur Sandrine (pas grave) mais également sur les coussins du carré (plus grave) et qui s'infiltre sous les planchers. Grand nettoyage en cours et la décision est prise, les hublots restent fermés !!!

Jour 5 : Jeudi 7 décembre (45 milles parcourus)
Ce cinquième et dernier jour est une lutte permanente pour chaque degré de cap vers l'Est.
Nous devrions arriver dans la nuit mais à environ 10 milles trop à l'Ouest de  la baie des vierges de Fatu Hiva.
Nous réglons le régulateur d'allure sur près ultra serré. Cela nous fait perdre en vitesse mais nous arrivons à gagner quelques degrés, ce qui nous convient tout à fait.
Le vent monte encore un peu mais la mer reste agitée comme depuis les deux derniers jours. Sans plus.

Une boite de ravioli de volaille fera l'affaire pour le déjeuner. Pour cette nav de 4,5 jours nous n'avons pas fait de grande cuisine ni de patisserie. Les conditions n'étaient vraiment pas engageantes pour ce genre d'activité.

A 16h30 les Marquises (Fatu Hiva) sont en vue !!!
Nous sommes toujours sous GV haute et trinquette et nous serrons serrons serrons le vent au max !!!
A 21h00 le vent s'établit autour de 23 noeuds apparents. Nous prenons le premier ris dans la GV. Le vent adonne un petit peu (comme prévu sur la fin) et si la route directe n'est pas encore réalisable, nous nous en rapprochons de plus en plus.

Ca y est, à 22h nous passons derrière Fatu Hiva. La mer s'apaise et le vent diminue. Nous affalons les voiles, lançons le moteur et prenons le cap du mouillage de la baie des vierges.
Nous osons l'entrée de nuit dans ce mouillage inconnu pour nous car la côte est franche. Pas de patates de corails, pas d'écueils. Normalement c'est sans grands risques.

Comme cela est mentionné dans les guides nautiques, nous avons le droit à de bonnes rafales catabatiques à 30 noeuds en arrivant ainsi qu'à un bon grain rendant la visibilité quasi nulle. Une fois passé, nous entrons. 3 bateaux sont mouillés dans la baie : 2 ont leur feu de mouillage mais pas le troisième.
Heureusement que nous assurions notre propre éclairage de reconnaissance sans quoi nous aurions bugner un Ovni en alu. Nicolas sur son bateau Tekao Noa nous entend arriver et nous donne des conseils pour le mouilllage car il connait bien la baie. c'est vraiment sympa et ça nous rend bien service. Nous suivons ses conseils à la lettre.

Et voilà c'est à 00h que l'ancre de Brindacier plonge dans les eaux sombres des Marquises après 4,5 jours de près serré. Le pont et l'accastillage sont imprégnés de sel cristallisé.

Une fois le mouillage sécurisé, Sandrine s'apprête à éteindre le moteur lorsque celui-ci s'arrête de lui-même !!! Grrrr ..... !!!!!
Nous sommes totalement dégouté de n'avoir pas résolu le problème du moteur alors que nous étions sûrs de notre coup cette fois-ci !!! Finalement, ce n'est pas la prise d'air au niveau de l'aspiration dans le réservoir journalier.

Bon, voyons quand même le bon côté des choses, il a attendu que nous soyons mouillé pour caler ... A 5mn près et cela aurait pu être catastrophique !!!
Nous avons essayé de le redémarrer dans la foulée sans succès. Conclusion : Tout porte à croire que le coupable est le filtre Yanmar décanteur. Nous allons lui faire sa fête ... Il ne paie rien pour attendre ... Nous sommes chauds bouillants ... Ce moteur ne peut plus nous résister bien longtemps maintenant ...

Mais pour l'heure allons dormir. Demain nous profiterons de cette baie qui est, parait-il, la plus belle des Marquises. Nous verrons bien cela au reveil quand il fera jour ...

Du 8 au 16 décembre 2017 : Escale à Fatu Hiva - archipel des Marquises
Le soleil se lève sur la baie des vierges. C'est vraiment splendide. Sa réputation d'être une des plus belles baies du monde ne semble pas usurpée. Le côté gauche de la baie est dominé par des pics rocheux qui ont sans doute inspiré les tikis que l'on retrouve partout dans les Marquises.

La baie des vierges

Nous préparons l'annexe et la mettons à l'eau pour aller dire bonjour aux trois bateaux mouillés dans la baie. Il faut dire que notre arrivée tardive n'a pas été très discrète : "Allume devant !!! Non, pas là, là !!! Arghhhh, mais il est où cet ovni de M... ??? Je vais lui rentrer dedans si tu ne l'éclaires pas !!!" Arghhhh, S.... de moteur !!!"
Bref, vous l'aurez compris, tout le monde a su que nous arrivions et cela mérite un petit tour pour s'excuser et faire connaissance de manière plus agréable ...

Nous commençons par l'ovni sans feu de mouillage. A son bord, nous rencontrons Lionel et Christine qui, nous ne le savons pas encore, deviendront nos guides à Fatu Hiva. Nous les invitons à passer prendre l'apéro sur Brindacier le soir même.
Puis, direction le voilier qui nous a donné de bons conseils pour mouiller la veille au soir. Son équipage est composé de Domitille, Nicolas et leurs trois enfants. Ils naviguent depuis plusieurs semaines de concert avec Lionel et Christine. Nous les invitons aussi pour l'apéro.
L'équipage du troisième voilier semble dormir encore alors nous n'allons pas les déranger. Nous apprendrons plus tard qu'il s'agit d'un couple très âgé qui ne quitte pratiquement jamais leur bateau.

Nous retournons sur Brindacier prendre nos affaires pour aller à terre. Il y a une digue derrière laquelle se trouve un petit port mais celui-ci est réputé trop houleux pour pouvoir laisser l'annexe le long du quai. Nous prévoyons donc une longue amarre et un mouillage arrière au cas où. Finalement, nous amarrons notre annexe par l'arrière à une bouée destinée à un petit bateau de pêche et à l'avant sur un bout frappé sur un rocher. La descente de l'annexe à terre est un peu périlleuse mais ça marche et surtout, l'annexe ne risque pas de s'abîmer. Nous prenons garde de ne rien laisser dans celle-ci car il paraît qu'il y a déjà eu des vols d'essence et de bouts.

Le village est petit mais on y trouve quand même une épicerie, une poste, une mairie, un dispensaire, une école primaire.
Comme il n'y a pas de resto ni de snack où nous aurions pu fêter notre arrivée, nous décidons d'acheter quelques bières pour accompagner notre déjeuner sur Brindacier et pour l'apéro du soir. Hélas, il n'y a pas de vente d'alcool à l'épicerie car elle est trop proche de l'école.  Tant pis, il va falloir s'en passer.

Sur le chemin du retour, nous rencontrons Iris qui habite ici et nous propose de faire du troc : fruits contre bout ou articles de parfumerie. Rendez-vous est pris pour le lendemain. Ca va faire du bien d'avoir des fruits frais. Dire que certains avaient un doute sur la survivance du troc ... Et toc ...

