1er avril 2017 (125 milles parcourus) Vers 11h00, aïe : Sandrine me signale que la bouteille de 5 litres d'huile d'olive vient de se percer sur un coup de roulis, arghhh !!! Mais la vérité s'ensuit rapidement : Poisson d'avril !!! Ouf ... Pour honorer cette belle journée de navigation, Sandrine se met aux fourneaux et nous cuisine un bon petit plat : Carottes, chorizo, oeufs sur le plat, assaisonné d'herbes de Provence. C'est délicieux. Le Nutella fera ensuite office de dessert. Miam miam, on va se régaler !!!
La nuit s'annonce très claire et sans nuage. Nous voyons la "Croix du Sud", signe que nous approchons de l'hémisphère Sud de la planète. Dommage que nous n'ayons pas encore remis la main sur le chronomètre pour commencer à faire des points d'étoiles au sextant ... Afin de ne pas rester sur un score de 1 à 0 au poisson d'avril, Robin fait une petite blagounette à propos d'une fausse incontinence pendant son quart de repos. Et hop, 1 partout !!! Grâce à la BLU qui fonctionne à merveille, nous envoyons tous les jours notre position ainsi qu'un petit mail sur nos conditions de navigation à nos familles. Nous en profitons pour prendre un fichier météo sur les 4 jours à venir. Pour rappel, vous pouvez voir notre position à cette adresse internet : https://cms.winlink.org:444/maps/PositionReports.aspx?callsign=F4HSA Exemple de visualisation de notre position sur internet Ce coup-là, c'est une mauvaise nouvelle : Les 25 noeuds annoncés à mi-parcours sont devenus 30 noeuds. Sachant que 30 noeuds sur les fichiers grib peuvent donner 40 noeuds en réalité, nous essayons d'envisager un moyen de les éviter. Plusieurs solutions se présentent : Attendre en mer en mettant le bateau en panne, se dérouter ou foncer dans le tas afin de nous faire de l'expérience du mauvais temps pour plus tard. Le vent qui forcit au milieu du parcours 2 avril 2017 (143 milles parcourus) Autour du petit déjeuner, nous discutons de ce coup de vent à venir et décidons de nous dérouter vers l'île d'Aruba. Nous y voyons plusieurs avantages. Tout d'abord, éviter le coup de vent. Et puis Aruba est presque sur notre route vers Panama. Il nous suffit de dévier notre cap de 15° pour y arriver. De plus, Aruba est à mi-chemin entre La Guadeloupe et Panama. Nous ne perdrons donc pas vraiment de temps à y aller excepté les jours passés à l'escale. Nous voici en route pour les îles ABC : A pour Aruba, B pour Bonnaire et C pour Curaçao. Ces îles qui font partie des Antilles Néerlandaises sont très proches du Vénézuela et de la pointe Nord de la Colombie. Elles sont réputées pour être de très belles étapes sur la route vers Panama. Normalement, il n'y a pas de risque de piraterie à leurs abords car les Cost guards veillent au grain très sérieusement. 14h50, une troupe de dauphins communs arrive à grande vitesse du tribord de Brindacier en faisant de grands sauts. C'est magnifique !!! Ils sautent au-dessus de la crête des vagues, passent devant notre étrave. C'est un festival !!! Mais leur attitude assez agitée nous pousse à prendre un ris dans la GV, on se sait jamais, ils pourraient être passés nous voir pour nous prévenir d'une montée brutale du vent ... A ces marins, quels surperstitieux ... Une rencontre avec des dauphins sauteurs Vers 17h30, le Merveille nous signale un écho radar dans le coin. Effectivement, nous le voyons arriver sur notre bâbord. Nous allumons le PC et la VHF qui fait office de récepteur AIS afin de voir si nous sommes en route de collision. Ce n'est pas le cas et nous le regardons passer tranquillement à 1 mille devant nous. Un cargo passe Le vent commence à monter doucement mais régulièrement. Nous prenons le deuxième ris dans la Grand Voile et roulons un peu de génois. Nous marchons à environ 6 noeuds. 