5 janvier 2018 : Navigation de Tahuata à Ua Huka - archipel des Marquises (65 milles parcourus)
Nous démarrons vers 17h50 en demandant au voilier Nave d'Edith de s'avancer pour nous laisser relever notre mouillage.
Nous n'avons pas compris pourquoi ils s'étaient mouillés si près de nous alors que la baie était totalement vide !!! Peut-être pour essayer de mieux capter internet  ?!? Ce n'est pas grave, ça arrive à tout le monde, mais c'est moins sympa pour se baigner à poil ...

Nous partons en fin de journée car nous préférons faire cette navigation de nuit pour arriver de jour dans ce mouillage que nous ne connaissons pas.
Nous espérons pouvoir faire enfin de la voile maintenant que nous n'avons plus besoin de tester notre moteur. Malheureusement, maintenant, c'est le génois qui nous manque puisqu'il est toujours en cours de réparation ... Nous essayons GV haute et trinquette mais c'est bien insuffisant pour avancer. Alors, la mort dans l'âme nous nous résignons à faire encore et toujours du moteur ... Promis juré, bientôt nous referons de la voile !!!

Le génois est moins utile à l'intérieur ...

Nous profitons de cette arrivée pour tester notre radar que nous n'avons pas vu fonctionner depuis longtemps. Et là, oh surprise, il ne détecte rien !!! Arghhhhh, encore un truc à ajouter à la liste ... Bon, nous l'éteignons et nous verrons bien plus tard. Pourtant la côte est immanquable ...

Arrivée à Ua Huka

    

Nos amis des voiliers Ivitu et Tekao Noa sont au mouillage et nous passons près d'eux leur dire bonjour avant de mouiller 50 mètres de chaîne dans 14 mètres de fond. Ici, c'est l'anarchie, les bateaux n'arrêtent pas d'éviter dans n'importe quel sens !!! Heureusement, il n'y a que 2 catamarans et 3 mono-coques. Nous avons largement assez de place pour ne pas nous cogner.

Du 6 au 11 janvier 2018 : Escale à Ua Huka - archipel des Marquises
D'après les indications fournies par nos voisins de mouillage, l'accès à la plage de Hane en annexe n'est pas super facile et il faut bien faire attention à la marée qui descend vraiment loin et oblige alors à porter son annexe sur une distance non négligeable.

Après une nuit de navigation, nous avons la flemme de porter l'annexe. Aussi, nous nous dirigeons vers la baie voisine du village de Hokatu où nous pouvons attacher l'annexe à un ponton en rocher muni de marches et la mouiller à l'arrière. Ce n'est pas le top mais ça peut le faire pour une courte halte, juste le temps de visiter un peu le village.

Notre annexe dans la baie d'Hokatu

    

C'est très mignon. Il y a une épicerie, une église et c'est tout. Sur le petit quai devant le slip de mise à l'eau, nous rencontrons un groupe de personnes qui préparent un grand barbecue. Les pêcheurs ont récupéré pas mal de poissons et d'oursins. Le festin s'annonce bien. De notre côté, nous repartons vers Brindacier pour le repas et la sieste.
Ivitu et Tekao Noa partent vers la baie de Vaipaee où ils pourront avoir un accès à internet. Grrrr ... Nous qui croyions les avoir enfin rattrappé !!!

Le lendemain, nous ressortons le génois du carré où décidément il n'est pas à sa place. Nous le déroulons sur le pont et Sandrine se remet à la couture. Chacun se repose et vaque à ses occupations.

Finalement, nous décidons de partir demain matin pour Vaipaee rejoindre nos amis car sinon, nous aurons toujours un train de retard sur eux et nous ne pourrons pas nous promener ni pêcher en leur compagnie.
Nous re-ficelons le génois à un balcon de mât, nous laissons l'annexe à la traîne à l'arrière de Brindacier avec son moteur, la nourrice, etc .... Nous ne préparons aucune voile. Tout reste rangé dans le lazzy-bag et sacs divers. Il n'y a que 4 milles à faire alors pas la peine de s'embêter ...

Mais nous avons eu tort. Et pourtant nous le savons : la paresse et le laisser-aller ne sont pas de mise sur un voilier !!! Heureusement, rien de fâcheux n'est arrivé mais nous n'avons pas apprécié de passer au vent des rochers en ne comptant que sur notre moteur, qui soit-dit en passant nous faisait encore défaut il y a peu. Nous n'avons pas du tout apprécié non plus de voir notre belle annexe surfer sur les vagues à l'arrière de Brindacier avec son moteur au risque de se renverser. Bref, nous nous sommes promis de ne pas recommencer. Adieu paresse et laisser-aller ...

La baie de Vaipaee est assez étroite et la houle, canalisée par les falaises qui la bordent, rentre à l'intérieur. Heureusement pour nous, en ce moment, il n'y en a presque pas.
Au mouillage, nous retrouvons Takao Noa et Ivitu, tous les deux mouillés avec une ancre arrière. Cela ne nous laisse pas le choix et nous devons faire pareil.
Cette fois-ci, nous allons d'abord déposer notre ancre arrière avant d'aller poser l'ancre avant en laissant dérouler notre rouleau de bout à l'arrière. Ainsi, c'est vraiment facile. Manoeuvre adoptée !!!

Brindacier au mouillage de Vaipaee

Voici une nouvelle vallée très jolie qui se découvre devant nos yeux. L'accès à terre est facile en accrochant l'annexe au ponton avec une ancre arrière ou en la montant sur le slip de mise à l'eau en utilisant des roues comme nous en avons installé sur notre annexe. Elles sont bien ces roues, n'est-il pas ?!? ...

Dès notre premier tour à terre, nous nous renseignons pour trouver un point d'eau potable pour remplir nos jericans et sur un accès internet pour voir où en est la commande de notre kayak gonflable acheté avec les sous de la vente de notre seconde annexe et de son moteur.