Fruits récupérés par le troc

Dans l'après-midi arrive le voilier Laurine avec à son bord Adrien qui nous avait indiqué par VHF l'état de la passe de Amanu lors de notre départ. Partant de l'adage "plus il y a de fous, plus on rit", nous l'invitons ainsi que son amie pour l'apéro sur Brindacier. Il va falloir arriver à caser tout le monde ... Heureusement qu'il nous reste un fond de rhum de Tahiti !!!

Apéro sur Brindacier

    

Cet apéro est l'occasion de faire connaissance et aussi d'apprendre ce qu'il y a de sympa à faire aux Marquises que Lionel connaît bien. Comme Bernard l'a été pour nous à Aukena aux Gambier, Lionel va être notre professeur ici.
Au programme du lendemain : pêche sous-marine au fusil et ballade.

Contrairement à ce que nous pensions, l'eau est relativement claire et pour cette première chasse, nous assistons à un sompteux ballet de raies mantas. Sandrine revient bredouille mais la tête pleine de belles images.
L'après-midi, Christine nous emène promener à la cascade. Le terrain est très boueux mais la promenade est jolie et des quantités de manguiers et de cocotiers bordent le chemin. En croisant quelques cours d'eau, Christine nous explique la chasse à la chevrette, petite crevette d'eau douce que l'on peut cuisiner au lait de coco.

Ballade à la cascade

    

Autant se lancer sans attendre ... Nous investissons dans un pic chevrette à l'épicerie. Reste à trouver le baton idéal pour l'y fixer. Sandrine s'y atelle sans tarder et nous voilà prêts pour y aller ce soir.

Fabrication du pic chevrette et comment finissent les chevrettes lorsqu'on en attrappe ...

    

Bon, quatre bateaux, huit adultes et trois enfants ne rendent pas l'organisation très facile ... Du coup, nous remplaçons au dernier moment la chasse à la chevrette par la chasse à la langouste. C'est un peu plus gros ...
Dire que nous avions peur des requins et que nous nous mettons à l'eau de nuit pour aller pêcher la langouste !!! Mais bon, tout le monde le fait et il n'y a jamais de problème, alors allons-y ...

Départ pour la chasse à la langouste

Cette première chasse aux Marquises nous permet de nous rendre compte que nous ne sommes pas du tout au point côté matériel. En effet, la lampe de Sandrine n'éclaire pas suffisamment et elle ne voit rien du tout. Alors, elle passera cette première chasse accrochée à Lionel comme un raimora à son requin ...
A sa décharge, il faut dire que se retrouver seule dans l'eau noire des Marquises en pleine nuit n'est pas très rassurant.
Bon prince, sur le retour, Lionel lui indique une langouste et la laisse essayer de l'attrapper. Malheureusement, la demoiselle est trop rapide et réussit à prendre la poudre d'escampette.
Nous nous promettons d'améliorer notre technique pour la prochaine fois : deux lampes au lieu d'une, toutes deux accrochées aux poignets, une caisse sur un bodyboard pour pouvoir y mettre les langoustes attrappées (on peut rêver), ...

Le lendemain, re-belote, on ne va pas rester bredouille !!! Robin en sécurité dans l'annexe, Sandrine dans l'eau avec la caisse à la traine, la réussite est proche. Effectivement, elle arrive à en attrapper deux, mais deux petites. Quand nous voyons celles que Lionel a ramené, nous nous promettons de faire mieux encore la prochaine fois ...
Quant à Nicolas, il reste puceau sur le sujet. Son problème n'est pas le matériel mais le fait qu'il a un peu peur de les attrapper à la main. C'est bien, nous avons tous une bonne marge de progression !!!

Les langoustes de Sandrine                                     Les langoustes de Lionel

    

Aujourd'hui, profitant d'une météo très calme, nous partons en annexe au village voisin. 30 minutes de trajet pendant lesquelles nous croisons un grand banc de petits dauphins en train de chasser. La côte est vraiment belle avec des grottes creusées dans la roche et l'arrivée des vallées creusées par les cours d'eau arrivant directement dans la mer.

La côte vers Omoa

    

Le village se situe dans le bas d'une belle vallée. Une digue protège un petit port et nous montons l'annexe sur le slip de mise à l'eau. Ca glisse, ça glisse, ça glisse ... Mais au moins, là, elle ne risque pas de s'abîmer.

L'annexe à Omoa

    

Des tikis sont répartis le long de la plage où de gros rouleaux viennent se briser. Un cheval broute tranquillement en regardant le port. Les mangues pendent en quantités sur les manguiers le long de la route.

Tikis à Omoa

L'épicerie vendant de l'alcool, nous faisons un stock en vue des prochains apéros. Nous achetons les quelques produits qui nous font défaut ainsi que des cure-casseroles en inox pour essayer de nettoyer la coque de Brindacier avec. On ne sait jamais, cela pourrait être plus efficace que les grattounettes ...
Il y a aussi une boulangerie mais celle-ci n'ouvre que le mardi et le jeudi après-midi. Tant pis, nous ne remplirons pas notre mission de ramener du pain pour les autres voiliers.
Le retour vers Hanavave est tout aussi agréable que l'aller et nous apprécions les belles couleurs autour de Brindacier à notre arrivée au mouillage.

Brindacier dans la baie des vierges

    

Le jour suivant, nous montons au point de vue des antennes situé en haut de la baie. La montée est rude sous le soleil mais cela en vaut la peine. La vue est imprenable sur le mouillage et les alentours de Hanavave.

Paysages de Hanavave

    

    

    

    

Tous les jours, nous entendons de la musique juste à côté de la plage. Ce sont les musiciens de la délégation représentant l'île de Fatu Hiva au festival de Tahuata qui doit avoir lieu du 18 au 21 décembre. Nous avons prévu d'aller les voir à Tahuata.
D'ailleurs, tant qu'à aller à Tahuata, toujours dans l'espoir de résoudre le problème de moteur que nous pensions, sniffff, résolu ... nous nous motivons un matin pour supprimer le dernier élément douteux de la chaîne d'alimentation en gasoil : le filtre décanteur Yanmar !!!

Ca faisait longtemps ...

    

Bon, nous avons décidé de supprimer purement et simplement ce filtre dont nous n'avons malheureusement pas les cartouches de rechange. Cela pourrait d'ailleurs expliquer la panne : le gasoil huileux que nous avions dans la quille et dont nous nous sommes débarassé aux Galapagos aurait pu boucher progressivement le filtre papier de 5 microns ?!?
Quoi qu'il en soit, nous voulons tout de même avoir un filtre entre le journalier et le moteur. Pour ce faire, nous prenons celui qui était utilisé en entrée du journalier et nous le remplaçons par un filtre cassé que nous avions en rechange au cas où ...
Avant de mettre en place le filtre de rechange, nous devons le réparer car son bouchon fuit. Nous utilisons de la pâte à joint spéciale hydrocarbures. Ca a l'air de fonctionner.

Un filtre chasse l'autre

    

Voilà, nous sommes prêts à partir vers Tahuata, à 40 milles de Fatu Hiva, distance idéale pour tester de nouveau le moteur sur une durée suffisante pour voir s'il cale ou pas.

