Du 7 décembre 2018 au 14 janvier 2019 : Navigation de Puerto Montt à Puerto Williams (Chili 1125 milles) 7 décembre 2018 : Navigation de Puerto Montt à Isla Mechuque (56 milles) Sortie de Puerto Montt au petit matin Il faut veiller avec attention car il y a pas mal de bateaux de pêche, de bateaux de transport, de bouées, ... C'est de la gnognotte après les bouées des fermes perlières des Gambier mais cela nécessite quand même une veille visuelle permanente. Bien couvert, la veille, c'est coooool ... Nous instaurons donc des quarts d'une durée de 1 heure chacun. Comme cela, lorsqu'il fera froid, ce ne sera pas trop long et chacun pourra se régaler régulièrement des paysages qui s'offriront à nous. Les paysages sont vraiment beaux. Nous voyons tous les sommets enneigés en arrière plan. Caleta Mechuque
8 décembre 2018 : Navigation de Isla Mechuque à Isla Quehui (30 milles) Au-revoir soleil ... En gardant le moteur, nous avançons ainsi à 7 noeuds de moyenne. Nous ne sommes pas pressé mais il faut arriver avant la nuit, charger les batteries car les panneaux solaire ne détectent même pas qu'il fait jour, et plus nous arrivons vite, moins nous faisons de moteur et donc moins nous consommons de gasoil, denrée rare dans le coin ... Première mise à l'eau de l'annexe depuis la Polynésie (hormis sa préparation) Il tient un micro restaurant ainsi qu'une auberge avec sa maman. Sa soeur, Marlène, est venue pour le week-end et tient la caisse de l'alimentation pour l'occasion. Vues de l'île de Quehui
9 décembre 2018 : Escale à Quehui Almuerzo puis bateau pour Castro
Ce qui est étrange, c'est que 3 bateaux font la navette entre Quehui et Castro et qu'ils le font tous à la même heure !?! Quelques vues de Castro
Et là, re-belote, 2h30 en sens inverse. 10 décembre 2018 : Navigation de Quehui à Quellon (53 milles) Chaque rayon de soleil est mis à profit (les pinces à linges sont-elles bien mises ???) ... Nous allons vite, quelques fois à plus de 7 noeuds, car la marée descendante qui vide le golf d'Ancud nous aide beaucoup. Il faut dire qu'il peut y avoir jusqu'à 8 mètres de marnage à Chiloé. Collection de bateaux aux alentours de Chiloe
Quellon possède une station service. Aussi, nous nous précipitons à terre pour faire le plein des 80 litres de gasoil que nous avons déjà consommés. Nous montons l'annexe sur le slip et nous parcourons à pied les 200 mètres qui nous séparent de la station. 11 décembre 2018 : Navigation de Quellon à Puerto Santo Domingo - canal Refugio (58 milles) Tartelettes en citron bien jaunes Nous avons un peu adapté notre système de quart. Lorsqu'il pleut, pour éviter de rentrer mouillé dans le bateau, celui qui est de quart reste dehors à surveiller les bateaux, les fermes de saumon et les élevages d'huîtres. Pendant ce temps, celui qui est hors quart s'occupe de diriger le bateau à partir de la table à carte avec le pilote automatique. Surveillance active ...