3 avril 2017 (31 milles parcourus) Aujourd'hui, notre mission est de trouver des informations pour notre atterissage à Aruba. Nous visons la capitale, Orenjestad mais n'ayant pas prévu de nous y arrêter, nous n'avons aucun guide nautique sur cette île, ni aucune information sur le port et les formalités de douanes et d'immigration à accomplir. Nous n'avons que la cartographie sur OpenCpn de notre PC de navigation. Grâce à la BLU, nous envoyons un mail à Chef pour essayer de récupérer au moins le plan du port de Orenjestad et sa position exacte car nous ne sommes pas sûrs d'arriver de jour. Avant que le soleil se lève, nous réussissons à récupérer des coordonnées mais elles semblent bien étranges une fois positionnées sur la carte ?!? Quant au plan du port, malheureusement, nous ne pouvons le télécharger car le soleil est bien haut dans le ciel désormais et parasite énormément la réception de la BLU. Tant pis, nous avons déjà un minimum et nous ferons avec. Et si nous sentons que ça craint, nous irons dans un mouillage quelconque ou nous nous mettrons à la cape le temps que le jour se lève et que nous puissions naviguer à vue. Quoi qu'il en soit, merci beaucoup Chef pour le temps que tu as passé à nous trouver les coordonnées et le plan, à nous expliquer par texte le plan qui était devenu peu lisible suite à sa réduction pour pouvoir être envoyé avec une taille minimale par ondes radio. Vraiment, c'est cool de pouvoir compter sur ton support à terre !!! Vers 14h15, ce lundi 3 avril, nous apercevons Aruba et atteignons sa pointe Nord-Ouest vers 16h00. Brindacier a été au top aujourd'hui car il a accéléré sans peiner afin de nous permettre d'arriver de jour. C'est un bateau d'exception !!! Une vue du récif à tribord Vers 17h00, nous nous engageons dans le chenal en laissant le récif à tribord. Nous appelons Aruba Port Control sur le canal 16 de la VHF. Pour faire la clearance, il est nécessaire d'aller dans un bassin particulier de la zone portuaire, le long d'un gros quai en béton. Dommage, nous étions arrivés dans la marina et nous avons dépassé les douanes sans la voir ni comprendre où elle était !!! Heureusement, devant notre perplexité et nos difficultés à trouver ce quai, un bateau de sauvetage en mer qui passait par là nous escorte jusqu'au fameux quai. Ca y est, nous y sommes !!! Brindacier au quai des douanes à Aruba Nous nous amarrons en mettant de gros pare-battage pour protéger notre coque. Un responsable de l'immigration très sympa nous accueille et nous donne des papiers à remplir. Finalement, à part le fait que la nuit tombe, tout se passe pour le mieux et nous quittons le quai à 19h00 direction un mouillage indiqué par les douaniers. Cependant, à 19h30, plus personne n'est là pour nous indiquer où se mettre. Ce port contient essentiellement des bateaux à moteur, ce qui confirme notre doute quant à la profondeur de cette marina. Seuls quelques voiliers sont amarés à un ponton à l'entrée mais aucune place n'est disponible. En désespoir de cause, nous nous amarrons "comme des fleurs" au ponton à gasoil. C'est un ponton en bois qui se situe à l'extrémité du ponton des voiliers. Perpendiculairement à Brindacier, se trouve un joli petit sloop de 10 mètres dont la propriétaire vient gentillement nous proposer de venir boire un verre de vin à son bord pour nous montrer les mouillages possibles si jamais nous n'avions pas de place dans le port pour le lendemain. Du 4 au 8 avril 2017 : Escale à Aruba Tout d'abord l'accueil : les gens sont vraiment très sympas. Le maître de port nous dit qu'il ne reste qu'une seule place disponible dans le port et qu'il faudrait la libérer jeudi avant midi car un voilier doit arriver. Ca tombe bien car nous pensons repartir jeudi matin !!! Une fois le problème de la place réglé, le maître de port nous demande de passer à son bureau pendant la journée quand nous aurons envie pour faire les papiers. Et là, non seulement il nous faire faire les papiers pour la marina mais avec beaucoup de gentillesse, il nous explique tout ce à quoi donne droit l'utilisation de la marina. Et là, c'est incroyable !!! La piscine de l'hôtel
Et c'est sans compter les iguanes qui se font bronzer au bout du ponton et les pélicans qui plongent à l'arrière de Brindacier. Les iguanes au bout du ponton
Des moments très conviviaux
Et les gens sont vraiment très gentils. Nous nous sommes aperçus qu'en France nous adoptons la plupart du temps une attitude défensive. Mais là, nous nous rendons compte que cela n'a pas lieu d'être. Un exemple : Nous allons sur l'île de l'hôtel. Une dame hèle Robin. Premier réflexe : Oups, on a peut-être pas le droit d'être là finalement, on va se faire engueuler ... Mais pas du tout, cette dame nous proposait de nous fournir les serviettes de l'hôtel pour mettre sur nos transats. Piste d'atterissage d'Aruba