Avant de partir vers une nouvelle île, nous passons la journée avec Karine et Témo que Lionel nous a présenté. Karine fabrique de très beaux bijoux avec des graines des Marquises et Témo est un sculpteur sur bois réputé.
Pendant que Lionel, Robin et Nicolas s'échinent à retrouver l'ancien chemin permettant de passer d'un côté à l'autre de Fatu Hiva par le trou des amoureux, un trou au milieu du sommet d'une montagne, Domitille et Sandrine fabriquent des bijoux selon les conseils de Karine.

Fabrication des bijoux

    

Témo sculpte le bois

Ce soir, au lieu d'aller à la chasse à la chevrette, nous préférons rester sur Brindacier pour tester la pêche à la mitraillette. Nous avons vu faire les locaux et ça a l'air de marcher du feu de Dieu !!! Ce sera notre participation au dîner de Noël avant l'heure que nous avons plannifié chez Karine et Témo avec Lionel, Christine, Nicolas, Domitille et leurs enfants.

Au début, ça marchait moyen. Du coup, nous sommes montés dans l'annexe et nous nous sommes laissés dériver entre les voiliers au mouillage. Ca marchait beaucoup mieux. Là, franchement, ce n'est pas juste !!! Sur 30 poissons pêchés, 26 l'ont été par Robin et 4 par Sandrine alors que les mitraillettes étaient presque identiques !!! Grrrrr ... A charge de revanche. En tout cas, nous aurons de quoi manger demain soir ...

Les mitraillettes et notre pêche

    

Nous apprenons le lendemain que les mitraillettes rouges et les bleus sont les préférées des poissons. Voilà qui explique tout !!!
Pour faire bonne mesure, Robin se lance dans la confection d'un gâteau roulé. Comme il rate le premier, il en fait un second. Et zou, comment faire pour en garder un sur Brindacier ... Il est rusé quand même, non ?!?
Ce soir, nous avons au menu : langoustes, chevrettes, fruit de l'arbre à pain, cochon, poulet, poisson, poisson cru au lait de coco, gâteau au chocolat, roulé au chocolat, ... et le tout en musique s'il vous plaît !!!

Repas d'avant Noël chez Karine et Témo

    

 

17 décembre 2017 : Navigation de Fatu Hiva à Tahuata - archipel des Marquises (44 milles parcourus)
Le festival de Tahuata approche à grands pas. Il est temps de quitter l'île de Fatu Hiva, mais promis, nous reviendrons !!!
D'ailleurs nous ne la quittons pas tout à fait car nous emenons avec nous Cédric, de son prénom marquisien raccourci Téii et en entier Teiihaautiani !!! Essayez de le dire, vous nous en direz des nouvelles !!!

Ce qui est bien dommage, c'est que nous devons absolument savoir si cette fois nous avons trouvé la panne du moteur. Il est hors de question que l'on se retrouve de nouveau à caler dans un mouillage plein de voiliers avec du vent, dans la nuit, etc ...
Et c'est encore plus dommage car il fait un temps idéal pour aller à la voile à Tahuata et pour couronner le tout, nous aurions pu faire route de concert avec Ivitu !!!
Tant pis, nécessité fait loi et c'est avec regret que nous laissons les voiles dans leur housse. Seule la GV est hissée à 1 ris pour stabiliser le bateau dans la houle.

Ivitu sous voile

Téii profite du voyage

    

Nous quittons Fatu Hiva en même temps qu'un bateau militaire français chargé du transport des délégations de toutes les îles des Marquises. Les grosses îles comme Hiva Oa et Nuku Hiva déplacent 100 personnes et les autres 50 personnes. Sans compter les instruments, les costumes et surtout le ravitaillement pour le repas offert à tous le deuxième jour du festival.

Transport des délégations

Voyager avec Téii, c'est vraiment cool. Non seulement il est très sympa mais il nous explique plein de truc sur la pêche, sa famille, ... C'est tellement sympa qu'à l'arrivée nous lui proposons de rester dormir sur Brindacier, ce qu'il accepte avec plaisir.

Nous arrivons en début d'après-midi dans la baie de Vaitahu à Tahuata après presque 9 heures de moteur. Ca y est, ce coup-ci nous pouvons dire que nous avons trouvé la panne du moteur !!! Yessssssss ............ !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Notre installation est provisoire car le filtre de remplacement n'est pas fiable en amont du réservoir journalier et le filtre décanteur en aval du réservoir journalier ne filtre peut-être pas à 5 microns comme le filtre Yanmar d'origine. Bon, nous verrons cela plus tard, l'important était de trouver la source du calage et c'est maintenant chose faite.

Il y a au moins 50 voiliers au mouillage dans la baie !!! Nous trouvons une place tant bien que mal à proximité de Tekao Noa dans 18 mètres de fond. C'est profond mais nous n'avons pas trop le choix.
Nous avons à peine le temps d'arrêter le moteur, de sortir la table et l'apéro qu'un voilier voisin vient nous dire que nous sommes mouillés juste sur le trajet des pilotines qui chargent et déchargent les délégations et que les gendarmes (qui n'ont pas de bateau pour venir nous le dire) nous conseillent de changer de place ainsi qu'aux quelques autres voiliers qui sont à proximité.

Bon, et voilà, re-belote, nous remettons le moteur en marche, nous rangeons la table et l'apéro et nous remontons l'ancre en espérant trouver une place dans cette baie très encombrée.
Finalement, après avoir tourné et hésité longtemps, nous décidons de mouiller loin de tout le monde afin de pouvoir dormir tranquille sans craindre de taper un autre bateau. En effet, ici, c'est un peu l'anarchie car certains voiliers ont mouillé une ancre arrière et d'autres non, certains ont mis 30 mètres de chaîne et d'autres 80 ce qui fait que les bateaux n'évitent pas du tout pareil !!!
Nous mouillons donc dans 22 mètres de fond pour être tranquille, solution qui s'avèrera la meilleure à notre avis ... 

Puis nous gonflons l'annexe pour aller à terre et là, c'est tout une histoire ...
En effet, le quai est sans cesse occupé par les va-et-viens des pilotines qui déchargent les délégations et leurs affaires. De plus, la houle incessante rend l'arrivée sur la plage impossible.
Sur les conseils de Téii, nous mouillons une ancre arrière sur l'annexe et nous portons un bout sur les rochers pour l'attacher loin du bord.

Mouillage de l'annexe à Vaitahu

Après une petite promenade à terre, nous décidons de revenir à bord. Et là, le hic !!! Le mouillage arrière est complètement coincé dans les rochers. Impossible de le décoincer !!! A force d'apnées, nous réussissons enfin à le récupérer en nous jurant bien de ne pas recommencer cette manoeuvre. Demain, nous essaierons autre chose.
En attendant, il est temps d'aller dormir et de reposer nos oreilles de cette traversée bruyante mais concluante.

Du 18 au 20 décembre 2017 : Escale à Tahuata - archipel des Marquises
Ce matin, nous testons une nouvelle configuration pour l'annexe. L'un de nous deux pose l'autre à terre puis va mouiller l'annexe à proximité avant de revenir à terre à la nage. C'est Robin qui s'y colle. Heureusement, l'eau est bonne. Il faut juste faire attention aux bateaux à moteur qui viennent en permanence charger et décharger le long du quai. La houle ne rend pas la remontée facile le long de l'échelle du quai.
En tout cas, l'annexe, elle, est en sécurité, loin du quai et des rochers agressifs.