La fin du golf de Corcovado ouvre les portes des canaux de Patagonie. L'ambiance change tout à coup : les sommets sont plus hauts, les voies de navigation plus étroites. Les couleurs varient du bleu au gris avec toutes les nuances possibles. L'entrée des canaux de Patagonie Le mouillage où nous arrivons se situe en face de l'île Refugio. Lors de son approche, nous restons béats d'admiration devant le spectacle : une baie tranquille comme un lac avec en arrière plan une très haute cascade sur la droite et un glacier bleu sur la gauche. Que c'est beau et inhabituel !!! 12 décembre 2018 : Navigation de Puerto Santo Domingo à la Marina Isla Jechica (53 milles) Navigation sous génois et moteur Après 9h00 de navigation, nous arrivons dans une petite baie au fond de laquelle se trouve une micro-marina. Un jeune homme nous attend au bout de l'unique ponton sur lequel nous nous amarrons en longueur. Quel accueil et quel lieu incroyable !!! Le ponton de la Marina Isla Jechica Tout d'abord, Mike, le gérant des lieux qui nous a accueilli nous fait visiter les lieux. Des passerelles en bois permettent de passer sous les bois humides sans difficulté pour aller d'une construction à une autre. Il y a la maison des équipages dans laquelle se trouvent de splendides et luxueuses douches chaudes. Puis, une grande salle avec une table de ping-pong, un endroit pour faire du feu pour un asado (grand barbecue chilien), des coussins pour farnienter. Ensuite se trouve la maison de repos, bar, restaurant avec un décor vraiment reposant et une grande cheminée. Mike nous aide à trouver une batterie pour notre téléphone Iridium Le cuisinier profite de la présence de deux français pour nous faire goûter ses nouveaux amuses-bouches accompagnés d'un pisco sour. Un vrai régal pour le palais et pour les yeux !!! 13 décembre 2018 : Escale à la Marina Isla Jechica Le bar et la salle de repos
Le bonheur d'une cheminée
La bibliothèque et salle des cartes Un des sauna en plein air chauffé au bois Nous nous laissons tenter par le restaurant pour le repas du midi. Il est vrai que nous sommes tellement bien dans cette atmosphère tranquille et douillette que nous n'avons pas trop envie de retourner tout de suite sur Brindacier. Le restaurant
Pour bien finir cette escale, nous invitons Mike à venir prendre l'apéro sur Brindacier le soir. Robin nous fait bien rire en essayant, avec succès il faut le préciser, d'expliquer à Mike en espagnol comment fonctionne un régulateur d'allure. Sa dernière tentative, à Puerto Montt, avait été un succès, mais c'était en anglais. Mais comment marche un régulateur d'allure ?!? Nous payons nos dettes, très peu élevées au regard des services offerts, car demain matin, nous devons partir tôt. Au-revoir Mike et merci beaucoup pour ton accueil et ton aide pour notre batterie d'Iridium. Si l'Antarctique n'était pas au programme, il est certain que nous serions restés plus longtemps pour profiter de l'île. Une prochaine fois, qui sait ... 14 décembre 2018 : Navigation de la Marina Isla Jechica à Estero Atracadero (60 milles) Sortie de la baie de la Marina Isla Jechica Il fait froid ce matin : 10°C au réveil. Nous déplaçons les légumes qui se trouvent dans les calebasses car ils sont trop près du poële que nous envisageons de mettre en service rapidement si la températeur persiste à baisser. Navigation un peu fraîche ... Arrivés au mouillage vers 16h30, nous continuons l'isolation des hublots de Brindacier avec de la nappe en plastique transparent collée au silicone. Cela devrait limiter la condensation. Nous sommes d'ailleurs étonnés qu'il y en ait si peu. Il ne fait peut-être pas encore assez froid ... Pose de l'isolation des hublots du carré Après notre repas du midi - soir, dodo car demain nous continuons la route. 15 décembre 2018 : Navigation de Estero Atracadero à Caleta Jacqueline (39 milles) Le canal Moradela dans lequel nous sommes est très large et long et de ce fait, la mer a un peu le temps de se former. Heureusement, pas trop quand même. Mais suffisament pour nous poser des questions sur notre arrivée au mouillage ... Les quarts par mauvais temps
Nous sommes soulagés d'arriver dans la Caleta Jacqueline et encore plus de voir que ce mouillage est aussi abrité qu'indiqué dans le guide nautique. Nous mouillons en plein milieu de la baie, 42 mètres de chaîne dans 7 mètres de fond. Partis à 06h50 pour parcourir les 39 milles de l'étape, nous sommes arrivés à 12h30, assez tôt pour profiter un peu de cet endroit calme. Après un bon repas, nous mettons l'annexe à l'eau. Robin s'entraîne un peu à la rame pour les jours où il devra porter les amarres à terre. Il met en pratique la méthode chilienne : ramer en regardant devant soi, c'est à dire en poussant sur les rames au lieu de les tirer. C'est assez étrange, surtout que le tableau arrière de l'annexe, très peu hydro-dynamique se retrouve à l'avant. Mais ça a l'air de marcher ?!? Ce mouillage est joli, avec une petite cascade sur un côté équipé d'une ligne de pêcheur qui traverse d'une rive à l'autre. Nous allons voir ça de plus près au cas où nous devrions en utiliser une un jour. Ca a l'air facile. Il devrait suffir d'y attacher nos amarres. Cascade et promenade sur la plage
Sandrine photographie les fushia sauvages pendant que Robin sêche ses poches ...