Après 10 minutes de trajet, la navette nous dépose sur l'île où nous découvrons 2 beaux petits lagons. L'un est réservé pour les familles et l'autre pour les adultes. Cela nous laisse perplexe mais en fait, la partie réservée aux adultes permet de préserver un espace plus tranquille pour ceux qui ne veulent pas avoir d'enfants qui chahutent autour d'eux. De toute façon, ça ne change pas grand chose car en ce moment il y a très peu d'enfants. L'île de l'hôtel
Des hamacs au-dessus de l'eau
La salle de sport L'île voisine de Bonaire possède plusieurs colonies de flamants roses sauvages. 5 flamants seulement sont arrivés sur l'île d'Aruba. Afin d'éviter qu'ils ne repartent, les habitants leur coupent les ailes. Ces flamants résident sur l'île de l'hôtel et ne sont absolument pas sauvages. Ils n'ont pas l'air malheureux mais c'est tout de même triste qu'ils n'aient pas leur liberté. Les flamants roses sur la plage
Une petite pause avant de repartir vers Brindacier
Il faut dire que le contraste est tellement saisissant entre notre vie à bord et ce débordement de confort que nous ne nous sentons pas légitime à profiter de toutes ces largesses. Pour 39$US/nuit, nous profitons des mêmes choses que ceux qui payent 300$US leur nuit d'hôtel. Mais on ne se refait pas et nous ne pouvons nous empêcher de bricoler un peu : Recoller une baguette de bois qui s'était décollée à gauche de l'évier, hiverner le petit moteur hors-bord, vérifier le niveau d'huile moteur, remplir les réservoirs d'eau. Et il y a aussi le problème de la fuite d'huile au presse-étoupe. De ce côté-là, ça ne semble pas s'arranger. Avant, le niveau d'huile baissait dans le vase d'expansion et il y avait un peu de mayonnaise (mélange d'huile et d'eau) qui remontait dans le tube qui va du vase d'expansion au presse-étoupe. Maintenant, c'est le niveau d'huile qui remonte tout seul dans le vase d'expansion !!! Nous en déduisons que l'eau de mer s'infiltre dans le presse-étoupe et repousse ainsi l'huile dans le vase d'expansion. Grrrr, il y aurait donc de l'eau de mer qui rentre dans le presse-étoupe !!! Ce n'est pas le top pour les roulements !!! Il va falloir résoudre ce problème dès que possible. Mais là, nous ne pouvons pas faire grand chose à part enlever un maximum de mayonnaise du presse-étoupe et remettre de la bonne huile toute neuve ... Travail sur le presse-étoupe Malgré cela, nous sentons que nous arrivons au bout de nos peines en ce qui concerne la mise au point de Brindacier. Nous étions partis sans avoir fini sa préparation et sans avoir vraiment navigué avec. La conséquence a été que nous avons dû continuer à bricoler sans arrêt depuis notre départ, à chaque escale, dans plein de domaines différents : électronique, communication, eau, gasoil, gréement courant, ... Aruba est une île est très touristique. Toute la côte Ouest est faite d'une longue plage de sable le long de laquelle se succèdent des hôtels de luxe, des casinos, des attractions touristiques (catamaran de promenade, parachute ascensionel, ...). En fait, la météo ne s'améliore pas aussi vite que nous le pensions et nous allons voir le maître de port pour essayer de négocier une ou deux nuits de plus. Pas de problème !!! Avec le vent qu'il y a, les bateaux qui avaient réservés ne sont pas arrivés et nous pouvons rester au moins jusqu'à samedi matin. Coooool : à nous la piscine à volonté, la plage sur l'île, la salle de sport, les apéros chez les voisins, ... Ainsi, nous nous sommes aperçus en discutant avec les gens qui connaissent bien le coin que nous avons très très bien fait de nous arrêter ici et de ne pas continuer vers Panama avec la météo qu'il y avait. Cette partie de la mer des Caraïbes peut être très dangereuse dès 30 noeuds de vent car le relief lève une mer très mauvaise. Raison de plus pour savourer cette escale luxueuse et nous dire que nous avons vraiment bien fait de nous dérouter. La météo annonce une baisse du vent et de la mer à partir de vendredi. Nous avons donc décidé de partir samedi vers Panama. Tout paraît bon sur le trajet et si tout se passe bien, nous devrions arriver aux environs du vendredi 14 avril à la marina de Shelter Bay. Récupération de la météo Il est temps car les tongs de Robin ont rendu l'âme et il doit désormais se déplacer pieds nus. Heureusement que la piscine est juste à côté ... Notre conclusion sur les tongs est qu'une paire ait été achetée à 1,25€ ou à 50;€, elle tient à peu près le même temps !!! Bon, d'un autre côté, nous ne pesons pas le même poids, mais quand même ... Adieu tongs-tongs de Porto Santo Dernière prise de météo ce matin, samedi 8 avril. Ca se confirme, le créneau météo est bon. Nous partons donc ce matin après la douche, le paiement du port et le passage aux douanes. Rendez-vous jeudi ou vendredi prochain ... Du 8 avril au 13 avril 2017 : Navigation de Orenjestad (Aruba) à Shelter Bay Marina (Colon - Panama)- 632 milles 8 avril 2017 (133 milles parcourus) Le petit déjeuner des oiseaux sur Brindacier