Nous allons faire un tour au marché artisanal où nous pouvons admirer des bijoux en graine, des sculptures sur bois et sur os, des tapas, tissus fabriqués à base d'écorce de bois et dessinés ensuite à l'encre de chine, des couronnes de fleurs, ...
Tout est très joli et les ukulélés sont très tentants. Mais Sandrine préfère la sonorité de ceux qui ont la forme d'une petite guitare. Elle devra donc attendre d'être à Tahiti pour en acheter un ... Oufffff, profitons du silence en attendant ...

L'ouverture du festival se fait de l'autre côté de la baie, dans un grand cirque entouré de gradins en pierre où toutes les délégations se présentent une par une. Il y en a 6, une par île : Fatu Hiva, Tahuata, Hiva Oa, Ua Huka, Nuku Hiva et Ua Pou. Elles traversent le cirque au son des grands tambours et des conques. Leurs costumes sont splendides et réalisés entièrement en objets naturels : palmes, tapa, coco, coquillages, fleurs, graines ...

Quelques costumes photographiés à la volée

    

    

Cérémonie d'ouverture du festival des arts marquisiens de Tahuata

    

Après les discours d'ouverture, la foule retourne à l'esplanade principale où se trouve le marché artisanal, la démonstration de tatouage traditionnel (ça a l'air de faire vraiment mal ...), le stand de massage, les groupes de musique, ... Le passage d'un côté à l'autre de la baie se fait par la route et par un petit raccourci dans la colline d'où nous pouvons admirer l'ensemble de la baie.

Vue sur le mouillage de Vaitahu

Avant d'y aller, nous allons regarder comment sont faits les fours marquisiens où doit cuire le repas du lendemain. Chaque délégation doit préparer un ou plusieurs fours selon l'importance de l'île.
Ce sont des trous d'environ 1m50 sur 2m50 dans lequel est fait un feu sur lequel sont posées des pierres que l'on trouve sur la plage. Ces pierres permettent de maintenir la cuisson tout au long de la nuit.

Préparation des fours marquisiens

    

Lorsque les pierres sont suffisamment chaudes, les marquisiens déposent dessus les aliments enveloppés dans des feuilles de cocotiers ou autres. Il y a des légumes et de la viande. Dans un très grand panier en fer, ils y mettent aussi un cochon entier. Une fois le tout posé sur les pierres, ils recouvrent le tout de feuilles puis de terre afin de fermer le trou. Le feu continue ainsi toute la nuit et tout devrait être cuit pour le lendemain midi.

Le midi, nous mangeons dans un snack avant de retourner au marché artisanal et de discuter avec les équipages des autres voiliers que nous connaissons.
Nous rencontrons une dame qui, très en retard, est en train de faire le costume de l'oiseau de Tahuata qui doit danser ce soir !!! Ce costume est fait à partir de palme de coco et de Bougainvilliers.

Fabrication du costume d'un oiseau de Tahuata en cours

Le premier soir du festival, nous assistons aux danses et aux chants de 3 îles : Tahuata, Fatu Hiva et Nuku Hiva. Les danses, qu'elles soient guerrières ou non, se nomment des haka. Chaque délégation doit présenter 3 danses, soit environ 1 heure de spectacle par île. Notre danse préférée est celle de l'oiseau. C'est une danse de séduction où une ou plusieurs femmes imitent le vol de l'oiseau. Elles sont accompagnées par un ou plusieurs hommes qui essaient de les séduire. Cette danse est très gracieuse et elle nous a enchantée.
D'après ce qu'on nous a raconté, traditionnellement, les femmes dansent en position assise et les hommes debout. La danse de l'oiseau a fait lever les femmes car c'est la seule normalement où elles dansent debout.

Il y a pas mal de monde, de photographes et de reporters de télévision. Il faut dire que le festival des arts marquisiens est très réputé. Il a lieu tous les deux ans. Une fois sur deux, il est international et accueille d'autres ethnies de l'Océanie. Cette année, c'est le petit festival, c'est à dire uniquement avec des marquisiens pour les marquisiens.
Cela n'empêche pas les médias d'être présents. C'est d'ailleurs étrange de voir ces grandes antennes paraboliques devant la splendide église de Vaitahu.

Charlotte au travail

    

A la fin de ce premier soir, nous repartons vers Brindacier. Robin se met à l'eau pour aller chercher l'annexe mais revient au bout d'un long moment sans son ancre. Impossible de la décrocher du fond. Heureusement, il avait prévu cette éventualité et pris un bidon pour pouvoir la laisser sur place au cas où.

Il a été bien inspiré car certains ont dû y laisser leurs sandales pour pouvoir répérer et récupérer leur mouillage plus tard ...
C'était d'ailleurs amusant de voir le lendemain matin un champ de bouées, pare-battages et autres bidons flotter là où se trouvaient toutes les annexes la veille au soir.
Afin d'éviter de nous faire voler notre ancre, nous allons la récupérer dès notre lever. Pas de soucis, elle est bien là. Mais alors là, coincée de chez coincée !!! Nous avons bien fait de ne pas insister pour la récupérer hier soir car nous n'aurions pas pu réussir.

Déjà de jour, nous avons beaucoup de mal tant la chaîne et le bout avaient fait des tours et des détours dans les patates de corail. Il va falloir trouver une autre solution. Nous nous mettons d'accord avec Nicolas de Tekao Noa pour accrocher une chaîne sur une arche coralliène, y mettre un bout avec un bidon au bout et laisser le tout en place le temps du festival. Ainsi, nous n'aurons qu'à venir nous accrocher au bout matérialisé par le bidon à chaque fois que nous voulons aller à terre. Il reste quand même à faire des allers/retours à la nage pour poser l'annexe et la récupérer. Robin est motivé et s'y colle à chaque fois.

Le second jour du festival est marqué par le Kaikai (prononcer kaïkaï). Le kaikai est le repas. Celui-ci est offert par toutes les délégations à toutes les personnes présentes quelles qu'elles soient. Nous sommes donc gracieusement invités à partager le kaikai. Seul impératif : Venir avec son assiette ou son bol fait de produits naturels comme par exemple bol de noix de coco, feuille creusée, ... Pour nous remercier de l'avoir emené avec nous à Tahuata sur Brindacier, Téii nous a donné à chacun trois bols de noix de coco. Merci Téii !!!
De grandes tentes ont été montées le long de la plage. Sur les tables, il y a de grands plats en bois sculptés dans lequels on trouve du poisson cru, des crabes, des légumes, des fruits, ...

Le kaikai

    

    


La sortie des paniers des fours fait l'objet d'une danse et de chants particuliers. Les marquisiens sont vraiment très impressionnants tant leur chant et leurs danses dégagent de la puissance. Un peu comme le haka de l'équipe de rugby de Nouvelle Zélande !!!