Brindacier au mouillage 16 décembre 2018 : Escale à Caleta Jacqueline Nous allons donc passer la journée au mouillage. Notre moteur va bientôt atteindre 1000 heures de fonctionnement. Il faut donc faire sa révision. Cette escale est idéale pour la faire. Mais une fois lancés, rien ne nous arrête : nettoyage ou changement des trois filtres à gasoil, nettoyage du filtre à eau de mer, changement de l'impeller, vérification de l'état et de la tension de la courroie, vidande du moteur et changement du filtre à huile, ... Bref, nous avons commencé tard, alors nous finissons tard : 22h30 ... Mais nous sommes content de l'avoir fait. Surtout les filtres à gasoil car il ne faudrait pas que le moteur cale à un moment crucial. Filtre décanteur en amont du réservoir journalier 17 décembre 2018 : Navigation de Caleta Jacqueline à Caleta Guianin (37 milles) Robin fait connaissance avec le Kelp
Croisement dans le canal Pelluche Cette petite navigation est ponctuée de deux évènements importants : le moteur vient de passer ses 1000 heures de fonctionnement et Robin confirme le fait qu'il va certainement manquer de Nutella !!! 1000 heures pour notre moteur et diète de Nutella pour Robin
Finalement, nous arrivons assez tôt devant la caleta. Ce sera notre premier mouillage avec des amarres à terre. Nous préparons tout avant l'arrivée : l'annexe est mise à l'eau sans son moteur 0,5 milles avant l'entrée du mouillage, les deux tourets d'amarres sont suspendus aux pataras, Robin est prêt à mouiller à l'avant et Sandrine est à la barre. Tenue de pêcheur pour aller à terre accrocher les amarres Pour cette première, nous décidons de rentrer en marche arrière dès l'entrée afin que Brindacier soit manoeuvrant dans ce sens dès le début. A 7 mètres de fond, Robin jette l'ancre pendant que Sandrine continue une douce marche arrière. Puis, Robin court à l'arrière, saute dans l'annexe avec une amarre à la main et rame jusqu'à une ligne tendue entre les deux berges par les pêcheurs. Il amarre le bout à un côté de la ligne, revient à Brindacier pour récupérer la deuxième et l'amarrer de la même manière. Et c'est parti à la rame avec la première amarre ... Pendant ce temps, Sandrine est restée à la barre en marche arrière pour maintenir Brindacier dans l'axe. Manoeuvre impeccable !!! Comme si nous avions toujours fait ça !!! Une fois Brindacier rangé, Robin nous prépare des pâtes excellentissimes !!! Ca va devenir difficile d'en apprécier d'autres que les siennes ... 18 décembre 2018 : Escale à Caleta Guianin Isolation des hublots avec Velcro Pendant la journée, nous entendons des petits pas sur le pont de Brindacier. Un rapace, pas timide du tout, entame une visite détaillée de notre fier coursier. D'après le guide nautique, il s'agit d'un Chimango de la famille des faucons. Un Chimango en observation sur un winch Autre occupation du jour : la confection d'un taboulé pour Robin qui devrait nous éviter de faire la cuisine pendant la navigation. On ne sait jamais, la navigation pourrait être houleuse et nous empêcher de faire la cuisine. Au moins, ça sera déjà tout prêt. Enfin, nous terminons la journée par l'inspection du moteur et de son niveau d'huile afin de s'assurer qu'il n'ait pas de problème dans le golf. 19 et 20 décembre 2018 : Navigation de Caleta Guianin à Caleta Ideal - Traversée du golf de Penas (162 milles) Robin va détacher les amarres à terre Et voilà, nous pouvons sortir de la caleta. Une fois dehors, là où il y a plus