Cette dernière météo est importante car cette zone, entre les îles ABC et Panama n'est pas simple à naviguer. Les vents sont toujours soutenus, la mer est courte et les créneaux favorables au passage du Cap de la Vela au nord de la Colombie sont rares. Nous sommes tombés sur le site suivant qui explique de manière détaillée la météo que l'on peut y rencontrer et comment y naviguer .................. C'est très intéressant. Nous avons pris le temps de bien nous renseigner sur les conditions de navigation et cela confirme que notre choix de nous dérouter il y a quelques jours était vraiment le bon !!! A 11h00, le port est payé, les amis sont salués et les amarres sont larguées. Il faut maintenant retourner sur le ponton des douanes et de l'immigration pour faire notre sortie (checkout). Cela nous prend environ une heure et apprécions encore une fois la gentillesse des habitants d'Aruba. A 12h30, nous hissons la Grand Voile avec 2 ris et nous déroulons le génois avec 4 ris, direction le passage du Cap de la Vela, au Nord de la Péninsule de Guajira en Colombie. Une fois ce cap passé, nous piquerons au Sud-Ouest direction Colon. C'est là-bas que nous ferons les formalités pour passer le canal. Le temps est conforme aux prévisions : Environ 20 noeuds de vent réel, une mer courte mais peu agitée et cerise sur le gateau, un courant favorable qui nous fait filer à 8 noeuds alors que nous sommes plutôt sous-toilés. Le régulateur d'allure a pris la barre et la première journée s'annonce parfaite. Coucher de soleil en route vers Panama 9 avril 2017 (135 milles parcourus) Le trajet entre Panama et les Galapagos risque donc de solliciter pas mal le presse-étoupe. C'est en tout cas ce que lit Sandrine qui s'est plongée à fond dans les documents nautiques des Galapagos et sur le guide de la Polynésie. A midi, pause sandwich !!! Voilà 2 jours que nous ne nous cassons pas la tête à faire à manger. Nous avons acheté deux longs sandwichs SubWay à Aruba avant de partir et nous avons ainsi assuré deux repas sans cuisine ni vaisselle !!! Le début d'après-midi commence avec une charade que le papa de Robin nous a envoyé par BLU. Sandrine sort victorieuse cette fois-ci. Voici cette charade (numéro 1) : Au cours de la nuit, le vent fluctue entre 15 et 25 noeuds. Nous croisons beaucoup de cargos ... et oui, c'est logique sur la route de Panama, ainsi qu'une plate-forme pétrolière en mouvement à 1,5 noeuds ?!? C'est impressionant par la taille et son éclairage de milles feux. Elle était en plein sur notre route mais nous n'avons pas osé les appeler pour leur demander la priorité ... Une plate-forme pétrolière de nuit 10 avril 2017 (131 milles parcourus) Comme nous l'avons souvent remarqué, la présence de dauphins peut signaler une terre à l'approche, un bateau pas loin, un changement de météo ou, il faut bien le reconnaitre, rien de particulier. Tiens, en parlant de BLU, ce matin, notre radio-amatrice, responsable des communications à bord de Brindacier, a réussi à discuter avec le réseau du Capitaine !!! Cette association de radio-amateurs est basée au Québec et suit les bateaux au cours de leur navigation, leur donne des conseils, les aident dans leur routage, ... Bon, par contre, ce n'est pas toujours facile de les comprendre avec leur accent et les parasites !!! Une vacation est programmée tous les jours à 7h30 (ou 7h00) heure québequoise. C'est une belle réussite de communiquer ainsi en pleine mer avec des gens si loin !!! A 12h00, c'est salade de chou, classique, ok, mais c'est bon et il faut finir le chou et les tomates avant qu'ils ne se gâtent. La mer est maintenant bien formée et le vent établi à 25 noeuds. Il est vrai que la mer des Caraïbes est courte et cassante. Nous ne voudrions pas la pratiquer avec 40 noeuds de vent, vraiment pas !!! Au cours de la nuit, nous croisons beaucoup de pétroliers qui naviguent entre Panama et la Colombie. La pleine lune nous permet d'y voir comme en plein jour Seul incident dans la nuit, le réveil de Sandrine qui, sur une grosse vague, a traversé le bateau et ne fonctionne plus. Si cela reste notre seule avarie (et cela le sera ...), alors tout va bien. Car de plus, prévoyants comme nous le sommes, nous avons un réveil de rechange (merci Dominique et Alain) !!! 