Du 25 février au 9 mars 2019 : Escale à San Juan de Salvamento - Ile des Etats
Comme c'est bon d'être arrivés !!! Nous sommes très fiers de nous. Ce n'est peut-être pas de notre fait, mais nous avons fait un trajet aller/retour ainsi qu'un séjour en Antarctique sans problème majeur. De plus, le trajet retour s'est fait dans de très bonnes conditions de navigation et presque tout à la voile. Le must ...

La température nous semble très clémente ici. Du coup, une fois le poële allumé, Sandrine en profite pour faire une grande toilette et se laver les cheveux. A proximité du poële, quand même ...

Grande toilette de l'arrivée

Nous ne sommes pas allés directement vers les îles Falklands (îles Malouines) car le vent nous semblait trop fort pour arriver là-bas. Et puis, ce serait dommage de passer si près de l'île des Etats sans nous y arrêter un peu.
Dans le guide nautique, l est indiqué que le mouillage où nous sommes est protégé de tous les vents mais sujet au Williwaw (tourbillons de vents très forts mais brefs générés par le relief). Suivant les conseils que nous avons lu, nous nous sommes mouillés au plus près de la plage, dans 11 mètres de fond en ayant eu soin d'éviter le kelp autant que possible. Et nous avons bien fait !!! Cette première nuit n'a pas été reposante du tout !!!

Première nuit au mouillage : plus de 40 noeuds ...

Robin passe la nuit à vérifier que Brindacier ne dérape pas et écrit régulièrement les coordonnées limites atteintes sur le tableau blanc de la table à carte. L'alarme de mouillage de l'Iphone avec le logiciel Isailor est mis en route mais malheureusement le GPS passe mal à l'intérieur de Brindacier et parfois l'alarme sonne sans raison. Laisser le téléphone à l'extérieur n'aurait aucun sens car nous ne l'entendrions pas.
Sandrine n'arrive pas à utiliser l'alarme de mouillage du GPS. Dès qu'elle la met en route, l'alarme sonne. Même après épluché le mode d'emploi en long en large et en travers, rien n'y fait. Tant pis, nous ne dormirons pas, c'est tout ...

Coordonnées relevées au cours de la nuit

Toute la journée suivante le vent continue sa musique. De jour, c'est plus facile de surveiller les mouvements de Brindacier au bout de ses 60 mètres de chaîne et 8 mètres de bout. Mais quand donc pourrons-nous enfin souffler !!!

Après ces journées de repos mitigé, nous gonflons l'annexe et partons dans l'anse située à l'entrée du mouillage où se trouve le départ du chemin menant au phare du bout du monde.

Ballade à terre

    

Le phare fut construit au 19ième siècle par les argentins. Malheureusement, son emplacement avait été mal choisi. Les navires passant par là, nombreux à l'époque, pouvait s'échouer avant d'apercevoir le phare. Il a la particularité d'être de forme octogonale.
Dans les années 1990, un français surnommé Yul, par la force de sa volonté et de son travail, a réussi à remettre en état ce phare mythique. Depuis lors, le feu du phare du bout du monde brille à nouveau et c'est avec émotion que nous sommes allés le visiter.

Le phare du bout du monde

    

    

La visite du phare n'est pas le seul intérêt du site. La ballade en elle-même est très agréable et bien balisée. Sandrine se régale à photographier la nature.

Vues de la nature de l'île des Etats

    

    

Les jours passent tranquillement dans ce coin de nature sauvage où nous observons avec grand plaisir les animaux qui nous entourent : les phoques qui viennent régulièrement le long du bord de Brindacier, les rapaces qui survolent le mouillage, les cormorans qui plongent pour pêcher, ...

Nous avons besoin d'un créneau météo favorable de 3 petits jours seulement pour rallier l'île des Etats à Port Stanley aux Falklands. Mais cela semble mission impossible !!! Alors en attendant, nous profitons de ce lieu enchanteur où nous avons l'impression d'être seuls au monde avant la civilisation.