Ca tombe bien, tout se trouve au niveau de la poste : l'eau et l'internet. Pour l'internet, nous achetons une carte qui permet de se connecter au spot Wifi de la poste. Ce n'est pas très pratique car il faut s'asseoir par terre et faire fi des moustiques qui nous adorent !!! Mais nous avons absolument besoin de régler quelques points : kayak, impôts sur les revenus, suivi des pièces commandées qui devraient être apportées par le Papa et l'Oncle de Robin, ...

De retour vers Brindacier, nous croisons Nicolas qui nous indique un grand hangar sur la plage dans lequel nous pourrions continuer la couture du génois. L'idée est vraiment excellente et enfin, nous pourrions le terminer !!!

La journée du lendemain est entièrement consacrée à la réparation du génois. Nous le mettons dans l'annexe facilement grâce à la drisse de spi, puis nous l'emenons dans le hangar avec le diable. Là, nous pouvons l'étaler en entier et le vérifier point par point. Objectif : ne plus avoir un seul point qui défaille !!!

Transfert du génois dans le hangar

    

Pendant que Sandrine coud, Robin s'occupe de l'intendance : Pique-nique du midi pour faire au plus vite, plein d'eau douce avec le diable et les jericans.

Pause repas et suite de la couture

    

L'après-midi, Robin se joint à Sandrine et brûle tous les bouts des coutures afin qu'ils ne se défassent pas. C'est un travail minitieux pour ne pas brûler la voile. Le temps passe, le soleil se couche et nous continuons à la frontale car nous sommes très motivé. Cela fait bientôt 2 semaines que nous travaillons sur le génois et il est temps de passer à autre chose !!!

Quand il faut finir, il faut finir ...

    

Et voilà : terminé !!! Oufff, ça fait du bien de ne plus avoir de couture à faire. Le bout des doigts est devenu totalement insensible !!!

A chaque jour suffit sa peine dit-on. Mais aussi, à chaque jour une peine est bonne ...Maintenant, il reste à régler l'usure de la drisse en haut du mât. Robin a une idée de génie, comme d'habitude me direz-vous mais quand même il faut les apprécier à leur juste valeur ...
Voici son idée, la sortie de drisse en bas du mât est à bâbord alors que le réa en haut du mât est à tribord. Il y aurait sûrement moins de frottements si nous sortions la drisse sur le réa à bâbord, du même côté qu'en bas du mât.

Bon, c'est facile à dire, mais beaucoup moins à faire car il faut arriver à changer la drisse de réa en haut du mât. Sandrine part donc en reconnaissance en haut du mât avec une espèce de crochet en fil de fer.

Prête pour la reconnaissance des réas pour la drisse de génois

Malheureusement, rien n'y fait. Impossible d'attraper quoi que ce soit derrière les réas. Il va falloir trouver une autre astuce. Nous pensons alors à utiliser un fil de pêche lesté de quelques plombs que nous lâcherions du haut du mât par le réa bâbord. La partie est remise à plus tard car ça bouge trop dans le mouillage et le fil risquerait de s'enrouler dans les drisses et autres fils électriques à l'intérieur du mât.
Le génois est rattaché au pied du balcon de mât et nous décidons d'aller retrouver Ivitu et Tekao Noa dans la baie voisine, à côté de l'île aux oiseaux.
La drisse de génois attendra que soyons dans un mouillage avec une mer d'huile. Qui sait quand nous le trouverons ...

Fidèles à notre promesse de ne plus laisser la paresse et le laisser-aller monter à bord de Brindacier, nous enlevons le moteur hors-bord de l'annexe et nous préparons la trinquette pour cette petite navigation de 4 milles.

Avant de pouvoir partir vers l'île aux oiseaux, nous devons d'abord récupérer notre ancre arrière. Robin se lance et Sandrine rigole !!! C'est la valse de l'annexe ... Nous pouvons au moins affirmer maintenant qu'il est très très très difficile de la retourner !!!

La valse de l'annexe : un coup à droite, un coup à gauche, la tête dans l'eau ...

    

Trève de rigolade, une fois l'ancre arrière récupérée, nous remontons l'ancre avant et nous partons vers la baie de Haavei.
Nous mouillons 44 mètres de chaîne dans 9 mètres de fond de sable. La houle est présente et nous ne pourrons donc pas changer la drisse de génois de côté. Tant pis ...

Mouillage à Haavei

Le lendemain, nous partons tous en annexe dans la baie voisine pour faire une ballade et essayer de voir des chevaux sauvages. L'arrivée à terre est un peu acrobatique et chaque voilier met en oeuvre une stratégie différente.
Ivitu met une ancre arrière et essaie de s'accrocher aux rochers après y avoir laissé Christine. Mauvais choix !!! Christine se retrouve trempée de la tête aux pieds par une vague pernicieuse ...
Nous, Brindacier, choisissons de surfer la vague et de remonter le moteur au dernier moment pour se laisser atterir sur la plage. Nickel !!! Par contre, le retour risque d'être beaucoup plus problématique ...
Tekao Noa, quant à lui, largue toute sa petite famille à l'eau avant de mouiller son annexe avant la barre de rouleaux et les rejoint à son tour à la nage. C'est trop mignon de voir ces petits points colorés rejoindre la plage à la nage. On dirait les tortues qui viennent de naître et essaient désespérement de rejoindre l'eau. Mais là, c'est en sens inverse ...

Randonnée à l'anse Hatuana

    

Arrivée sur la plage et mouillage des annexes

    

Une fois à terre, nous montons sur le plateau à gauche de la plage et nous tombons sur une horde de chevaux sauvages. C'est magique !!!
Nous approchons doucement pour prendre des photos. Ils se laissent regarder jusqu'au moment où jugeant que nous sommes trop près, ils partent au galop vers les sommets.

Une horde de chevaux sauvages

    

D'après ce que l'on nous a dit, Ua Huka est la seule île des Marquises où il reste aujourd'hui des chevaux sauvages. Dans toutes les autres îles, même s'ils sont en liberté, ils appartiennent à quelqu'un. Ici, on peut acheter un cheval pour 500€ s'il n'est pas dressé et 800€ s'il est dressé.