11 avril 2017 (127 milles parcourus) Vers midi, les conditions s'apaisent et nous osons ouvrir les hublots (carré, coursive, WC) pour enfin avoir un peu de fraicheur dans le bateau. Il fait chaud, chaud, chaud ... Grosse erreur de débutant !!! Il reste toujours quelques trains de vagues abruptes ... Et hop, voilà l'équivalent d'un seau d'eau de mer qui se déverse dans le bateau. Livres, table, réveil et planchers sont trempés !!! Aux éponges, vite !!! Et voilà, c'est maintenant le réveil de Robin qui, après la douche ne fonctionne plus. Sandrine s'attaque aux réparations. Son réveil est réparé bien que difficile à régler car les boutons sont un peu récalcitrants. Quant à celui de Robin, après de faux espoirs, il faudra qu'il utilise son téléphone portable à la place ... Réparation des réveils
12 avril 2017 (106 milles parcourus) Le vent diminuant, nous larguons progressivement les ris. Nous voilà avec une météo superbe : Mer belle, soleil et toutes voiles dehors. En enlevant le ris, nous avons remarqué un petit trou dû au ragage du bas de la GV sur le frein de bôme lorsqu'elle était à 2 ris. Puisque désormais elle est haute et que le temps est beau, nous la réparons tout de suite avec une rustine de chaque coté. Et hop, au moins, c'est fait !!! Pose d'une rustine sur la GV
La mer est bleue scintillante. Elle avait viré au vert au niveau du cabo de la vela sans que l'on sache pourquoi mais la voici de nouveau d'un bleu profond. Le taud de soleil est installé. Tous les hublots sont ouverts. C'est le bonheur. Brindacier en navigation avec le taud de soleil A midi, nous dégustons des fajitas très épicées ... Il ne reste plus qu'un seul ananas de Guadeloupe. Il est temps de refaire le plein. Snifff, notre dernier ananas Finalement, en fin d'après-midi, nous sommes contraints de réduire la voilure afin de ralentir Brindacier pour ne pas arriver de nuit. Le génois est intégralement roulé et nous naviguons sous GV haute seulement. La vitesse est de 4,5 noeuds en moyenne. Pour digérer les fajitas et se remettre un peu en forme, Robin décide d'accompagner Sandrine dans son sport quotidien (ou presque ...). Quelques pompes dans le cockpit La densité de cargos et pétroliers augmente fortement. Toute la nuit, nous scrutons l'horizon et l'écran AIS. A droite, à gauche, devant, derrière, des dizaines de mastodontes des mers. Mais grâce à l'électronique et la veille régulière, tout se passe pour le mieux. Vue sur l'AIS à l'approche de Panama
Arrivée dans le golf de Panama
13 avril 2017 Hissage du pavillon de Panama Ca y est !!! Panama nous tend les bras !!! C'est la fin de Caraïbes et de l'océan Atlantique. Il s'avère que par pure coïncidence, cette marina a également une piscine et un jaccuzi ... Quelle chance !!! Du 13 au 28 avril 2017 : Escale à Colon (Panama) Le voilier Folligou à côté de Brindacier à Shelter Bay Marina
Du coup, les trois jours suivants se sont écoulés essentiellement entre la piscine, le yoga du matin organisé par des femmes d'équipage américains et surtout les discussions de ponton. Ce qui est très sympas ici, c'est que nous rencontrons des voiliers qui vont faire comme nous : traverser le Pacifique. Ce n'était vraiment pas courant aux Antilles alors là, nous en profitons pour discuter à bâtons rompus les pieds cuisant sur le béton du ponton et le dos cramant au soleil sous la chaleur écrasante de Panama. Finalement, le soir, nous émigrons vers le bar de la Marina où tout le monde se retrouve pour continuer, encore et encore (nous adorons ça ...) les discussions commencées au gré des rencontres pendant la journée. Scéance de yoga du matin et vue du bar de la marina
Un matin, nous allons faire une promenade vers une plage avec nos amis du voilier Kenavo, un Allure 44. Notre objectif : voir des singes hurleurs dont le cri est vraiment impressionnant. Nous verrons bien des singes sur la route du retour mais pas ceux-là. Tant pis, ce sera pour la prochaine fois. Promenade le long de la plage avec Christiane et Yves du voilier Kenavo
Découverte d'un paquet suspect sur la plage : Le détective Robin enquète ...