Promenades au fond de la baie

    

    

    

Le temps passe vite et nous n'avons toujours pas de créneau météo pour aller jusqu'à Port Stanley. Si nous voulons arriver début septembre à Toulon, il va falloir se décider à y aller. Déjà, notre séjour aux Falklands va être bien plus court que ce que nous espérions. C'est décidé, nous partirons demain et nous irons à Port Stephens, dans la partie Ouest des Falklands. C'est à 2 jours de navigation et cela passe dans le créneau météo qui arrive.

Ouh là là, c'est vraiment la plaie !!! Ca recommence, ça souffle, ça souffle, ça souffle !!!
Normalement, nous aurions dû être tranquille étant donné la direction du vent. Mais que nenni, ça aurait été trop simple ...
En fait, le vent passe au-dessus du mouillage, vient taper dans le relief en face et nous revient pleine face après avoir fait tout simplement demi-tour. Ca paraît totalement hallucinant mais c'est la seule explication que nous ayons trouvé.

A 01h30 du matin, Robin annonce que nous dérapons ... Nous mettons le moteur en marche et Sandrine prend la barre. Il y a du kelp plein l'hélice. Ca se sent aux réactions de Brindacier mais il reste tout de même un peu manoeuvrant si on pousse un peu le régime moteur. Ca soulage le mouillage. Les rochers sont à quelques mètres derrière nous. Le bon côté des choses, c'est que c'est marée basse et que si nous arrivons à nous maintenir comme ça jusqu'à ce que le vent tombe, nous devrions nous en sortir sans dégâts.
Nous n'envisageons pas une seule fois de relever le mouillage pour aller plus loin car nous sommes entourés de kelp. Il y en a partout et il est tout à fait possible que cela aide à nous maintenir. De plus, il serait impossible de récupérer le mouillage avec
ce vent. Etant donné comment nous galérons pour remonter l'ancre dans le kelp par calme plat et avec beaucoup de place autour pour dériver, nous n'imaginons absolument de le faire dans ces conditions et de nuit !!!

C'est parti, nous nous faisons vite une raison, c'est une nuit complète au moteur à la barre ... Mais ce n'est vraiment pas grave si nous nous en sortons comme ça. Nous nous organisons par quart de 1 heure chacun. C'est parti mon quiqui ... Encore une fois, quand cela s'arrêtera donc ?!?

Robin en veille pendant une alcalmie

Le jour se lève, le vent mollit et tout va bien à bord. Nous ne sommes pas trop fatigués. Ayant été habitués au froid de l'Antarctique, nous n'y avons même pas pensé pendant la nuit. Tout est bien qui finit bien. Brindacier est de nouveau à distance raisonnable du bord. A part le sondeur qui a rendu l'âme, nous nous en sortons bien.

Les rochers que nous avons surveillés toute la nuit

Avant d'aller dormir un peu puis de nous préparer pour partir ce soir avec la marée, Sandrine essaie de voir s'il est possible de réparer le sondeur pendant que Robin se met à l'eau pour dégager le kelp de l'hélice.

Sandrine le nez dans les branchements du sondeur pendant que Robin se jette à l'eau

    

Brindacier au mouillage à San Juan de Salvamento

    

Du 9 au 11 mars 2019 : Navigation de San Juan de Salmento (Ile des Etats) à Port Stephens (Iles Falklands) (194 milles)
Nous aimerions sortir du mouillage entre 20h30 et 21h afin d'être à l'étal de marée et ne pas avoir à passer de mascaret ni à subir le même courant infernal qu'à l'arrivée.
Sachant que nous sommes bien emmélés dans le kelp, nous mettons le moteur en route à 18h15. Heureusement !!! Nous avons mis plus deux heures, montre en main, pour arriver à remonter le mouillage.

Au début, ça remonte assez bien ...

Il y avait tellement de kelp autour de l'ancre que c'est l'avant de Brindacier qui descendait vers l'eau plutôt que l'ancre qui remontait. En désespoir de cause, Robin s'est mis à l'eau avec un couteau afin de la dégager ainsi que l'hélice.
Heureusement qu'il n'y avait pas de vent car Brindacier n'était plus tenu que par le poids du kelp à sa proue !!! Il y en avait tellement que Robin n'était même plus dans l'eau mais assis dessus.

Finalement, à la tombée de la nuit, nous sortons de San Juan de Salvamento, pile au bon moment pour la marée. Nous avons l'impression de respirer un grand coup, d'être sorti d'un endroit piégeux mais pourtant si beau ...