de place pour manoeuvrer, nous remontons l'annexe dans le portique et rentrons les tourets à l'intérieur. Nous hissons la GV avec 1 ris et nous voilà partis à 09h10 !!! Départ sous un beau soleil Bien que le soleil soit de la partie, nous déchantons très vite !!! La mer est hachée et le vent est établi de face à 20 noeuds. Brindacier tape dans les vagues et avance entre 2 et 3 noeuds avec quelques fois des pointes de sous-vitesse à 1 noeuds !!! A ce rythme-là, nous ne sommes pas près d'arriver ... Le moral est dans les chaussettes mais nous n'y pouvons rien. Nous espérons que la météo de ce soir confirmera que le vent va tourner et diminuer et la mer s'apaiser, sinon il faudra trouver une escale intermédiaire pour attendre un meilleur créneau. Le problème est que ce créneau-là paraît plutôt calme. Comment ça doit être sinon !!! Veille dans la bulle La nuit tombe mais pas tout à fait car le soleil montre encore une lueur dans le ciel jusqu'à 23h00 et la pleine lune prend la suite. Nous croisons quelques gros cargos et nous voyons un voilier mouillé dans la caleta Suarez grâce à son AIS. C'était une escale possible mais il est trop tard pour nous y engager et la mer ne donne pas du tout envie de s'approcher de la côte. De plus, deux voiliers dans ce mouillage, ce serait compliqué. Nous continuons donc et vers minuit, la mer commence à s'adoucir et le vent à tourner. Cooooool !!! La vitesse passe de 2 noeuds à 4,8 noeuds, nous allons peut-être réussir à passer sans nous arrêter !!! Ca, ce serait vraiment bien, croisons les doigts ... Pendant la matinée, le vent passe portant. Après avoir essayé de dérouler un peu de génois, nous le remballons. Il n'est pas assez stable. A sa place, nous ouvrons en grand la GV et installons la retenue de bôme. Ca, c'est bien. Nous avançons maintenant à 6,8 noeuds. Nous allons même arriver de jour !!! Mais ne crions pas victoire trop vite, ici le temps est changeant. Et oui, il est 18h45 quand nous arrivons dans la Caleta Ideal. Il y a beaucoup de place pour manoeuvrer et il n'est pas nécessaire de mettre des amarres à terre. Parfait, juste à poser l'ancre dans 11 mètres de fond avec 53 mètres de chaîne. Nous nageons en plein bonheur : Le Golf de Penas est derrière nous !!! Arrivée à Caleta Ideal qui porte bien son nom 21 décembre 2018 : Navigation de Caleta Ideal à Puerto Eden (94 milles) Liv, un voisin au mouillage Mais comme nous devons faire un plein de gasoil et que cela nous ferait arriver le samedi soir, nous pensons que ce serait mieux d'arriver plutôt le vendredi soir. Ainsi, nous aurions toute la journée de samedi pour trouver le gasoil et faire le plein. De plus, la météo annonce du vent pour samedi et beaucoup de vent pour dimanche. 2 jours de repos au mouillage sans bouger ne nous ferait pas de mal après cette traversée du golf et cette longue étape de 94 milles. Pour arriver à Puerto Eden, nous passons par le canal Angostura qui est assez étroit pour les cargos. Nos cartes n'étant pas toutes très fiables, nous notons scrupuleusement la trace émises par l'AIS des bateaux qui passent dans le canal. Cela nous permet de valider la route que nous avons prévue. Tous les bateaux qui passent par là doivent appeler Puerto Eden à la VHF pour signaler leur heure de passage. Nous les contactons donc par radio et pour une fois, nous arrivons à peu près à comprendre ce qu'ils nous répondent. La route dans le canal Angostura selon l'AIS des cargos