Nous suivons la trace de la horde et nous nous arrêtons au pied d'une falaise pour pique-niquer en regardant ce paysage magnifique.

Pique-nique à Ua Huka

    

A la descente, nous suivons le lit d'une rivière asséchée où nous trouvons nos graines préférées pour faire des bijoux.

La vallée des graines à bijoux

    

La météo annonce très peu de vent pour le lendemain. Aussi, bien que Tekao Noa et Ivitu décident de rester à Ua Huka, nous préférons partir vers Nuku Hiva et le mouillage d'Anaho réputé pour son calme afin de pouvoir remettre le génois en place.

12 janvier 2018 : Navigation de Ua Huka à Nuku Hiva - archipel des Marquises (31 milles parcourus)
La décision est prise, cette fois-ci nous prenons de l'avance sur nos amis des voiliers Ivitus et Tekao Noa. Depuis le temps que le génois est sur le pont, il est temps de le remettre à sa place et pour cela, nous avons besoin d'un mouillage calme pour pouvoir monter en haut du mât et peu venté pour pouvoir le dérouler entièrement.

Nous quittons le beau mouillage de Haavei direction la baie d'Anaho de l'île de Nuku Hiva. Il n'y a pas de vent et c'est pourquoi nos amis restent à Hua Huka. Mais comme de toute façon nous n'avons pas de génois, sauf fort vent, nous devrons faire les 31 milles au moteur. Alors autant y aller maintenant ...

Après environ 6 heures de moteur, nous arrivons dans la belle baie d'Anaho. C'est effectivement un mouillage très très calme. Son seul défaut est son fond bourré de patates de corail dans lesquelles on entend la chaîne raguer. A chaque scrounch, on imagine la galvanisation sauter et ça nous fait mal au coeur. Si nous avions des bouées, nous aurions pu essayer de soulever un peu la chaîne mais visiblement, même ainsi, nos voisins entendent leur chaîne raguer aussi.

Etant mouillé trop devant le chenal d'accès à la plage et entouré de trop de patates de corail, nous décidons de remouiller un peu plus profond, plus en avant dans la baie. Bien nous en prend car finalement, nous entendons la chaîne raguer dans une seule direction du vent. Ce n'est pas la panacée, mais c'est mieux ...

La côte Nord de Nuku Hiva

Du 12 au 25 janvier 2018 : Escale à Nuku Hiva - Archipel des Marquises
Nuku Hiva est l'île la plus habitée des Marquises du Nord. Mais la population est principalement regroupée dans la ville de Tahioae où nous n'avons pas prévu d'aller dans l'immédiat.
Ayant besoin d'un mouillage calme, nous avons opté pour la baie d'Anaho située au Nord de l'île.
Aujourd'hui, mer d'huile ou presque et pas de vent ou presque. C'est le moment de nous occuper du génois : Go go go !!!

La baie d'Anaho

    

Pour rappel, notre drisse de génois s'use en haut du mât.
Jusqu'à aujourd'hui, nous traitions le problème en mettant une protection en durite entourée de vulcanisant à l'endroit du ragage et nous montions au mât pour aider la durite à se positionner sur le réa et être certain qu'elle était là où il le fallait.

Lors de l'affalage du génois pour le recoudre, nous nous sommes rendus compte que cette solution n'était pas satisfaisante car la durite finirait par se percer et la drisse par se couper. C'est là que Robin a eu un éclair de génie, enfin, considéré comme tel pour le moment tant que la solution n'est pas validée, nous dirons donc potentiellement un éclair de génie ...
La drisse sortant du réa tribord en tête de mât et la sortie de drisse étant à bâbord en bas du mât, le trajet de celle-ci n'est pas optimum. Robin propose donc que nous passions la drisse du génois sur le réa bâbord au lieu du réa tribord. Ca tombe bien car le réa bâbord est libre. Le problème va être de passer la drisse d'un côté à l'autre ...

Pour ce faire, Sandrine prépare un fil de pêche terminé par une série de plomb en ogive pour servir de messager à la drisse de génois. Elle monte en haut du mât et après bien des difficultés arrive à passer les ogives dans le réa bâbord. Robin étant prêt à récupérer le fil par la sortie de drisse en bas du mât, les plombs sont lâchés d'un seul coup pour éviter qu'ils ne s'enroulent dans d'autres drisses. Il faut dire qu'il y en a un bon nombre à l'intérieur ...
Opération réussie !!! Après quelques manipulations, la drisse de génois est installée dans son nouveau réa et un messager est en place dans son ancien réa au cas où nous en aurions besoin un jour.
Le plus difficile étant fait, le génois est endraillé, hissé et enroulé. Ouf, une bonne chose de faite. Après 4 semaines de travail, le voici enfin en place !!! Il ne restera plus qu'à l'essayer à la première occasion.
En attendant, nous allons profiter d'Anaho.

Petit déjeuner et promenade sur la plage d'Anaho (en manches longues pour contrer les nonos ...)

    

La plage d'Anaho est protégée par une barrière de corail très peu profonde. Pour aller à terre en annexe, il est nécessaire d'emprunter un chenal et d'arriver à la plage avec le moteur relevé puis à pied en trainant l'annexe derrière. Le village est composé de quelques maisons avec des terrains très bien entretenus. C'est très calme et isolé. Ici, pas de route, pas d'électricité, pas de téléphone, ... Un chemin reliant Anaho au village de Hatiheu de la baie voisine franchit un petit col. Ici, le cheval est roi. Les quelques habitants se déplacent à cheval, transportent leurs marchandises (fruits, légumes, copra, ...) à cheval, ...
Ils utilisent aussi de petits bateaux munis de moteurs Hors Bord pour aller dans la baie voisine.

Un cheval au travail

Comme cette baie est reposante !!!
Le lendemain, nous voyons arriver les voiliers Ivitus et Tekao Noa. C'est cooool !!!

C'est donc à plusieurs que nous allons chercher des légumes au maraicher dans une des baies voisines. Cela donne lieu à une ballade de quelques heures lors de laquelle nous trouvons des graines utilisées dans la fabrication des colliers marquisiens. Nous en ramassons un stock en vue de les rapporter à Karine de Fatu Hiva. Ces graines sont vraiment très belles. C'est hallucinant de voir ce que la nature peut créer !!!