Ce lundi 17 avril, nous avons rendez-vous avec le mesureur. Il s'agit d'un officiel du canal de Panama qui vient prendre les mesures exactes du bateau. Nous hésitions à enlever l'ancre du davier pour gagner 30 cm mais finalement, nous avons appris que c'est le même prix pour tous les bateaux de moins de 50 pieds. N'en faisant que 38, nous ne pensons pas que Brindacier pourrait être mesuré à 50 pieds ... Notre mesureur nous explique les arcanes du canal de Panama Mais avant de pouvoir lui téléphoner, il faut que Brindacier soit enregistré dans le système et pour ça, il faut aller payer le passage du canal à la City Bank à Colon. C'est notre agent Tito qui doit nous y emener demain. Grrrr, nous aurions bien aimé y aller aujourd'hui même mais il est en train de passer le canal sur un voilier et ne peut donc être là pour nous emener à Colon. Le lendemain, Tito vient donc nous chercher pour aller à la City Bank dont nous ressortons allégés de 1850$US !!! Heureusement que nous avions retirés tous ces dollars à Saint Martin en prévision de ce moment car entre les plafonds de carte bleue, les distributeurs qui ne fonctionnent pas, ... Nous aurions été bien embêtés si nous n'avions pas prévu ça avant. Ben quoi, un peu d'auto-satisfaction n'a jamais fait de mal ... Des dollars, des dollars pour passer le canal ...
Brindacier étant désormais enregistré dans le système du canal de Panama, nous pouvons appeler le scheduler pour connaître notre date de passage. Date annoncée : le 15 mai !!! Arghhhh, que c'est tard. Normalement, il faut compter entre 5 et 10 jours d'attente. Mais cette année est exceptionnelle, tout le monde s'accorde à le dire. Nous avons essayé de comprendre pourquoi et il semblerait que le passage d'un rally de 35 voiliers ait occasionné tout ce retard. D'abord, les voiliers ont dû passer. A la suite de quoi, les advisors (les pilotes qui montent à bord du voilier pour le guider pendant le passage) et les toulineurs (les personnes du canal qui gèrent les amarres au niveau des écluses) sont partis en vacances. Du coup, il faut compter environ 1 mois avant de pouvoir traverser !!! Bon, heureusement, nous avons prévu de profiter de ce temps mort pour caréner Brindacier. Cela nous a paru opportun car nous ne savions pas où le faire par la suite et en plus, il paraît qu'il faut avoir une coque impeccable pour ne pas se faire refouler aux Galapagos. Brindacier est sorti de l'eau par de vrais professionnels le mercredi 19 avril. Il y a même une personne qui se met à l'eau avec un masque dans la fosse pour vérifier que les sangles sont bien positionnées pour ne rien abîmer lors du grutage !!! Vérification de la position des angles avant le grutage Sortie de l'eau de Brindacier
Ces jours de carénage sont vraiment durs !!! Nous bossons comme des fous sous une chaleur écrasante. Il fait 35 °C dans le bateau et nous n'essayons même pas d'imaginer combien il fait dehors au soleil !!! Jour 1 : 19 avril 2017 Passage du käscher sur la coque
Retrait de l'hélice
Jour 2 : 20 avril 2017 Brossage de la coque
Retrait des anodes
Jour 3 : 21 avril 2017 Relevage de la ligne de flottaison et réparation de la peinture qui s'en va
La journée se termine en soudant les nouvelles anodes à la coque. Heuuuu, comment dire ... Heuuu, Gilbert, le cours de soudure de Sandrine semblent bien lointains et bien que les anodes paraissent tenir, l'esthétique n'est pas vraiment au rendez-vous ... Il va falloir un peu d'entrainement si nous devons souder autre chose que des anodes ... Soudure des nouvelles anodes Jour 4 : 22 avril 2017 Passage de l'anti-fouling
Démontage et remontage du presse-étoupe
D'ailleurs, heureusement que nous avions attaqué le presse-étoupe le matin même car après son appel au scheduler, Alain est finalement parti en catastrophe pour traverser le canal l'après-midi même. Il devait passer le 13 mai et le scheduler lui a proposé d'avancer la date à ce jour même !!! Lorsqu'un créneau se libère, il faut sauter dessus !!! Paquita et Robin sur internet
Jour 5 : 23 avril 2017 Jour 6 : 24 avril 2017 Séance de peinture après l'apéro : dur dur ...