En route vers les Malouines

Nous restons au moteur jusqu'à 5h35 du matin, histoire d'être bien éloignés de l'île des Etats malgré le courant et le vent un peu de face. Nous voulons optimiser notre trajet afin d'être arrivés lorsque le vent fort passera sur les Malouines. Un peu de repos ne serait pas de refus ...

Le vent varie entre 15 et 19 noeuds apparents du travers au portant à 120°. La GV à deux ris et le génois plus ou moins enroulé, notre route est directe. Cette traversée se déroule sans soucis. Nous sommes juste un peu inquiets car nous n'avons pas les horaires de marée et c'est important pour passer certains endroits au bon moment par rapport au courant.
Tant pis, nous ferons avec ...

Après 2 nuits et 1 jour, nous arrivons à Port Stephens, une baie au Sud Ouest des Falklands. Le vent n'est pas trop fort et la marée semble être bonne. Nous suivons les indications du GPS pour entrer dans Sweeney's Creek et poser l'ancre à l'endroit qui nous paraît correct car nous n'avons plus de sondeur.
Dès notre entrée dans la baie, de nombreux dauphins nous accompagnent. Nous évitons de leur poser l'ancre sur le rostre ...

Des dauphins à Sweeney's Creek

Robin vérifie la profondeur du mouillage avec la sonde à main. Nickel, il y a 7m20. Nous sommes en plein milieu et nous pouvons dévider 55 mètres de chaîne en prévision du vent du lendemain.

12 mars 2019 : Escale à Sweeney's Creek - Port Stephens - Iles Falklands
Nous sommes mouillés dans un endroit magnifique. Tout est calme et paisible. Pour l'instant, il n'y a pas de vent et nous nous régalons des dernières pommes de terre / carottes données par Jean.
Nous sommes entourés de dauphins et d'oiseaux. C'est vraiment beau. Malgré cela, nous n'allons pas nous promener à terre car nous avons vraiment la flemme de gonfler l'annexe pour nous en servir une seule fois avant les Antilles.

Coucher de soleil à Sweeney's Creek

Nous avons l'esprit tourné vers notre prochaine escale et nous préparons la liste de ce qu'il y aura à faire pour préparer notre prochaine grande traversée, la plus grande de tout notre voyage.

Le lendemain, le vent souffle mais raisonnablement. Nous sommes à l'Ouest du vent le plus fort et nous sommes très très bien protégé. Aucun soucis !!! Yesss !!!

Du 13 au 14 mars 2019 : Navigation de Port Stephens à Port Stanley (Iles Falklands) (159 milles)
Nous levons l'ancre vers 7h00 du matin. Malgré les gros patchs de kelp qu'il y a aux alentours, Brindacier a eu la bonne idée de ne pas trop s'en approcher et nous relevons l'ancre sans problème.
Nous suivons la berge pour ressortir de la baie en restant bien au milieu. C'est très inconfortable pour nous de naviguer sans sondeur. Nous n'avons pas l'habitude et cela nous manque. Mais il faudra bien s'y faire car nous ne sommes pas près d'en retrouver un.

C'est le calme plat. Nous naviguons exclusivement au moteur, direction Port Stanley où nous arrivons le lendemain vers 12h00.

Port Stanley est composé de deux grandes baies où peuvent s'abriter de gros cargos. Il y a une grande flotte de pêche locale ainsi que beaucoup de bateaux de pêche chinois à qui une concession a été accordée. C'est vraiment de la pêche industrielle et même si les autorités des Faklands contrôlent sérieusement la pêche, nous demandons combien de temps l'écosystème pourra encore résister à cette pression.

Bateaux dans la première baie de Port Stanley

Après avoir pris contact par VHF avec les douanes, nous nous amarrons à couple d'un voilier au ponton public. Ca y est, nous pouvons dire que nous avons terminé notre retour de l'Antarctique ...

Du 15 au 22 mars 2019 : Escale à Port Stanley (Iles Falklands)
Sans compter Liv, un voilier qui n'est pas allé en Antarctique, nous sommes le plus petit de tous !!! C'est quand même fou, non ?
Et toujours à part LIV, tous sont métalliques et majoritairement en aluminium. Leur taille varie entre 18 et 24 mètres. Ce sont souvent des anciens voiliers de course reconvertis en voilier de charter pour la Georgie du Sud et l'Antarctique.