Nous trouvons une très belle plage mais dont l'orientation est propice à la récupération de tous les déchets rejetés par l'homme dans la mer. C'est hallucinant de voir ce que l'homme peut détruire !!!
On dit que le plastique c'est fantastique, mais là, nous avons comme un doute ...
Cela ne nous empêche pas de récupérer un gros bidon dont la taille est idéale pour faire un vivier à langoustes ... Ah là là, quelles contradictions ...

Déchetterie naturelle ou mine d'or selon le point de vue ...

Cela ne nous empêche pas de programmer un pique-nique sur cette même plage le lendemain midi. En effet, le maraîcher n'étant pas là, nous devrons revenir. Nous avons l'eau à la bouche juste à l'idée de ses tomates, concombres, aubergines, ...
A cette occasion, Lionel se lance dans la chasse au crabe. Il faut dire qu'ils grouillent sur la plage. De plus, depuis que Sandrine lui a dit qu'on pouvait les utiliser dans une recette à base de coco fermentée, il est très motivé.
En quelques minutes, la récolte est terminée. Il ne restera plus qu'à trouver les noix de coco et à les raper. Ce fut fait au retour à l'annexe. Lionel en rape trois et Sandrine aussi. Les saladiers sont arrosés de jus de crabe et laissés de côté pour que la coco puisse fermenter à son aise.

La journée suivante est consacrée pour aller au village de Hatiheu par le chemin qui passe par la croix blanche située sur le col. La ballade est jolie et le point de vue sur le mouillage vraiment très sympa. De plus, le sol est jonché de graines rouges !!! C'est décidé, au retour, nous en ramasserons une grande bouteille pour Karine. Une fois le col passé, après les graines, ce sont les mangues. Il y en a des quantités. Elles n'attendent que nous. Il va vraiment falloir se mettre aux confitures. Ca y est, Robin se lance. Il décide de les ramasser au retour.

Coup d'oeil au point culminant du chemin

Une fois au village, nous allons nous poser sur les marches devant la poste pour faire un peu d'internet. Heureusement que nous avions acheté une carte prépayée d'accès internet car la poste est fermée. Internet, quand tu nous tiens ... Mais c'est quand même très pratique, voire indispensable pour régler à distance les différents problèmes administratifs qui ne nous lâchent pas : impôts divers, locataires qui ne paient pas, courrier à traiter, ...

La poste, reconnaissable partout aux Marquises grâce à ses couleurs

L'église de Hatiheu et ses belles sculptures en bois

    

Après cette petite pause, nous nous retrouvons tous au restaurant chez Yvonne réputé pour être l'un des meilleurs de l'île. Nous nous sentons obligés de le tester en vue de l'arrivée prochaine de la famille de Robin ...
Bien nous en a pris car c'est vraiment très bon. Nous passons tous un bon moment avant de reprendre le chemin inverse pour rentrer vers Anaho. Le retour sera plus long, beaucoup plus long car le ramassage des mangues et surtout des graines est un labeur que nous avions sous-estimé. Mais nous avons réussi. Nous sommes rentrés avec suffisament de mangues pour faire de la confiture et une quantité de graines impressionnante. Karine devrait être contente.

En plus des mangues et des graines, nous trouvons aussi des noix de cajou que nous ramassons. Malheureusement, nous ne savons pas que la noix de cajou non grillée contient un acide agressif pour la peau. C'est Domitille qui en fera l'expérience à ses frais ...

Ramassage des noix de cajou

A notre retour, il fait nuit mais la coco fermentée n'attend pas. Nous préparons rapidement le taioro en ajoutant l'oignon et l'ail dans les saladiers pour le faire goûter à nos amis. Merci Marie-Noëlle pour ta recette, c'est une réussite. Dommage que n'avions pas de poisson cru pour aller avec. Nous ferons mieux la prochaine fois.

Un créneau météo se dessine pour pouvoir aller aux îles du Nord, Eiao, Hatutaa Hatutu et Motu One. Mais la houle nous semble encore trop forte et nous décidons de sauter ces îles. Nous disons au-revoir aux Voiliers Ivitus et Tekao Noa qui décident de tenter tout de même l'expérience. Nous espérons les retrouver plus tard. Dommage, nous aurions aimé chasser la langouste, la chèvre, ... avec eux. Nous sommes impatients d'entendre leur récit à notre prochaine rencontre.

De nouveau seuls au mouillage, en tout cas sans voilier ami, Robin en profite pour se lancer dans le rangement de l'annexe dans le portique. Pour faciliter son hissage, il décide d'enlever le régulateur d'allure qui ne devrait pas nous servir avant longtemps. Il est très facile à démonter mais moins facile à ranger.
Encore une fois, le travail d'équipe fait son oeuvre et de fil en aiguille nous trouvons le rangement idéal dans les WC.

Démontage et rangement du régulateur d'allure

    

Puis, c'est au tour de l'ancre Spade de 15kg qui nous sert de mouillage arrière. Là, c'est plus compliqué mais elle aussi fini par trouver sa place sous la descente, à côté de l'ancienne GV de Brindacier.
Cette ancre est vraiment trop lourde pour que Robin puisse la décrocher à partir de l'annexe avec ses dix mètres de chaînes de 10. Dommage, c'était pourtant un chouette spectacle de le voir faire ...

Pour le plaisir : petit rappel de la danse de Robin pour récupérer le mouillage arrière ...


Nous la remplaçons par la Fortress FX16 de 4,5kg en aluminium que nous avions en réserve. Nous seulement elle est plus légère mais elle se range beaucoup plus facilement sur le balcon arrière. Robin est ravi. Il n'attend qu'une chose, refaire un mouillage nécessitant une ancre arrière ... Pas de précipitation, bientôt, bientôt, ...