En fait, nous nous inquiétions pour rien. Le canal est très bien balisé et c'est une autoroute pour les petits voiliers comme nous. Dans le premier virage, nous apercevons une vierge sur un rocher devant laquelle les pêcheurs font un pélérinage tous les ans. C'est vraiment très beau dans ce décor montagneux. Balise dans les canaux et vierge pour le pélérinage
Le vent souffle fort à notre arrivée à Puerto Eden. Heureusement, le mouillage devant le village est bien abrité et nous mouillons 60 mètres de chaîne dans 10 mètres de fond en prévision du vent attendu dimanche. 22 et 23 décembre 2018 : Escale à Puerto Eden Bateau de sauvetage de l'Armada chilienne
Les papiers sont expédiés rapidement et le militaire nous demande juste de le prévenir par VHF quand nous repartirons de Puerto Eden. Nous repartons au village avec l'annexe à la recherche de gasoil. Nous nous amarrons au ponton devant l'école. Il ne faudra pas trop trainer car le marnage est important et il ne faudrait pas retrouver l'annexe coulée au bout du ponton à cause d'un bout trop court ... Il est 10h30. Nous avons le temps d'aller nous promener un peu avant de retourner au bateau. Sous la pluie, nous empruntons les passerelles en bois pour faire le tour de la baie, monter aux antennes pour admirer le point de vue et descendre de l'autre côté regarder le voilier au mouillage que nous avions remarqué en arrivant. Puis, nous rentrons rapidement sur Brindacier en attente d'une éclaircie pour transférer nos bidons de gasoil encore pleins dans les réservoirs vides pour pouvoir les utiliser cet après-midi. En attendant, nous décorons Brindacier pour Noël. Décorations de Noël Finalement, l'éclaircie tant attendue n'arrive qu'à 15h30, juste à temps pour aller ensuite chercher le gasoil au magasin. Les fûts de gasoil du magasin sont au niveau de la mer. Par sécurité, nous avons emmener avec nous un entonnoir qui permet de filtrer l'eau et les impuretés. Nous avons bien fait !!! Le gasoil qui sort du premier fût est marron beurk !!! Nous passons à un autre fût. Celui-ci contient un gasoil d'une belle couleur mais avec un peu d'eau. Ouf, notre filtre sépare bien le bon grain de l'ivraie !!! Comme nous avons bien fait de le garder !!! A notre retour, un zodiac blanc passe nous voir. A son bord, Greg, un canadien vient nous inviter prendre l'apéro chez lui. Il s'agit du propriétaire du voilier situé dans la baie de l'autre côté du village. Nous acceptons avec empressement et nous sommes prêt à monter à bord de son annexe avec un saladier de popcorn dès son retour. Kery, voileuse depuis de nombreuses années, sait ce qui fait plaisir aux navigateurs et en particulier aux navigatrices ... Elle me propose une bonne douche chaude. OOOOOOhhhhh, c'est trop bon !!!!! Dimanche matin, le vent souffle fort comme prévu. Brindacier ne bouge pas d'un poil. Quel bonheur de pouvoir compter sur son mouillage. Bien entendu, cela ne nous empêche pas de surveiller régulièrement si tout va bien : tour d'horizon dans la bulle pour voir si nous n'avons pas bougé, petit coup d'oeil au sondeur, ... Brindacier au mouillage à Puerto Eden Après une matinée de repos bien méritée, nous retournons voir Kery, Greg et Will, un jeune scientifique actuellement avec eux. Et c'est reparti : Blablablablabla ... C'est incroyable tout ce que des marins peuvent avoir à se raconter !!! Et la barrière de la langue nous ralentit à peine !!! Il faut dire que là, c'est royal car Kery parle anglais, bien entendu, espagnol et