Sortie du contenu des fours marquisiens

    

    

Il y a beaucoup de monde et nous parvenons à goûter un peu à tout en jouant un peu des coudes. La chaleur est accablante et nous essayons de trouver un petit coin à l'ombre pour déguster le contenu de nos bols de coco.
C'est vraiment un moment très convivial.

Trouver une petite place pour déguster le kaikai ...

    

Ensuite, nous retournons du côté du marché artisanal pour attendre le spectacle du soir. Hier soir, l'Aranui est arrivé. Il s'agit d'un des bateaux qui effectue du transport de fret et de passagers entre Tahiti et les Marquises.
Il y avait beaucoup de touristes à son bord et cela se ressent car le marché artisanal est blindé. C'est bien pour les artisants mais nous avons perdu l'habitude de voir du monde et nous sommes un peu oppressés !!!

Ce soir a lieu la seconde partie des prestations des délégations. Nous verrons les îles de Ua Pou, Ua Huka et Hiva Oa. Comme la veille, le spectacle est très beau. C'est juste dommage que nous ne comprenions pas grand chose car tout est en marquisien. Mais c'est normal car cet évènement est réellement fait pour les marquisiens, afin que leur culture vive et perdure.

Spectacles et costumes du festival de Tahuata

    

    

Après le spectable, retour sur Brindacier. Ce soir, Robin est chanceux car il trouve quelqu'un qui veut bien l'amener du quai à notre annexe. Le mouillage commence à s'organiser, chaque annexe qui vient chercher ses passagers propose à une autre personne de l'amener à son annexe qui elle-même proposera d'emener quelqu'un lorsqu'il ira récupérer ses passagers.
Chacun a mis au point sa méthode : annexe légère remontée sur quai, annexe accrochée au rocher à l'avant et mouillée à l'arrière, annexe au mouillage, annexe sur la plage, annexe trainant un kayak pour pouvoir faire des allers-retours entre elle mouillée et le quai ...

Les annexes à Tahuata

Le troisième jour, nous allons faire un peu d'internet chez un pêcheur qui propose aux voiliers un accès à sa box. Chacun lui donne ce qu'il veut, même rien éventuellement.
Pendant que Robin cherche des manilles haute résistance pour notre ligne de mouillage sur internet, Sandrine étudie la manière particulière qu'ont les marquisiennes de jouer au loto.
Après quelques tours, l'une d'elles lui propose de jouer avec elles et lui donne un carton. Pour son premier carton, Sandrine aurait gagné à un chiffre près !!!
Comme elle adore jouer, elle revient toutes les cinq minutes prendre 100FP dans le porte-monnaie pour acheter un carton tout le temps que Robin surfe sur internet.
Finalement, elle n'aura rien gagné si ce n'est un bon moment et quelques astuces pour être plus rapide pour noter les chiffres sortis ...

Loto improvisé pour Sandrine

Nous décidons de partir le lendemain matin vers Hiva Oa avant que tous les voiliers ne s'y rendent. En effet, d'après ce que nous avons lu, il faut mouiller derrière la digue avec une ancre arrière pour être protégés de la houle. Or, nous n'avons encore jamais mouillé Brindacier avec une ancre arrière et ce serait bien que nous ayons de la place autour de nous pour cette grande première ...

Jeudi 21 décembre 2017 : Navigation de Tahuata  à Hiva Oa - archipel des Marquises (11 milles parcourus)
Départ à 9h00 du matin direction Atuona sur l'île de Fatu Hiva, juste après Ivitu avec Lionel et Christine à son bord.
C'est une petite navigation de 11 milles mais pendant laquelle il faudra remonter le canal du Bordelais réputé bon accélérateur du vent.

Etant donné la courte distance et le fait que nous n'avons toujours pas réparé le génois, nous faisons toute la route au moteur en 2h30 sous un beau soleil.
A l'arrivée, nous avons le choix entre mouiller à l'extérieur de la digue ou mouiller derrière mais hors de la zone de manoeuvre de l'Aranui pour qui la baie est un peu petite (et c'est rien de le dire ...).

N'ayant pas encore utilisé un mouillage arrière sur Brindacier, nous  sommes tentés par ces bonnes conditions pour essayer cette première.
Robin prépare le touret, sort les 10 mètres de chaîne de 10mm réservés à cet usage et les raccorde à la Spade de 15kg accrochée au régulateur d'allure dans la jupe arrière.

Robin prépare le mouillage arrière

Nous rentrons doucement dans le mouillage et vu le peu de place que nous avons pour manoeuvrer au milieu des voiliers mouillés tête et cul ainsi que le peu de profondeur, nous choisissons de mouiller l'ancre avant en premier et de reculer pour poser ensuite l'ancre arrière.
Au vu de la place disponible, nous n'avions pas trop le choix de la manoeuvre, mais franchement, positionner Brindacier en marche arrière exactement là où nous voulions poser l'ancre arrière s'est révélé plus difficile que nous l'imaginions. Heureusement qu'il y avait très peu de vent !!!

C'est une bonne leçon que nous rangeons dans un coin de notre tête. La prochaine fois, nous essaierons une autre méthode. Quoi qu'il en soit, nous sommes contents de notre touret d'amarre et de la manière dont nous l'avons fixé. Son utilisation est vraiment très facile. Par contre, la préparation du mouillage arrière est un peu compliquée et périlleuse en cas de houle : installation de la chaîne dans la jupe, raccordement de la chaîne à l'ancre, largage de l'ancre et de la chaîne sans trucider la peinture de la jupe, ... Vivement la prochaine fois ...

En attendant, nous sommes plutôt bien placés par rapport à nos voisins et nous allons pouvoir profiter de notre escale l'esprit tranquille.

Vendredi 22 décembre 2017 : Escale à Hiva Oa - archipel des Marquises
Peu de temps après l'arrêt du moteur (volontaire maintenant, il faut le préciser !!!), nous voyons l'Aranui entrer dans le mouillage. Effectivement, il prend beaucoup de place. A tel point d'ailleurs qu'il mouille une ancre du côté opposé au quai, frappe une aussière sur une grosse bouée côté quai avant de s'amarrer le long du quai lui-même.
Après le passage du canal de Panama, nous sommes blindés en ce qui concerne la proximité des gros bateaux de Brindacier, mais quand même nous aimons bien être sûr qu'il va s'arrêter avant de nous toucher !!!

L'Aranui dans la baie de Atuona

    

Etant rassurés quant à la manoeuvre de l'Aranui, nous allons à terre dans l'après-midi pour faire une petite reconnaissance.
Nous passons au chantier Marine Marquises Service pour savoir si nos deux colis sont arrivés mais le patron n'est pas là. Nous devrons repasser.

Nous faisons un petit tour en ville située assez loin de notre mouillage. Il fait très chaud et pris de pitié, le chauffeur d'un pick-up s'arrête et nous propose de nous emener avec lui. Yessssss !!!

Un petit tour de pick-up

    

Nous faisons rapidement le tour des alimentations et quincalleries afin de répérer s'il y a ce dont nous avons besoin. On devrait trouver ce qu'il faut. Nous rentrons donc sur Brindacier pour y préparer une liste plus détaillée et nous y attaquer le lendemain.