Les choses se précipitent. Lors de notre appel régulier au scheduler, celui-ci nous indique que nous pouvons passer demain, samedi 29 ou le 2 mai. Pour éviter de partir dans la précipitation, nous optons pour le 2 mai, ce qui devrait nous laisser le temps de faire l'avitaillement, les pleins d'eau et de gasoil. Ca y est, le 25 avril 2017, Brindacier est remis à l'eau avec précaution à 8h00, juste le temps de brosser sous les patins des cales et d'y mettre une petite couche d'anti-fouling et hop, le revoilà dans son élément. Remise à l'eau de Brindacier
Nous retournons à la place que nous occupions avant le carénage, nous préparons nos affaires pour embarquer sur Folligou et nous filons prendre une douche rapide. Finalement, nous prenons quand même le temps d'aller boire une (ou deux ...) petites bières en mangeant en morceau. Ouf, quelle cavalcade depuis notre arrivée à Panama !!! Traverser le canal sur un autre voilier que le nôtre, c'est pour nous comme des grandes vacances !!! Nous avons juste à nous occuper des amarres dans les écluses. Au travail dans les écluses montantes
Pas de repas à préparer, pas d'inquiétude sur la marche du bateau, ... En plus, nous sommes super bien accueillis et nous discutons à bâtons rompus. Entre les écluses montantes et descendantes, il y a un grand lac à traverser, le lac Gatun, où nous passons la nuit amarré à une bouée. Il y a beaucoup de remous dans les écluses montantes et la première nous a surprise. Mais quand on le sait, après ça va mieux. Repas du soir sur le lac Gatun préparé par Carole
Pendant que Daniel joue du Youkoulélé Lever de soleil sur le lac Gatun
Un îlot sur le lac Gatun Finalement, nous sortons du canal de Panama et nous nous amarrons à une bouée du Balboa Yacht Club vers 18h00. Le repos des guerriers après la dernière écluse ... Daniel et Carole nous permettent de rester une nuit de plus à bord afin de ne pas avoir à arriver à Colon de nuit. Le punch et le youkoulélé sont de sortie pour fêter dignement ce passage très réussi tout en essayant de faire marcher la réception des fax BLU avec l'antenne VHF de Folligou. Et ça a marché !!! Cela reste un mystère pour nous que nous espérons bien résoudre bientôt ... Réception d'un fax sur la BLU de Folligou via son antenne VHF !!! Le lendemain matin, nous quittons le bord de Folligou en utilisant un taxi boat qui nous dépose à terre. De là, nous prenons un taxi qui nous emène dans un magasin pour acheter deux cartes traversières du Pacifique. Ca sent bon le large !!! Au-revoir Folligou et merci pour ces bons moments Ce même taxi nous emène ensuite à la gare routière de Allbrooks où nous sautons dans un bus direction Colon. Cette petite heure de trajet nous permet de souffler un peu tout en regardant défiler le décor de Panama. La marina est située de l'autre côté du canal par rapport à Colon et de ce fait, le bus doit, pour traverser, soit prendre un ferry, soit passer au-dessus des premières écluses ce qui fait que le trajet peut durer au moins 1 heure alors qu'il y a peu de kilomètres à parcourir. Cette marina est sur un terrain de l'aéronaval. Elle est donc très sécurisante et nous pouvons nous promener sans crainte sur les routes qui passent dans la jungle. Nous retrouvons Brindacier bien sagement amarré à sa place avec tout son bazar à l'intérieur ... Notre appel périodique au scheduler chamboule tous nos plans !!! Bien que nous ayons confirmé notre passage le 2 mai à plusieurs reprises, nous voilà repoussés au 6 mai. Nous protestons tant et si bien que finalement, il nous propose un passage pour le lendemain Arghhhhh, nous ne sommes pas prêts du tout !!! Mais un "tient" valant mieux qu'un "tu l'auras", nous acceptons cette date. Réparation du réservoir d'eau douce tribord Oufffff, aujourd'hui ce 28 avril : NOUS PASSONS LE CANAL DE PANAMA !!! Du 28 au 29 avril 2017 : Passage du canal de Panama Voici le programme de notre passage : Jour 1 Brindacier en vrac avec tout sur le pont ...