français. Non seulement ce sont des marins, mais ce sont aussi des musiciens que nous écoutons avec grand plaisir. Greg joue du violoncelle et Kery du ukulélé. Mais ils savent aussi jouer du piano et de la guitare. Ils aiment partager tout ça avec les voiliers de passage et c'est un vrai régal pour nous. C'est décidé, Sandrine va reprendre le ukulélé qu'elle avait laissé de côté suite aux activités diverses et variées qui lui prennent tout son temps. Sans rire, elle devrait bien arriver à trouver une heure de temps libre par jour quand même, sans quoi ce serait dommage de prendre trois ans de vacances !!! Keri et Greg
Le temps passe très vite dans cette chaleureuse maison en bois. Elle doit être située dans un univers parallèle où le temps s'écoule différemment ... Mais cette fois, nous partons plus tôt car demain nous avons prévu d'aller au glacier Pio XI et nous devons nous lever tôt. 24 décembre 2018 : Navigation de Puerto Eden à Caleta Sally (52 milles) JOYEUX NOEL !!! Le début de la journée est bien ensoleillé et Robin en profite pour fabriquer un nouveau bouchon d'écubier. En effet, le premier ayant été fabriqué en bois s'est délité à force de baigner dans l'eau de mer. Le nouveau, réalisé en Forex, devrait mieux résister. Fabrication d'un nouveau bouchon d'écubier
Le paysage est vraiment beau et nous croisons plusieurs cascades avant d'arriver au premier bras du glacier Pio XI. Une cascade et le glacier Pio XI
Des dauphins suivent Brindacier et s'amusent à son étrave pendant que Sandrine les observe assise dans le balcon avant. Observation des dauphins Le vent souffle à 25 noeuds et nous l'avons de face pour remonter le Seno Eyre en fin de journée. Aussi, nous préférons repousser notre ballade au pied du glacier au lendemain afin d'en profiter pleinement sans avoir à nous inquiéter de l'arrivée au mouillage. Le glacier Pio XI Le mouillage est très bien protégé et nous commençons à bien maîtriser la manoeuvre avec le mouillage à l'avant et les amarres à l'arrière. C'est donc bien à l'abri que nous fêtons le réveillon de Noël. Le Père-Noël est passé !!! 25 décembre 2018 : Navigation de Caleta Sally à Caleta Neruda (72 milles) Après le repas bien gras de la veille (confit de canard et pommes de terre sautées à la graisse d'oie et au beurre ...), nous nous réveillons les estomacs un peu lourds. Mais nous sommes bien motivés à nous mettre en route et commencer la journée par une exploration du glacier Pio XI. Pour commencer, un petit détour de 3 milles pour explorer de notre premier glacier : Pio XI. Lors de l'approche, la température de l'air s'est grandement rafraîchie et nous croisons nos premiers glaçons flottants appelés des growlers. Petits et peu nombreux; ils sont sans risque pour le bateau. Notre premier growler L'eau est devenu grisâtre comme "laiteuse" au contact de la glace. Notre carte chilienne indique des sondes jusqu'à moins de un mille du glacier mais comme notre sondeur nous donne des valeurs moitié moins profondes, nous décidons de limiter notre approche et de nous arrêter là. Le glacier Pio XI