Préparation de notre nouvelle ancre arrière

Bon, maintenant que le ménage est fait dans le portique, il ne reste plus qu'à essayer d'y monter l'annexe. Ca marche mieux, c'est indéniable. Il faut tout de même se mettre dans la jupe pour la pousser hors de l'échelle puis de la barre mais c'est beaucoup plus facile.
Une fois en haut, il faut la caler correctement pour ne plus qu'elle bouge pour éviter qu'elle rague et s'abîme en frottant sur le portique.

L'annexe enfin calée dans le portique

C'est à ce moment-là que Sandrine a décidé de nous faire une démonstration de ses talents de cascadeuse ... Comme c'était beau !!! Si nous avions pu la filmer, nul doute que nous aurions gagné le premier prix de vidéo gag !!!
Heureusement, le bout principal qui retenait l'annexe au portique était frappé au taquet, sinon, elle aurait pris l'annexe sur la tête !!!

En fait, le second bout a dérapé au moment où elle tirait de tout son poids dessus. Elle a basculé du banc du cockpit où elle était debout directement dans l'eau, en passant par la jupe arrière. C'est assezdifficile à expliquer comment mais nous allons essayer.
Imaginez-vous à la place de Robin, situé sur le banc du cockpit en face d'elle, debout lui aussi. D'un seul coup, il a vu Sandrine plonger la tête la première entre l'annexe et le haut du cockpit. Puis, dans l'ordre, il a vu disparaître sa tête, le haut de son corps, ses fesses, ses cuisses, ses genoux et pour terminer ses pieds.

Il a entendu quelques chocs sur le trajet avant un joli plouf. Il s'est précipité pour la récupérer dans l'eau où ses pieds, ayant doublé tout le reste de son corps avaient amerri en premier, suivis des jambes, des fesses, etc ... En bref, ce qui avait quitté le cockpit en dernier avait touché l'eau en premier, la jupe arrière ayant fait office d'espace de stockage temporaire de la masse en mouvement ... Le hic étant les objets contondants parsemant la jupe comme par exmple les puits de dérive. D'ailleurs, l'un d'eux est venu s'inscruter dans le dos de Sandrine. Enfin bref, Robin, ayant eu très peur de se retrouver seul à bord, s'est précipité pour la sortir de l'eau. On ne sait jamais, un requin aurait pu passer par là pour terminer la tâche ...

C'est d'ailleurs suite à cette belle chute que nous avons conclu que l'adrénaline est un moteur puissant pour remonter quelqu'un à bord car la remontée s'est faite en une fraction de seconde sans échelle !!!
Ni une, ni deux, Sandrine s'est retrouvée assise dans la jupe arrière nouvellement dégagée du régulateur et de la Spade, recroquevillée pour éviter d'avoir mal, la respiration rapide et saccadée. Au bout de quelques secondes, voyant que finalement il n'y avait rien de trop grave à première vue, nous nous sommes regardés, nous avons repassé la scène en revue avant d'éclater de rire. Le rire de Sandrine était tout de même très limité par quelques douleurs réparties un peu partout.
Le bilan qui aurait vraiment être plus grave vu la hauteur de la chute et le fait qu'elle ait été faite la tête la première se résume à des douleurs aux doigts et surtout au dos.
La nuit a été un peu difficile pour trouver une bonne position et les jours suivants nous avons vérifié qu'il n'y avait pas de sang dans les urines au cas où le rein aurait pris un coup. Mais rien, tout semble aller bien à part une limitation des mouvements pour éviter d'avoir mal au dos. Peut-être une côte félée mais rien de plus, heureusement. Dire qu'elle en profite pour en faire moins sur le bateau serait indélicat, quoi que ...

Vue de la plage de Anaho

Ce 23 janvier, nous partons vers le mouillage de Haahopu. 14 milles de navigation tranquille où nous espérons dérouler enfin le génois !!! L'essai est couronné de succès : Plus de petits trous en vue ni de couture défectueuse et plus que tout, le graissage forcené de l'enrouleur par Robin semble porter ses fruits au-delà de toute espérance !!! Plus besoin du winch pour enrouler le génois !!! Dire qu'il venait juste d'être réparé aux petits soins par Sandrine ... Bon, il est vrai que le vent est vraiment léger, mais quand même, Robin sent une grande différence. Dommage que  le dos cassé de Sandrine l'empêche d'essayer à son tour car vu le sourire ravi de Robin, le bonheur est au rendez-vous. Il reste juste un petit couinement à circonvenir et l'affaire sera dans le sac.

Le mouillage prévu initialement n'est pas très engageant. Une grosse houle y rentre directement et la baie ne semble pas exceptionnelle. Nous décidons de continuer directement vers la baie de Teioa réputée bien protégée. Nous voilà partis pour 15 milles de plus. Nous avions anticipé ce problème en partant suffisament tôt pour pouvoir arriver de jour à ce second mouillage. Bien nous en a pris et c'est vers 17h10 que nous mouillons dans la magnifique baie de Teioa où sont déjà mouillés 2 mono-coques et 2 catamarans.
Le relief est splendide, les couleurs magnifiques et tout est si tranquille !!!

Le mouillage de Teioa

    


Les mouillages jusqu'à 20 mètres de fond ne nous font plus peur depuis Tahuata. Alors pour éviter les patates comme à Anaho, nous décidons de mouiller loin du bord, dans 12 mètres de fond.
Nous allons nous coucher dans ce silence si paisible avec l'idée de bien en profiter le lendemain.

Nous remettons l'annexe à l'eau et nous allons rendre visite à notre voisin le plus proche qui nous explique avec gentillesse les trucs et astuces de cette baie : mettre l'annexe sur la plage en face plutôt qu'à celle du village qui a trop de rouleaux, prendre le sentier dans les rochers à gauche pour rejoindre le village, traverser la rivière à gué, acheter des fruits chez unetelle, manger chez unetelle, prendre le sentier pour aller à la cascade, ... Bref, rien de mieux qu'un autre bateau pour avoir les informations dont nous avons besoin !!!

Nous suivons tous ses bons conseils et nous retrouvons la plupart des équipages dans le jardin de Tekii et Kua qui discutent à qui mieux mieux. Nous faisons leur connaissance et nous prenons bonne note des choses intéressantes à faire ici pour les partager avec la famille de Robin quand ils seront là.