Comme cela fait du bien de pouvoir se reposer sur ses deux oreilles sans craindre que Brindacier ne décroche du mouillage ou qu'un gros growler vienne nous caresser la carène d'une manière trop insistante !!!
Bon, il faut tout de même veiller à s'amarrer correctement au ponton car ici, quand le vent souffle, il souffle.
Nous avons compté pas loin de 7 à 8 amarres par bateau pour s'amarrer non pas aux taquets du ponton qui pourraient casser mais aux piliers qui tiennent le ponton.
C'est une vraie toile d'araignée qu'il faut franchir pour traverser le ponton.

Amarres à quai, une vraie toile d'araignée !!!

Même en ville, on trouve ici des animaux surprenants : un oiseau genre vautour, une otarie au bout du ponton, des sortes d'oies au bord des routes, ... Les oiseaux apprécient tellement notre arrivée que l'un d'eux se lâche sur Sandrine sans aucune gêne !!!

La faune à proximité de la ville

    

    

Le jour de notre arrivée, nous faisons un petit tour de reconnaissance de Port Stanley. Sandrine repère la piscine municipale et ses heures d'ouverture et Robin fait un premier repérage des pubs pour la soirée. On ne peut pas dire que les îles Falklands n'ont pas un air très anglais quand même !!!

Petit tour de Port Stanley : la piscine et l'université ainsi qu'un jardin très british

    

Restaurant de l'arrivée et pub du soir

    

Quelques jours après notre arrivée, le club nautique organise un barbecue auxquel sont conviés les équipages de tous les bateaux. Malgré la perte de deux personnes emportées par une vague à bord de Paradise, l'ambiance n'est pas aussi fraîche que la température extérieure. Merci aux habitants des Falklands pour leur accueil si sympathique.

Barbecue du vendredi soir

    

Lors de ce barbecue, nous faisons la connaissance de Jérôme Poncet dont le bateau est amarré le long du quai. C'est vraiment un gros bateau. Il est en photo pour la publicité des ancres Rocna alors qu'il est à l'ancre dans un mouillage très venté de Georgie du Sud. Il faut dire qu'il a la plus grosse Rocna que nous ayons vu jusqu'à présent : 110 kg !!! Nous sommes ridicule avec la nôtre de 25 kg ... C'est amusant de le voir en vrai et de pouvoir visiter son bateau.

Le bateau de Jérôme Poncet et son ancre Rocna

    

Le vent souffle vraiment fort ici et nous devons viser les rares moments de calme pour changer de ponton afin de laisser la place aux navettes des bateaux de croisière.
Nous sommes vraiment admiratifs des skippers qui naviguent dans ces eaux. Ils font vraiment de belles manoeuvres dans du vent fort et sans stress apparent !!!

Nous passons nos journées à préparer Brindacier : avitaillement, plein d'eau, plein de gasoil. Pour ce dernier, nous avons fait venir un camion pour faire le plein. C'est la première fois que ça nous arrive !!!
Pour l'avitaillement, on trouve tout ce qu'il faut et en plus, ils peuvent nous livrer à bord. Heureusement car ramener le caddie plein à pied, ça aurait été rude !!! Ca a bien changé depuis 2008, la dernière fois où Sandrine est passée par là.
Mais tout est cher et le prix des légumes est tellement élevé qu'ils sont vendus en toute petite quantité : par bottes de 3 carottes, par demi concombre, ...

Plein de gasoil et avitaillement

    

La météo semble bientôt bonne pour partir vers le Nord. Le voilier Pelagic part en premier. Il a une longue route à parcourir : Port Stanley - Les Bermudes. C'est plus que nous qui envisageons déjà une très longue traversée.
Puis, c'est Spirit of Sidney qui quitte le quai. Cela nous arrange bien car étant derrière nous, cela nous facilitera la manoeuvre pour partir. Après une dernière prise de météo à notre café favori et un coup de téléphone à nos familles, nous larguons les amarres.

Internet à notre café favori et c'est parti ...


 

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030 - Mars 2019