Ca y est, c'est parti !!! Ordinateur dans le sac à dos, liste de courses dans la poche, nous y allons d'un bon pas, le pouce levé au cas où une voiture aurait la gentillesse de nous emener. Et ouiiii, ça marche. Ouf, c'est mieux que de marcher sous le soleil de plomb ...

Le quincallier est content de nous voir arriver et met en chauffe sa machine à carte de crédit ... Et hop, un fusil sous-marin plus long, une flêche de rechange, du vulcanisant (arghhh à 38€ le rouleau !!!), ...
Ensuite, c'est le tour des bières, du gruyère rapé, ...

Héhéhé, avec celui-là, les poissons n'ont qu'à bien se tenir ...

Nous méritons bien une petite pause au snack Make Make pour faire un peu d'internet tout en dégustant une bonne bière fraîche. Et là, à l'attaque, depuis le temps que nous n'avons pas d'internet facilement accessible, nous en profitons pour commander plein de choses que nous espérons faire amener par le papa et l'oncle de Robin.
Bon, nous avons bien conscience d'abuser un peu mais ils se rendront bien compte qu'ici, c'est très difficile d'avoir tout ça. Alors allons-y gaiement : 12kg d'anti-fouling, 2 sacs à dos réellement étanches, 1 appareil photo étanche, des coussinets pour le pilote hydraulique, 2 réveils pour mal-entendants, des manilles haute résistance, des pièces pour le presse-étoupe, des pièces pour la cuisinière, une lampe frontale rechargeable par USB, 4 cartouches pour le filtre décanteur Yanmar cause de nos calages de moteur, ...
Bref, ils vont nous haïr, nous en sommes bien conscients !!! A nous de nous rattrapper lors de leur prochain séjour sur Brindacier ...

Nos sacs pleins, nous rentrons au mouillage en espérant encore une fois qu'une âme charitable voudra bien nous emener en voiture. Et oui, nous sommes chanceux. Cette fois-ci, c'est un des oncles de Téii de Tahuata qui nous a reconnu et nous a proposé de nous emener. C'est vraiment cool.

De retour sur Brindacier, nous rangeons nos achats et Sandrine s'attaque à la réparation du Winch Lewmar 46ST tribord qui nous sert pour l'enrouleur de génois. Il reste en position libre et ne freine donc plus du tout la drosse de l'enrouleur.
Une fois démonté, nous nous apercevons que les cliquets sont coincés par un trop plein de graisse que nous avions mise lors de leur montage à Port Saint Louis du Rhône.

Ces winchs sont vraiment faciles à entretenir et à démonter. Sandrine ôte les pièces une par une et les nettoie dans du gasoil. Puis elle met une légère couche de graisse à winch sur l'ensemble des pièces, excepté sur les cliquets et leurs ressorts qui sont changés et huilés avec de l'huile pour machine universelle avant leur remise en place.
Comme quoi, ce n'est pas une légende : il ne faut pas mettre trop de graisse sur les winchs !!! Nous nous en souviendrons. D'ailleurs nous prévoyons de tous les nettoyer car ils ont tous été graissés de la même manière.

Les cliquets coincés par trop de graisse

    

Avant de repartir vers Tahuata où nous voulons assister à la messe de Noël, nous allons faire le plein d'eau avec les bidons sur la petite plage où les pirogues sont mises à l'eau et nous faisons une petite lessive. Pour le plein d'essence, c'est raté car les cuves arrivées sur l'Aranui n'ont pas encore été transférées à la station service. Tant pis, nous reviendrons à Hiva Oa avant de nous diriger vers les îles du Nord.

Samedi 23 décembre 2017 : Navigation de Hiva Oa à Tahuata - archipel des Marquises (11 milles parcourus)
Départ à 9h00 du matin direction Vaitahu sur l'île de Tahuata.
Avant de nous lancer dans la manoeuvre, nous réfléchissons aux différentes manières de récupére le mouillage arrière. Plusieurs options s'offrent à nous :
. Récupérer l'ancre arrière avec l'annexe tout en maintenant Brindacier dans l'axe de son mouillage avant. Mais ça paraît un peu difficile car il prend le vent par l'arrière et il aura tendance à faire demi-tour et potentiellement à aller se frotter contre nos voisins assez proches. De plus, il faudra ensuite prendre le temps de remonter l'annexe alors que nous ne serons que sur le mouillage avant.
. Récupérer l'ancre arrière en reculant dessus et en dévidant au fur et à mesure le mouillage avant. Ainsi, nous resterons tenus par l'avant. Le problème est le même que pour la première solution sauf qu'en plus nous aurons plus de mou pour zigzaguer dans le mouillage vers nos voisins.
. Récupérer le mouillage avant en donnant du mou dans le mouillage arrière et ensuite se déhâler sur le mouillage arrière pour le récupérer. Le hic cette fois-ci est de ne pas rentrer dans nos voisins le temps de reculer vers le mouillage arrière ...

Finalement, vu le sens du vent, nous optons pour la troisième solution. C'est un peu chaud !!! Nous arrivons tout juste à ne pas rentrer dans un catamaran ... A l'aplomb de l'ancre arrière, nous avons beaucoup de mal à la décrocher !!! Une Spade de 15kg avec 10 mètres de chaîne de 10mm, c'est peut-être trop ?!?
Après maints efforts, nous réussissons enfin à tout récupérer à bord mais nous sommes conscients de ne pas être très au point sur le sujet. Ce serait bien de nous entrainer un peu à cette manoeuvre ...

Cette fois-ci, nous ne prenons même pas la peine de hisser les voiles car le vent est très léger et nous n'avons toujours pas réparé le génois. Et puis, 11 milles, c'est vraiment juste à côté.
Nous reprenons donc le chemin inverse de celui que nous avions parcouru il y a deux jours.
Le soleil est de la partie et nous arrivons tranquillement dans la baie de Vaitahu vers xxh où nous mouillons sensiblement au même endroit que la dernière fois.

Du 24 au 25 décembre 2017 : Escale à Tahuata - archipel des Marquises
Il y a déjà moins de voiliers que lors de notre précédent passage. Nous retrouvons Ivitu et Tekao Noa qui nous donnent des informations sur la messe de Noël qui doit se dérouler ce soir.

Tout le monde doit être habillé en blanc. C'est bien d'avoir des couronnes de fleurs pour les femmes et des colliers de feuilles de cocotiers pour les hommes.
Déjà, s'habiller en blanc, ça va être compliqué, alors les fleurs, malheureusement, nous verrons cela une autre fois ... En tout cas, tout le monde est très beau en blanc avec les fleurs.

Et puis il y a toujours ce problème d'aller à terre avec l'annexe et la laisser au mouillage. C'est toujours Robin qui s'y colle. Avec un peu d'organisation, tout se déroule bien ...

Aller à la messe de Noël à la nage ...

    

L'habillement pour la messe de Noël

    

Cette messe est très belle et reconnue comme telle. La chaîne de télévision Polynésie Première est présente pour filmer la messe. Il est vrai que l'église de Vaitahu est splendide, toute en pierre et en bois. L'autel et la chaire sont faits dans du bois sculpté. Il y a tellement de monde que l'église est pleine et beaucoup de gens sont dehors. Heureusement, l'église est ouverte sur l'extérieur et permet ainsi à tout le monde d'assister à la messe, que ce soit de l'intérieur ou de l'extérieur.