Nous commandons 12 pamplemousses, 2kg de citron et 4 ananas pour le lendemain avant de repartir avec 4 énormes avocats dans le sac. C'est la première fois que nous payons des fruits depuis notre arrivée aux Marquises. Jusqu'à présent nous avions fait du troc avec notre grosse glenne de corde ou nous en avions reçu en cadeau. Mais c'est juste aussi de les payer. En plus, le prix n'est vraiment pas excessif : 4 énormes avocats et un fruit de l'arbre à pain pour 500 francs Pacifique, soit moins de 4 euros !!!
N'ayant pas l'intention d'aller jusqu'à la cascade sans Alain et Didier qui doivent arriver dans 2 semaines environ, nous décidons de partir dès le sur-lendemain vers l'île de Ua Pou afin de voir s'il serait intéressant d'y emmener la famille de Robin.

Ainsi, après avoir récupéré tous nos fruits, nous montons l'annexe sur le pont pour la ranger en vue de la traversée de 26 milles vers Ua Pou. Nous profitons du fait qu'elle soit sur le pont pour chercher la fuite du boudin bâbord que nous sommes obligé de regonfler un peu tous les deux jours. Armés d'une éponge trempée dans l'eau savonneuse, nous scrutons toute bulle suspecte pouvant apparaître sur la surface du boudin. Rien de rien !!! Bon, autre possibilité, une fuite de la valve.

Suite à nos remarques constructives envoyées à Highfield sur leur annexe UltraLight 2m60, nous avions reçu gracieusement de leur part des bandes d'anti-dérapant ainsi que deux valves de rechange. Avant d'en changer une, nous décidons de resserer celle du boudin incriminé. On ne sait jamais, ça pourrait être aussi simple que cela ... Nous aurions pu ne pas la serrer assez lorsque nous l'avions enlevée pour vider l'eau qui s'était invitée dans les boudins lors de la traversée entre La Guadeloupe et Antigua en mars 2017. Ceci fait, il ne reste plus qu'à attendre pour voir et espérer que ce soit aussi simple ...

La nuit tombe, tout est prêt pour un départ tôt demain matin.

Vendredi 26 janvier 2018 : Navigation de Nuku Hiva à Ua Pou - archipel des Marquises (26 milles parcourus)
Malgré l'arrivée ce matin de nos amis Lionel et Christine sur Ivitus et la famille de Nicolas et Domitille nous maintenons notre départ vers Ua Pou.
Nous avons décidé de partir aujourd'hui pour Ua Pou afin d'y faire une reconnaissance avant l'arrivée d'Alain et de Didier. Ainsi, nous verrons si c'est intéressant de les y emmener. Nous commençons à leur préparer un programme de navigation pour leur trois semaines de séjour sur Brindacier. Il faut équilibrer la navigation, les ballades, la diversité et l'intérêt des différentes îles et la date de retour. Nous avons un embrion de programme assez sympa à leur proposer. Reste quelques jours pour l'affiner.
Ca semble souffler pas mal dehors. Dans la protection de la baie où nous sommes mouillés, nous hissons la GV avec 2 ris et nous préparons la trinquette.
La houle à la sortie de la baie n'est pas aussi méchante que nous l'imaginions et nous partons sereins pour les parcourir les 26 milles qui nous séparent de Ua Pou.
A mi-parcours, nous enlever le second ris de la GV. C'est donc avec GV 1 ris et trinquette que nous filons à 6 noeuds vers Ua Pou. Cela fait un bien fou de refaire un peu de voile !!!

Le bonheur de faire un peu de voile !!!

L'arrivée dans la baie de Hakateu est assez impressionnante car il y a vraiment une belle houle et la digue ne nous permet pas de voir la place qu'il y a derrière ni si la  protection est suffisante pour mouiller. De toute façon, nous y sommes ...
Nous préparons l'affalage de la GV pour pouvoir le faire proprement au dernier moment car c'est mieux de la garder le plus longtemps possible en cas de défaillance du moteur. Ce ne serait pas du tout un bon plan s'il s'arrêtait ici !!!
Mais tout se passe bien. La trinquette est affalée. La digue est passée sans encombre et la mer est plate derrière la digue avec assez d'espace pour affaler la GV face au vent dans son lazzybag.

A 14h10, nous mouillons l'ancre dans 5 mètres de fond avec 30 mètres de chaine qui font reculer le bateau vers la plage. Finalement, Brindacier se trouve au-dessus d'un fond de sable entre 2m60 et 3m30 de profondeur selon la marée. Nickel !!!
Le temps de ranger Brindacier, ferler correctement les voiles, ... Il est 15h00. Petit repas devant un filmou et nous avons la flemme de gonfler l'annexe pour aller à terre.
Nous irons demain, nous avons tout le temps ...

Du 27 au 30 janvier 2018 : Escale à Ua Pou - Archipel des Marquises
Ce premier jour à Ua Pou a été plutôt occupé.
Tout d'abord, petite visite du village qui nous semble une grande ville tellement nous avons perdu l'habitude de la civilisation.
En effet, à force d'aller de baies désertes en tout petits villages, voir des voitures, une route avec des lampadaires, un accès au réseau téléphonique, des poubelles, ... est vraiment dépaysant.

Aujourd'hui samedi, nous assistons à un match de football en salle et un tournoi de pétanque. Ils jouent tous vraiment bien.
Ensuite, nous repérons la poste pour pouvoir faire le point sur nos comptes postaux dès que possible et pour terminer la matinée, après avoir visité tous les magasins d'alimentation trouvés sur notre passage en vue de nos prochaines courses, nous allons déguster un délicieux repas dans un snack qui en plus de servir de la bonne viande grillée a un débit internet jamais revu
depuis les Gambier !!!