Une fois l'annexe remontée dans le portique, nous mettons le cap au Sud sous génois et moteur pour atteindre notre prochain mouillage situé à un peu moins de 70 milles de là. Nous arrivons à 18h20 dans la caleta Neruda. C'est une petite anse bien profonde et bien protégée de tous les vents. Le kelp, une algue suffisamment grosse et solide pour arrêter un voilier, est très présent au fond de la crique mais ne gêne pas la manoeuvre. 26 décembre 2018 : Navigation de Caleta Neruda à Puerto Bueno (65 milles) En attendant, il faut se lever et ce n'est pas si facile avec les 12°C dans le bateau et la bruine du dehors qui va s'insinuer partout. Robin détache les amarres arrière et Brindacier ne bouge pas d'un poil. Puis, nous avançons doucement vers l'ancre que nous remontons sur notre erre. Une fois au milieu de la caleta, nous prenons notre temps pour enrouler les amarres sur les tourets, remonter l'annexe dans le portique et sécuriser l'ancre à l'avant. Tout est nickel et bien entendu, nous sommes bien mouillés par cette pluie si fine qu'elle en est invisible. Les tourets d'amarre bien rangés attachés dans les pataras Les couleurs qui prédominent ici sont le gris et le bleu avec toutes leurs nuances. Aussi, lorsqu'un rayon de soleil arrive à percer les nuages, d'un seul coup, une tâche de couleur apparaît que nous nous empressons de photographier. Mais nous sommes loin de penser que ce n'est pas beau. Ici, la vie sauvage prend tout son sens. Les oiseaux et les dauphins sont les compagnons de nos navigations dans ces paysages rudes. Le bleu et le gris prédominent Nous croisons parfois des cargos comme c'est le cas aujourd'hui avec Patagon V que nous croisons pour la deuxième fois depuis notre départ de Puerto Montt. Ils nous saluent à la VHF et nous souhaitent de bonnes fêtes de fin d'année. Lors de ces croisements, le cargo nous appelle à la VHF pour indiquer comment nous croiser : Vert sur vert ou rouge sur rouge. Ainsi, pas de quiproquo, nous savons à l'avance de quel côté nous serrer. Finalement, nous ne sommes pas si isolés dans cette partie du monde. Croisement avec un cargo Nous arrivons dans la baie de Puerto Bueno vers 17h00. Bien que "puerto" signifie "port" en espagnol, ce n'en est pas un. C'est une jolie baie assez large, abritée de tous les vents où il est possible de mouiller au centre dans 18 mètres de fond ou sur un côté dans 8 mètres de fond avec deux amarres arrières à terre. Vu le vent annoncé pour le lendemain, nous choisissons la seconde solution. Et puis, ainsi, cela nous entraine à faire ce type de manoeuvre. Cette fois-ci, Sandrine a du mal à évaluer la distance où il faut poser l'ancre. Avec le vent annoncé, nous aimerions mettre 60 mètres de chaîne. Mais il faut pouvoir les dérouler sans que Brindacier se retrouve avec l'arrière sur la berge. Et il ne faut pas mouiller trop loin non plus afin que les amarres arrières d'une longueur de 100 mètres chacune puissent arriver jusqu'au bord. Un dessin étant plus parlant que de longues explications, voici celui représentant Puerto Bueno extrait de l'EXCELLENTISSIME guide nautique de Mariolina Rolfo et Giorgio Ardrizzi. L'entrainement, la pratique, il n'y a que ça de vrai ... Les informations pour mouiller à Puerto Bueno
Le guide nautique de rêve pour naviguer en Patagonie Pour l'arrivée dans les mouillages, s'il ne pleut pas, nous posons le guide nautique dehors et nous regardons la route que nous avons soigneusement préparée à l'avance sur la tablette munie de OpenCpn et des cartes qui nous ont semblées juste pour cet atterrissage. Bien entendu, le sondeur est allumé et Sandrine peut ainsi voir d'un seul coup toutes les informations dont elle a besoin. Outils pour l'arrivée dans un mouillage Et voilà le résultat ... Hé oui, nous ne sommes pas de grands explorateurs qui voguons dans l'inconnu. Nous étudions précisément chacune de nos navigations et de nos mouillages avec des solutions de repli si le temps se détériore en cours de route. Peut-être manquons-nous d'esprit d'aventure, mais c'est une manière de faire qui nous convient et nous permet de profiter pleinement de notre voyage l'esprit serein. 