L'église de Vaitahu

    

Il y a une chorale assez conséquente accompagnée par des musiciens, percussion, ukulélé hawaien (le polynésien étant trop sonore), guitare.

La chorale

Comme il restait quelques places à l'intérieur, le prêtre est venu chercher du monde à l'extérieur pour les prier d'entrer. Il a insisté pour que nous venions à l'intérieur. Après avoir un peu hésité car cela nous paraissait plus normal que ce soit des marquisiens qui y aille, nous entrons.
Nous sommes bien placés et surtout nous avons le livret de la messe qui nous permet de suivre et surtout de chanter en marquisien !!! Ce n'est pas difficile car il faut prononcer toutes les lettres qui sont écrites. Le seul hic est que ce sont principalement des voyelles !!!

Extrait d'un chant de la messe de Noël en marquisien

A l'issue de la messe, nous rentrons vers Brindacier. Cette fois-ci encore, Robin a de la chance car Lionel lui propose de l'emener jusqu'à l'annexe, lui évitant ainsi d'y aller à la nage. Merci Lionel !!!

Pour fêter Noël, nous décidons de nous éloigner un peu des nombreux voiliers mouillés dans la baie de Vaitahu car nous n'avons pas envie de nous embarquer dans des organisations toujours compliquées quand il y a beaucoup de monde.
Nous partons donc mouiller dans la baie voisine où se trouve le village de Hapatoni.

2 milles plus loin, nous mouillons das 15 mètres de fond assez près du bord. Il y a ici 2 catamarans et 2 monocoques. C'est tranquille et nous décidons de nous attaquer enfin à la réparation du génois ...
Nous l'affalons et constatons avec une grande joie que la ralingue va très bien, aucune déchirure !!! Seule l'estrope que nous avions mis pour tenir le point d'amure dans l'alignement de l'enrouleur avait sautée. Ouf, c'est un grand soulagement car ce travail nous faisait un peu peur à réaliser.

Bon, cela ne veut pas dire qu'il n'y a plus rien à faire, mais c'est mieux que ce nous pensions. Quoi que ... Beaucoup de coutures de laize ont l'air d'avoir des faiblesses. Le fil est discontinu en plusieurs endroits. Nous pensons que c'est dû aux UV. Heureusement que notre génois est à triple couture car cela a permis qu'il tienne tout de même.
Une fois sur le pont, Sandrine s'attaque à la couture. Au début, ça avance plutôt bien car elle a commencé par le haut de la voile, là où elle est la plus étroite. Mais plus elle descend, plus les coutures sont longues, longues, longues, ...

La couture, la couture et encore la couture ...

    

Ce matin, nous allons explorer le bord avec le fusil de chasse sous-marin. Maintenant que nous en avons chacun un, autant en profiter. La veille, Robin avait fait une petite reconnaissance et repéré qu'il y avait des Umetare, le seul poisson que nous osons mangé car il est réputé ne pas avoir la ciguatera.

La ciguatera est une algue ingérée par les poissons à certains endroits. Cette algue est toxique pour l'homme et selon sa concentration peut causer des symptômes plus ou moins graves : diarhée, vomissements, sensation de gratte, tremblements, hallucinations, ... Il est donc fortement déconseillé de manger des poissons que l'on ne connaît pas.

Bref, ce matin, nous avons vu arriver Lionel et Christine du voilier Ivitu et nous les avons invité à déjeuner sur Brindacier le repas de Noël. Le contenu de l'assiette dépendra de notre habilité à la chasse. Les voilà prévenus ...
Nous avons de la chance car nous attrapons suffisament de poissons pour manger largement à 4. Cuits au four et accompagnés d'une bouteille de vin, c'est le grand luxe !!! Sans compter l'accompagnement musical de Lionel au Ukulélé.

Repas de Noël

    

Le lendemain, nous replions le génois sur le pont et l'attachons dans un balcon de mât pour aller vers Hiva Oa où nous avions réservé une voiture avec Christine et Lionel.
Mais avant, nous allons à terre pour visiter le village de Hapatoni. Nous allons en annexe dans le petit port et, la houle étant présente, nous mouillons son ancre arrière afin d'éviter de faire de trop belles glissades sur le slip en essayant de la monter à terre.

Ce petit village est vraiment tout petit. Nous avons la chance de tomber sur une exposition d'un artisant qui présente ses sculptures pendant qu'un groupe joue de la musique : ukulélé et percussions. Sandrine trouve un très bel objet qu'elle destine à sa maman ainsi qu'une bouteille d'huile de Tamanu réputée soigner les piqures de Nono.
Les nonos sont de minuscules insectes qui, au lieu de piquer comme de moustiques, arrachent un micro bout de peau et ça gratte de manière infernale. Ca peut s'infecter si on ne s'empèche pas de gratter.
Heureusement, jusqu'à aujourd'hui, nous en avons très peu rencontré.

Mardi 26 décembre 2017 : Navigation de Tahuata à Hiva Oa - archipel des Marquises (12 milles parcourus)
Départ le matin direction Atuona à Hiva Oa. Toujours sans génois et cette fois-ci avec un enrouleur tout nu, nous faisons le trajet tout au moteur.
Plutôt que de refaire une manoeuvre avec un mouillage arrière, nous décidons cette fois-ci de mouiller à l'extérieur de la digue. Etant donné qu'il n'y a pas de houle, nous y serons tout aussi bien.

Dès notre arrivée, Sandrine remet le génois en place sur le pont et reprend la couture là où elle s'était arrêtée. Ah là là, ces beaux couchers de soleil l'aiguille à la main ... Puis cette opiniatreté quand la nuit tombe à continuer sous la lueur de la frontale ...

Du 27 au 28 décembre 2017 : Escale à Hiva Oa - archipel des Marquises
Nous récupérons la voiture de location le matin vers 8h00 au garage qui se trouve juste après le port. C'est un gros 4x4 en très bon état.
Lionel au volant, nous voilà partis direction le Marae très connu au bout de l'île de Hiva Oa. La route est assez longue et se continue en piste mais assez bien praticable. C'est vrai qu'il n'a pas plu ...

Et en voiture Simone !!!

   

Nous faisons quelques haltes pour cueillir ce qui nous tend les bras : citrons, bananes, avocats, ... Nous arrivons sur le site vers 11h30, juste au bon moment pour pique-niquer.
Lionel pose un piège pour essayer d'attraper un des nombreux coqs qui se promène dans le coin, mais finalement décide de le ranger car il y a quelqu'un qui pourrait être un gardien ...

Le site est très bien entretenu et nous voyons plusieurs tikis installés sur des paepae, sortes d'esplanades faites de murs d'enceinte en pierre et comblées de tout-venant.

Site de Taaoa

    

Quelques tikis

    

Le ventre plein et notre culture un peu plus étendue, nous repartons vers un autre village minuscule. C'est vraiment le bout du monde !!! Mais il y a quand même un séchoir pour le copra, une école, un terrain de sport, ...

Un séchoir à copra

Nous rentrons ensuite tranquillement vers nos voiliers en ouvrant grands les yeux sur ces beaux paysages et les villages traversés.