Accès internet dans un snack très sympa

Nous en profitons pour mettre un peu le site à jour. Dommage que nous ayons un si gros retard dans sa rédaction ... Bon, nous l'avons déjà promis, nous allons vraiment essayer de reprendre un rythme plus régulier dans sa mise à jour ...
Après cette bonne pause repas, nous allons rendre visite au boulanger dont la soeur de sa femme pourrait nous louer une voiture. N'étant pas là, nous décidons de revenir le lendemain matin vers 6h30 pour goûter aux plats à emporter qu'ils préparent. Il nous a prévenu, après 7h00, il n'y a plus rien !!!
Il restera quand même les viennoiseries qui viennent congelées de France !!!

Ensuite, direction la pension en haut de la colline pour nous renseigner sur la possibilité de faire une randonnée à cheval. Là, nous faisons chou blanc en ce qui concerne le cheval. En revanche, nous tombons sur un guide de randonnée qui nous propose plusieurs ballades à faire avec lui.
La pension est vraiment sympa : la vue est splendide, la terrasse accueillante avec plein de sortes de bières différentes et même une petite piscine qui nous tend les bras !!!

La pension en haut à gauche de la plage

   

Nous prenons rendez-vous pour une visite guidée en 4x4 d'une demi-journée lundi matin. Nous gardons en réserve les randonnées pédestres lorsque le papa de Robin et son oncle viendront nous voir.
En attendant, Jérôme, le guide, nous indique une petite boucle de 4km facile à faire.
Malgré son dos défaillant suite à sa magnifique cascade, Sandrine est partante.
Nous voici donc en ballade digestive, histoire de faire descendre la côte de boeuf et la pizza ...
Bon, il faut le savoir, malgré un chemin très bien balisé par des rubalises et quelques cairns, Robin, en tête, a dû en rater quelques unes à un moment important car notre boucle de 4km s'est finalement transformée en une randonnée de plusieurs heures ...

Petite boucle transformée en GRANDE boucle ...

    

Le dos de Sandrine nous ralentissant fortement, nous avons même imaginé un moment devoir dormir à la belle étoile ... Nous avons toutefois noté une très nette accélération lors de la traversée d'un champ de taureaux !!!
Quoi qu'il en soit, la ballade était jolie. Elle suivait la ligne de crêtes à gauche du mouillage pour arriver dans la baie voisine de Hakamaii où heureusement, nous avons rencontré deux messieurs qui nous ont gentillement donné de l'eau (même Robin en a bu !!!) et nous ont proposé de nous ramener dans la benne de leur pickup au village.

C'est donc à la tombée de la nuit, que nous retrouvons notre annexe posée sur la plage, là où nous l'avions laissée le matin. La marée basse réduisant significativement notre trajet retour à la rame sur Brindacier, c'est avec délectation que nous nous jetons sur les bouteilles d'eau du frigo.
L'ordinateur de divertissement n'avait jamais fait une randonnée si longue ... Nous aurions préféré transporter une bouteille d'eau à la place, mais rien ne vaut l'imprévu ...

Retour à la tombée de la nuit sur Brindacier

Ce deuxième jour à Ua Pou est consacrée au repos et à diverses occupations sur Brindacier : Retrait du frein de bôme dont Robin n'est pas très satisfait, rattrapage de la rédaction du site internet, ...
La journée se passe jusqu'à l'arrivée d'un catamaran nommé Rheffic qui estime qu'ici, c'est chez lui. Il mouille à 20 mètres de Brindacier alors qu'il y a en tout 3 voiliers dans la  baie, lui compris. Puis, il vient s'amarrer sur un mouillage arrière qu'il avait laissé en place en partant.

Du coup, nous nous retrouvons si proche que nous nous toucherons dès que Brindacier évitera !!!
Il nous demande de reprendre de la chaîne pour nous avancer par rapport à lui. Or, il se trouve qu'avec le vent qu'il y a, 30 mètres de chaîne dans 6 mètres de fond, ça ne nous paraît pas excessif !!! Face à notre refus, il nous demande de mettre un mouillage arrière. Franchement, nous trouvons qu'il abuse. Il arrive en dernier et ne veut absolument pas se mettre ailleurs sous prétexte que c'est SA PLACE !!!

Etant donné que nous allons passer toute la matinée à terre demain, Robin préfère tout mettre en branle pour installer un mouillage arrière et profiter l'esprit tranquille de la journée de demain. Il a raison mais franchement, ce cata a une attitude vraiment sans gêne !!!
Il est bien temps de venir ensuite nous dire bonjour et nous donner quelques informations sur la baie. Nous aurions préféré qu'il aille mouiller plus loin ...

Mouillage de Ua Pou avec l'installation de Rheffic

Finalement, notre excursion en 4x4 a été repoussé à l'après-midi. A la place, nous allons faire quelques courses dont du tissu pour fabriquer des draps housse pour les deux couchettes arrière. En effet, à force de poser dessus le matériel, les draps d'origine ne sont plus du tout présentables pour y faire dormir Alain et Didier.

Fabrication des draps housse pour les couchettes arrières

Ceci fait, nous allons directement à la pension pour faire un peu d'internet et essayer de trouver un magnétron pour notre radar qui ne détecte plus rien à plus de 0,5 milles. Ici, ça n'a pas trop d'importance car nous ne l'utilisons pas mais nous en aurons peut-être besoin lorsque nous serons dans le grand Sud ...
Arghhhh, ça coûte environ 500€ !!! Bon, tant pis, quand il faut, il faut. Surtout que nous avons la chance qu'il y en ait en stock chez le revendeur FURUNO à Papeete. Il ne reste plus qu'à faire un virement bancaire pour le réserver. Nous n'aurons plus qu'à le récupérer à Tahiti dans quelques mois ...

Après un bon repas à la pension, nous partons pour notre excursion. Nous sommes 6 dans le 4x4 plus Jérôme, notre guide. L'avantage d'avoir un guide c'est d'avoir plein d'explications sur l'histoire des Marquises, sa culture passée et actuelle ...
Nous nous arrêtons chez un artisant qui sculpte les pierres fleuries. Ce sont des pierres très particulières que la nature a créé avec des inflorescences de grenat et de titane dans de la pâte de silice. A priori, cette pierre ne se trouve que sur l'île de Ua Pou.