Installation des pneus le long des bordés
Tito's family : notre handliners de choc !!! Arrivée de Robin, notre advisor pour les écluses montantes
- 17h15 : départ vers la première écluse. Le nouveau pont en construction
- 19h00 : Le pilote nous explique que nous devons nous amarrer à couple d'un catamaran sur tribord, lui-même amarré à un remorqueur amarré au mur de l'écluse. Oupsss, entre le catamaran qui semble ne pas très bien savoir gérer son bateau et le peu de place qu'il nous reste entre notre bâbord et le mur, nous ne faisons pas les fiers !!! La nuit est tombée et l'arrivée dans l'écluse est majestueuse. Nous attendons que le cargo entre en premier, que le remorqueur se place et que le catamaran s'y amarre avant de nous glisser à notre tour entre le mur et le catamaran pour nous y attacher. Ca y est, nous y sommes. Après quelques cafouillages dans notre mise à couple dûs au fait qu'il manque un taquet au catamaran et qu'il a très peu de points d'ancrage, l'eau commence à monter dans l'écluse. Ca remue fort !!! Les lignes sont reprises rapidement mais tout se passe bien. Arrivée dans la première écluse Dans l'écluse : le mur, le remorqueur, Brindacier
Les remous lors de la montée de l'eau - 19h20 (environ) : Le cargo passe dans l'écluse suivante. Puis nous devons nous désacoupler du catamaran et nous amarrer rapidement au début de l'écluse suivante afin de laisser passer le gros remorqueur qui passe à fond en faisant de gros remous. Nous sommes vraiment heureux d'avoir Tito et sa famille comme handliners car ils savent parfaitement ce qu'il y a à faire et anticipent tous les problèmes. C'est un équipage au top du top. Pendant ce temps-là, Robin veille à ce que rien n'abîme le bateau et notre belle peinture toute neuve. Une fois que le remorqueur est passé, nous refaisons la même manoeuvre que lors de notre entrée dans la première écluse. Et ainsi de suite, jusqu'à la troisième. Sortie du cargo de l'écluse Repos du barreur pendant que les handliners veillent au grain au passage du remorqueur
- 21h15 : Nous sortons de la troisième écluse montante derrière le cargo. Nous sommes sur le lac Gatun. Tout s'est bien passé. Du stress à enchainer toutes ces manoeuvres : mise à couple, amarrage au mur, mise à couple, amarrage au mur, mise à couple, ... mais rien d'autre, aucune éraflure et la bonne humeur sur le bateau. Jour 2 La douche du matin de Pedro et petit déjeuner pour tout le monde
La jupe de Brindacier dans l'eau à 7 noeuds ... - 14h30 : Un gros grain arrive juste au moment où nous nous approchons de la première écluse descendante nommée Pedro Miguel. Nous sommes trempés. Nous débranchons l'électronique du bord. Un joli grain avant les écluses descendantes et Ricardo notre advisor du jour
Le gros cargo qui doit se mettre derrière nous dans l'écluse indique à notre advisor qu'il ne peut pas s'arrêter avant d'entrer dans l'écluse car il y a trop de vent. Il nous demande donc de dégager et d'attendre le prochain passage. Notre advisor décide de forcer le passage et nous demande d'entrer rapidement dans l'écluse avant que le cargo n'y aille. Pas de soucis, il y a de la marge. Nous entrons et nous mettons contre le mur à bâbord. Le même catamaran que la veille vient s'amarrer à notre tribord comme une fleur. Oufff, nous appréhendions un peu sa manoeuvre. Puis, ensemble, en convoi, amarré à couple, nous allons nous mettre au centre de l'écluse, tenus de chaque côté par amarres tendues en haut des murs de l'écluse. Le cargo vient se placer derrière nous, tout près derrière nous ...
- 15h00 : Nous sortons de l'écluse et toujours à couple, nous parcourons le mille qui nous sépare des deux dernières écluses nommées Miraflores. Etant donné le manque de capacité du catamaran à gérer la manoeuvre, l'advisor décide que c'est Brindacier qui dirigera le convoi. C'est bien, au moins, nous ne subissons plus les erreurs de notre voisin et nous sommes plus sereins. Nous en profitons pour dévorer la salade de riz préparée par Sandrine ainsi que le riz au lait encore tiède en dessert. Avec pluie, ça réchauffe ... Entrée dans les écluses de Miraflorès
Miraflorès est composée de deux écluses successives. Le cargo passe d'une écluse à l'autre tracté par des locomotives. Le passage d'un carge d'une écluse à l'autre tracté par des locomotives
Il y a un centre de visite du canal de Panama au niveau de ces deux dernières écluses et c'est sous les flashs des photographes que nous entrons dans le Pacifique. Un pélican sur le garde-corps d'une des portes de la dernière écluse est là pour nous souhaiter la bienvenue !!! Le centre de visite de Miraflorès
Le Pacifique est là, juste derrière !!! Les portes s'ouvrent sur le Pacifique !!!
- 17h30 : Notre advisor quitte le bord, récupéré par une pilotine. Heureusement, nous avons eu 5 minutes pour lui faire visiter Brindacier et il a beaucoup aimé. La traversée du canal de Panama par Brindacier, Robin, Sandrine, Monica, Tito et Pedro avec l'aide des advisors Robin et Ricardo Ce que nous concluons de cette traversée du canal, c'est que c'est une expérience inoubliable !!! Quelques images pour illustrer ce propos
Avant de se reposer, nous décidons de ranger un peu afin de retrouver un environnement plus agréable. Tout le matériel qui se trouvait dans le carré retrouve sa place dans la couchette arrière bâbord. La capote est remontée, les panneaux solaires découverts et l'éolienne relâchée. Les pare-battage sont installés sur les côtés de Brindacier afin de les protéger des bateaux taxi qui permettent d'aller à terre ou de bateaux en bateaux.
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007 - Avril 2017 |