Quelques paysages

    

Le lendemain, nous allons faire un tour au chantier naval et nous récupérons deux colis que nous avions fait envoyés à cette adresse. Ils sont arrivés !!! Le premier est un colis envoyé par Camille, une des soeurs de Robin, qui contient un coupe-coupe que nous voulons offrir à Bernard des Gambier, une lyre pour faire les transferts de gaz, des pièces pour l'annexe envoyées gracieusement par Highfield et surtout NOTRE CARTE DU MONDE CENTREE AMERIQUE !!!

Trop cool, nos colis sont arrivés !!!

Et ben, celle-ci, on n'y croyait plus !!! Après avoir reçu une mauvaise carte en Guadeloupe, la nouvelle est arrivée avec un mois et demi de retard. A priori, elle était restée coincée aux douanes en Guadeloupe. Nous hésitions à la récupérer en Guadeloupe à notre prochain passage, mais ça aurait été dommage de l'avoir uniquement pour les 6 derniers mois du voyage, non ?
Alors, nous avons tenté notre chance et demandé à Camille de nous l'envoyer en Polynésie. Et ça a marché !!! Merci Camille !!!

Le second colis contient les cônes de Jordan que nous avions commandés en Angleterre. Ca aussi c'est bien cool. Il ne restera plus qu'à les essayer quand il y aura un peu de vent car il paraît que c'est très difficile de ramener le dispositif sur le bateau. Pour ceux que cela intéresse, voici un lien qui explique de quoi il s'agit "cônes de Jordan".

Pendant que nous étions à terre, nous avons assisté à la mise au sec d'un voilier par le chantier. C'est la première fois que nous voyions cette méthode : une remorque tirée par un tracteur est mise à l'eau sur le slip. Le voilier doit se mettre au-dessus de la remorque. Les patins hydrauliques de la remorque sont réhaussés pour épouser la coque du voilier puis celle-ci est tirée à terre tout en modifiant son assiette afin de suivre le niveau du slip puis de la route.
C'est assez impressionant de voir le voilier se poser sur la remorque mais ça a l'air de bien fonctionner. C'est bien de l'avoir vu faire avant de le faire soi-même. Nous avons réservé notre carénage ici pour mi-mars.

Sortie de l'eau d'un voilier à Hiva Oa

    

    

Le lendemain, après avoir fait le plein d'essence et rempli un jerrican de 20 litres en plus sur les conseils de Lionel pour éviter d'en manquer, et le plein d'eau douce, nous partons à nouveau pour Tahuata où nous pensons nous remettre sérieusement à la couture du génois dans un environnement plus agréable et où nous pourrons nous rafraîchir en nous baignant dans une eau un poil plus claire qu'ici. Et surtout, surtout, nous allons retrouver notre ami Jean-Lou pour fêter le nouvel an avec lui.

Vendredi 29 décembre 2017 : Navigation de Hiva Oa à Tahuata - archipel des Marquises (11 milles parcourus)
C'est la quatrième fois que nous faisons ce trajet !!! Brindacier pourrait presque y aller sans nous ... Malheureusement, toujours au moteur puisque le génois est de nouveau rangé dans un balcon de mât ...

Du 30 décembre 2017 au 4 janvier 2018 : Escale à Tahuata - archipel des Marquises
Arrivés dans la baie de Vaitahu, nous avons le grand plaisir de retrouver Jean-Lou que nous n'avons pas revu depuis les Galapagos. Nous devions nous retrouver aux Gambier mais un coup de vent annoncé l'a fait partir avant notre arrivée. Puis nous devions passer le réveillon de Noël ensemble mais un gros coup de fatique suivi d'une météo contrariante pour faire le trajet Tahiti - Tahuata a retardé son arrivée.
C'est donc avec d'autant plus de plaisir que nous voyons son bateau mouillé dans la baie de Vaitahu !!!

C'est incroyable de voir la baie désertée de tous les voiliers qui étaient présents au festival. Il n'y a plus que Jean-Lou et nous. Nous avons toute la place pour nous. Nous allons mouiller devant l'embouchure de la rivière afin d'être dans du sable et moins profond que la première fois. Cela nous évitera de devoir aller ranger la chaîne dans la baille à mouillage lorsque nous remonterons l'ancre. En effet, la baille à mouillage nous permet de remonter sans soucis 45 mètres de chaîne à coup sûr. Par contre, après, il faut prévoir d'aller la ranger un peu afin que tout puisse rentrer dans faire un gros tas qui bloque sous l'écubier.

Une fois mouillés, nous plongeons au fin fond des coffres arrières pour sortir et préparer notre première annexe, l'AX3 que nous avions au départ ainsi que son moteur, un Tohatsu 3,5cv pour les montrer à Nicolas et Domitille qui veulent peut-être nous l'acheter. Ils n'en peuvent plus de gonfler la leur à tout bout de champ et celle qu'ils voulaient acheter d'occasion n'est toujours pas disponible.

Nous en profitons pour leur montrer tout ce que nous envisageons de vendre pour alléger Brindacier des choses dont nous ne nous sommes pas servis jusqu'à présent et dont nous pensons ne pas nous servir non plus à l'avenir.
Ils sont bien tentés par notre spi et embarquent Robin pour aller l'essayer pendant que Sandrine reste à bord de Brindacier pour babysitter les annexes et reprendre la couture du génois ...

Babysitting d'annexes

Malgré le bagou de Robin, le barbecue restera sur Brindacier ainsi que le second sextant ...

Dans l'après-midi, arrivent Edith sur son voilier Nave ainsi qu'un couple sur un Swan. Tout le monde est d'accord pour passer le réveillon ensemble. Le soucis, c'est la place !!! Nous sommes 8 et c'est trop pour un mono-coque. Edith attend l'arrivée du catamaran Vahini de 60 pieds avec Claude et Véronique à son bord en espérant qu'ils voudront bien que le réveillon se passe à leur bord ...
Finalement, c'est ainsi que cela se passe. Tout le monde apporte sa contribution et nous passons une excellente soirée qui se termine bien au-delà de minuit.

Réveillon du nouvel an sur Vahini

    

Les jours suivants passent tranquillement. Robin se lance dans l'entretien des winchs Andersen 52ST. Ce sont nos winchs préférés mais il faut avouer qu'ils sont moins faciles à entretenir que les lewmar et qu'ils ont des pièces en plastiques peu solides et qu'il vaut donc mieux laisser en place. C'est bien dommage car du coup, tous les cliquets ne sont pas accessibles.

Démontage des winchs Andersen 52ST

         

    

Et pendant ce temps-là, Sandrine coud le génois, de jour comme de nuit ...

Nous avons estimé qu'à ce rythme-là, il faut encore au moins 5 jours pour terminer la réparation du génois. Nous avons envie de rejoindre nos amis voiliers Ivitu et Tekao Noa qui envisagent d'aller vers les îles au Nord de Nuku Hiva pour chasser et pêcher. Mais ils ne vont pas nous attendre éternellement. Alors tant pis pour le génois, nous décidons de partir les rejoindre à Ua Huka et de terminer la couture du génois là-bas.

 

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015 - Décembre 2017