Les pierres fleuries

    

      

Après être passés chez l'artisant, nous allons voir si nous réussissons à en trouver sur la plage de Hohoi. Tout le monde réussit sauf nous mais par contre nous craquons sur quelques beaux galets verts tout rond ... Aïe aïe aïe, le capitaine va raler comme quoi le bateau est trop chargé ...
Nous allons ensuite sur le site du prochain festival qui doit se dérouler à Ua Pou en 2019. C'est une sacré organisation !!! Le site est un ancien PeiPei en forme de L. Nous nous sommes fait dévorer pas les moustiques pendant les explications de Jérôme. Dommage, car c'était très intéressant.

De retour sur Brindacier, nous admirons pour la première fois le pic le plus haut de l'île mis en valeur par la lumière du soir. C'est magique !!!

Coucher de soleil à Ua Pou

Le matin, nous voyons un marquisien baigner une jument accompagnée par son poulain. Il tient la jument par une longe mais le poulain est en liberté et fait des cabrioles sur la plage n'osant pas rejoindre sa mère dans l'eau.
Finalement, il se lance et va la rejoindre. C'est vraiment sympa de les voir se baigner.
Nous les retrouverons plus tard sur la pelouse du terrain de foot. Le poulain est vraiment tout jeune. On a l'impression qu'il ne maîtrise pas encore tout à fait ses déplacements !!!

Cette dernière journée à Ua Pou se passe tranquillement : quelques achats, repas au snack avec accès internet, promenade sur la digue et discussion avec un marquisien.
Pour vous donner une idée de la gentillesse des gens, lorsque nous étions sur le quai en train de regarder les poti marara, un monsieur que nous ne connaissions absolument pas s'est arrêté avec son 4x4 et nous a donné un sac plastique plein de petites mangues juste à point comme il faut !!! Il nous a donné le sac, puis il est parti !!! Incroyable !!!
Pour revenir aux poti marara, ce sont des bateaux à moteur dont le poste de conduite est déporté à l'avant. Le pilote utilise une sorte de manche vertical pour barrer. Ainsi, il est bien positionné et il a une main de libre pour lancer un pic sur les Mahi Mahi, nom polynésien de la dorade coryphène, qui nagent à côté du bateau.
Si nous en avons l'occasion, nous aimerions bien aller à la pêche sur un poti marara.

Un poti marara

Nous avons décidé de partir tôt demain matin vers Nuku Hiva afin de préparer l'arrivée d'Alain et Didier : location de la voiture, lavage du bateau, vidange du moteur, ...

Mercredi 31 janvier 2018 : Navigation de Ua Pou à Nuku Hiva - archipel des Marquises (26 milles parcourus)
Partir de bon matin, c'est vite dit !!!
La motivation ne manque pas car le réveil sonne à 5h30.
A 6h00, Robin est dans l'annexe pour relever le mouillage arrière. Et là, c'est le hic !!!
Il a beau tirer dessus, descendre en apnée pour voir ce qu'il se passe, rien à faire, l'ancre ne veut rien savoir !!!
Finalement, notre voisin Rheffic, ayant peut-être mauvaise conscience de nous avoir obligé à mettre une ancre arrière ..., se met à l'eau pour aider Robin à la décrocher.

Héhéhé, encore la valse de l'ancre arrière : à partir de l'annexe ...

    

Directement dans l'eau : tout seul, puis avec Rheffic ...

    

Pendant ce temps-là, Sandrine boit tranquillement son café en les regardant faire. Franchement, ses côtes ont bon dos ...
Armés de tournevis, de leurs mains et de leur entêtement, au bout d'une heure montre en main, l'ancre est enfin dans l'annexe. Incroyable !!! Dire qu'on avait un doute sur sa tenue ...
Bon, le fond est excellent mais quand même, l'ancre est en aluminium, ne pèse que 4,5kg et n'a pas été trop sollicitée.

Nous effectuons quelques tours dans le mouillage, le temps de rincer l'ancre principale et de hisser la GV à l'abri de la houle.
Et nous voilà partis pour les 26 milles au près qui nous attendent.
Finalement, nous avons de la chance car nous naviguons à 60° du vent avec 15 noeuds apparents, GV haute et génois entièrement déroulé.
Quel bonheur de voir enfin le résultat de nos longs travaux de couture !!!

Brindacier avec son beau génois bien recousu

    

Son scratch qui retient le point d'amure contre l'étai pour éviter qu'il se désendraille

Brindacier qui vole avec Ua Pou en arrière plan, l'annexe bien calée dans le portique : que du bonheur

Brindacier avance entre 5,5 et 6,5 noeuds sous un beau soleil. Nous enroulons un peu le génois à proximité de l'arrivée car le vent est maintenant à 19 noeuds apparents.
L'arrivée est facile car la baie est très large et profonde. Il y a beaucoup de bateaux au mouillage par rapport à ce que nous avons l'habitude de voir.

Nous retrouvons plusieurs voiliers amis ou déjà rencontrés. Après un déjeuner à bord, nous retrouvons Jean-Lou, Edith et Yves avec qui nous avions passé le nouvel an. Ils nous proposent d'aller manger à la pizzeria le soir avec eux.
C'est ainsi que nous comprenons pourquoi il y a tant de voiliers ici !!! C'est la ville !!! Au restaurant, la carte propose des plats que nous n'avons pas vus depuis la Guadeloupe : canard, saumon et même des huîtres !!!
Finalement, nous nous sommes très bien habitués à manger simplement ce que l'on trouve en Polynésie : poisson, cochon, chèvre, fruit de l'arbre à pain, avocats, pamplemousses, mangues, bananes, ... Il y a largement de quoi se nourrir et certainement plus sainement que tout ce que nous avons mangé auparavant dans notre vie.
Mais la carte de ce restaurant semble répondre au besoin des touristes et nous apporte un petit air de la maison.

De retour ur Brindacier, nous nous endormons comme des bébés car la journée a été longue et matinalement sportive pour certains ...

 

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016 - Janvier 2018