27 et 28 décembre 2018 : Escale à Puerto Bueno Mais aussi : Musique !!! Et oui, nous allons essayer de jouer "Douce nuit" en duo, Robin avec l'harmonica que le Père-Noël lui a apporté et Sandrine au ukulélé. Ca promet, surtout que nous n'avons pas la partition et que Robin n'a aucune idée de l'endroit où se trouvent les notes sur son harmonica. C'est un bon travail pour l'oreille ça !!! Bon, tout d'abord, Sandrine allume le poële et nous passons très rapidement de 15°C à 22°C. Une heure après sa mise en route, nous l'éteignons car il fait bien assez chaud et il ne s'agirait pas que nous nous habituions trop à la chaleur ... Que c'est bon une journée à paresser, à regarder des films sous la couette, à ouvrir une surprise dans la boîte aux trésors, ... Que du bonheur ...
29 décembre 2018 : Navigation de Puerto Bueno à Caleta Bernard (50 milles) Pendant que Sandrine, dont le gabarit est plus approprié que celui de Robin pour ramper dans l'espace exigü qu'est la baille à mouillage, range la chaîne, Robin se dirige à terre avec l'annexe. Le créneau météo du jour n'est pas très stable. Nous sommes entre deux dépressions et cette journée de répit ne va peut-être pas durer 12h. Alors nous nous contentons de l'étape relativement courte initialement prévue, sans chercher à gagner encore quelques milles vers le Sud. Le temps est changeant ...
Vers 14h00 nous approchons de la Caleta Bernard. Son nom est un hommage à Bernard Moitessier. Caleta Bernard
La première amarre est frappée sur un tronc correct mais le bout en polypropylène doit faire quelques zigzags avant d'atteindre la berge puis Brindacier. La seconde amarre est, quant à elle, mise en place sur une branche surplombant l'eau. Branche pas bien grosse et un peu pourrie. Ce n'est pas très très satisfaisant mais l'abri semble très bon et le bateau ainsi amarré ne risque tout de même pas grand chose alors nous nous en contentons. 30 et 31 décembre 2018 : Escale à Caleta Bernard Isolation des hublots ronds
Le pied de mât, quant à lui, laisse passer un peu d'eau au niveau du passage des câbles. Même après avoir rajouté du silicone, nous n'arrivons à circonscrir toutes les fuites. Il y en a très peu mais c'est tout de même rageant. En désespoir de cause, nous entourons le pied de mât d'un sac poubelle afin de limiter le passage de l'eau qui coure sur le pont vers l'intérieur du pied de mât. Et Oh comble du bonheur, ça marche !!! Solution peu esthétique mais oh combien efficace !!! Puis, c'est le lavage des chaussettes et le sêchage devant le poële suivi de la fabrication du pain selon la vidéo de Philippe d'Ivadel, notre gourou en la matière. Lessive et pain, deux activités peu courantes sur Brindacier
C'est le réveillon !!! Nous sortons le foie gras que nous n'avons pas mangé à Noël et les quelques cadeaux que nous avions gardé en réserve. Parmi eux, une bouteille de bière très bienvenue à table ... Le réveillon du nouvel an
Quel contraste avec le réveillon de l'année dernière, au chaud, sous le soleil des Marquises à 10 sur le catamaran de 60 pieds Vahini !!! Mais celui-ci, plus intimiste a aussi beaucoup de charme. |
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027 - Décembre 2018 |